In the end, you may want to talk to me
Il y a quelque chose d'étrange ce soir. Eddie est au rendez-vous habituel, sous sa forme de mouffette à attendre sous une poubelle que son copain chien n'arrive pour leur partie de jeux habituelle.
Il aime retrouver cet inconnu qui partage une condition similaire à la sienne. Aucune attente sur qui peut bien être l'autre, aucune arrière pensée, juste une envie commune de passer un bon moment.
Alors ce soir là, puisque personne n'est venu, Eddie rentre au bateau de toute la discrétion que lui permet ses petites patounes. La mouffette se glisse sur le pont avec une agilité insoupçonnée.
Une fois sur le pont inférieur, Eddie reprend forme humaine et va directement prendre une douche sans passer par la case "frigo". Il aurait du se prendre un snack avant la douche. Ça aurait surement conjuré le sort et empêché son téléphone de sonner pendant qu'il remettait des vêtements.
Il va devoir retourner au bureau. Il y a du nouveau dans une affaire au long cours et évidemment, une des siennes. Des soupçons sur une boite de nuit qui ne serait pas qu'un lieu de détente de la jeunesse montréalaise. Dans ce genre d'affaires, il faut convaincre beaucoup de gens de parler. Il faut convaincre les petits poissons d'indiquer les plus gros en remontant toute la chaine alimentaire, échelon par échelon. Beaucoup paniquent en cours de route et ne veulent plus parler de peur de se faire prendre ou de devoir être appelé à témoigner publiquement. Eddie ne peut pas leur en vouloir. La peur des répercussions sur eux et leurs familles les retient de parler de ce qu'ils voient, de ce qu'ils entendent.
Quand il arrive, un officier en uniforme l'infirme que ça fait déjà une bonne demi-heure que l'un des videurs de la boite marine en salle d'interrogatoire. Eddie acquiesce, se dit qu'il peut encore le laisser attendre un peu, qu'il aille se chercher un café et prendre connaissances des faits qui ont mené à cette arrestation.
Selon le rapport, une bagarre d'ivrognes à éclaté sur le parking, des gens dans la file d'attente ont appelé la police et l'agressé à porté plainte. Visiblement se prendre un coup de poing, ça fait dessaouler. Au moment du contrôle d'identité par les collègues, on a vu que l'agresseur était un dealer de drogues connu des services de police de la ville. Alors tout ce petit monde a eu la joie et le bonheur de se faire embarquer.
Donc il a un témoin sur le bras et non un suspect. C'est déjà ça. Eddie n'est pas d'humeur pour un suspect.
Il se ressert en café et entre dans la salle d'interrogatoire.
Bonsoir, Désolé pour l'attente.
Eddie pose son dossier sur la table et s'installe sur une chaise en face de l'homme qui l'attend depuis un long moment déjà. Cet homme est comme lui. Il dégage ce que les autres qui peuvent se couvrir de fourrure dégagent. La même énergie. Ça va être intéressant.
Je suis l'inspecteur Edward Sharp. Afin de faciliter les choses par la suite, est-ce que vous m'autorisez à enregistrer notre conversation? L'enregistrement nous permettra de ne pas vous faire revenir pour un entretient complémentaire si votre version colle à celle des autres témoins.
Sa cicatrice au bras le démange. Il remontre sa manche pour la masser dans un geste machinal.
Il aime retrouver cet inconnu qui partage une condition similaire à la sienne. Aucune attente sur qui peut bien être l'autre, aucune arrière pensée, juste une envie commune de passer un bon moment.
Alors ce soir là, puisque personne n'est venu, Eddie rentre au bateau de toute la discrétion que lui permet ses petites patounes. La mouffette se glisse sur le pont avec une agilité insoupçonnée.
Une fois sur le pont inférieur, Eddie reprend forme humaine et va directement prendre une douche sans passer par la case "frigo". Il aurait du se prendre un snack avant la douche. Ça aurait surement conjuré le sort et empêché son téléphone de sonner pendant qu'il remettait des vêtements.
Il va devoir retourner au bureau. Il y a du nouveau dans une affaire au long cours et évidemment, une des siennes. Des soupçons sur une boite de nuit qui ne serait pas qu'un lieu de détente de la jeunesse montréalaise. Dans ce genre d'affaires, il faut convaincre beaucoup de gens de parler. Il faut convaincre les petits poissons d'indiquer les plus gros en remontant toute la chaine alimentaire, échelon par échelon. Beaucoup paniquent en cours de route et ne veulent plus parler de peur de se faire prendre ou de devoir être appelé à témoigner publiquement. Eddie ne peut pas leur en vouloir. La peur des répercussions sur eux et leurs familles les retient de parler de ce qu'ils voient, de ce qu'ils entendent.
Quand il arrive, un officier en uniforme l'infirme que ça fait déjà une bonne demi-heure que l'un des videurs de la boite marine en salle d'interrogatoire. Eddie acquiesce, se dit qu'il peut encore le laisser attendre un peu, qu'il aille se chercher un café et prendre connaissances des faits qui ont mené à cette arrestation.
Selon le rapport, une bagarre d'ivrognes à éclaté sur le parking, des gens dans la file d'attente ont appelé la police et l'agressé à porté plainte. Visiblement se prendre un coup de poing, ça fait dessaouler. Au moment du contrôle d'identité par les collègues, on a vu que l'agresseur était un dealer de drogues connu des services de police de la ville. Alors tout ce petit monde a eu la joie et le bonheur de se faire embarquer.
Donc il a un témoin sur le bras et non un suspect. C'est déjà ça. Eddie n'est pas d'humeur pour un suspect.
Il se ressert en café et entre dans la salle d'interrogatoire.
Bonsoir, Désolé pour l'attente.
Eddie pose son dossier sur la table et s'installe sur une chaise en face de l'homme qui l'attend depuis un long moment déjà. Cet homme est comme lui. Il dégage ce que les autres qui peuvent se couvrir de fourrure dégagent. La même énergie. Ça va être intéressant.
Je suis l'inspecteur Edward Sharp. Afin de faciliter les choses par la suite, est-ce que vous m'autorisez à enregistrer notre conversation? L'enregistrement nous permettra de ne pas vous faire revenir pour un entretient complémentaire si votre version colle à celle des autres témoins.
Sa cicatrice au bras le démange. Il remontre sa manche pour la masser dans un geste machinal.