"De quoi tu parles

"Tu t'es marié sans rien me dire"

"Mais???? Non???? Je ne me sus pas marié! C'est quoi ces conneries encore?"

"Vu que tu décrochais pas, ou que ton assistante refusé de leur répondre les journalistes ont fini par m'appeler!"

Il se dit qu'il devrait augmenter Hiba juste parce qu'elle n'a rien dit à ces débiles de la rubrique "pute à clics".

"Oh putain..."

"surveilles ton langage quand même! Arrêtes de nier que tu n'es pas marié, c'est dans toute la presse locale!"

Long soupir nasal.

"OK, t'as tout gagné, je raccroches."

Et c'est ainsi que ce fils bien élevé et poli avec sa maman vient de raccrocher au nez de sa génitrice.

La presse locale? Montréalaise? Ces torchons? Dario ne les lis jamais. Il lit les rares articles auxquels sont rattachées des photos que ces organes de presse ont eu le bon gout de lui acheter pour vérifier qu'il n'illustre pas tout un tas de conneries. Il n'a même pas eu le temps de poser sa valise qu'il a déjà tout un tas de problèmes... Il soupire. Il faut qu'il aille faire retomber le sel et vite. Il ramasse ses clés de moto, et file chez Dag. Elle ne lit pas ça. Elle ne lit rien qui ne soit pas un livre policier ou un article de médecine. On a en effet tenté d'avoir des renseignements sur lui au travers d'elle. Elle a envoyé chier direct.

Même plusieurs jours après, Dario n'a toujours pas désalé.
Il a fait des kilos de pâtisseries, de pâtes et même les haches lancées à une cible sous la supervision de Dag n'ont pas réussi à faire descendre un peu la rage brûlante qu'il a dans le ventre.

Il a commencé par faire une liste de tous les torchons qui ont relayé l'information et qui viennent de se faire blacklister. Hors de question de vendre à nouveau des photos à ces guignols. Et après, il a fait le tour du site internet de la mairie de cette ville de merde à la recherche de possibles bans de mariage. S'il y a un autre Dario Castiglione qui s'est en effet marié  à un dude nommé Jarvinen, la méprise serait sur les adresses, les dates et lieux de naissance ainsi que d'autres détails. Par acquis de conscience il regarde le site de l'état civil canadien.

Aucun bans de mariage, ni d'avis d'union civile ni à son nom, ni à celui de son "époux".

Autant faire les choses dans l'ordre: Prise de rendez-vous avec un avocat, prise de rendez-vous à la mairie et dans la foulée, il prévoit d'aller porter plainte contre chacun de ces journaux pour diffamation.

Vous allez dire, c'est pas si grave, un mariage est un évènement heureux, qu'il vaut mieux se voir marié par erreur que l'on annonce votre décès. Ce n'est pas qu'on le marie à un homme, le problème.

Le souci, c'est que rien de ce qui est écrit n'est vrai!
Ya des articles entiers, qui fabulent totalement sa vie, celle d'une autre personne qu'il ne connait pas. Ces articles écrivent une romance fictive entre deux personnes réelles sans leur accord, juste parce que ça les fait marrer le tout sous couvert de "célébrer la diversité culturelle"... (s'ils entendaient ce que Dario marmonne, ils verraient que l'italien est une langue riche en jurons qui célèbrent pour la plupart les parties les plus sensibles de l'anatomie masculine)  Et en plus de ça, des journaleux de ses couilles se permettent d'aller emmerder ses proches, jusque sa mère qui habite toujours à Milan, en Italie.



Au comptoir de l'agent de la mairie au service de l'état civile qui le reçoit, il ne semble pas comprendre pourquoi Dario semble si fâché d'avoir été marié illégalement. Il faut dire qu'après une bonne demi heure à ce qu'on se foute de sa gueule aussi ouvertement, le photographe parle désormais anglais avec un fort accent italien, il parle fort, intercale des jurons dans sa langue maternelle tous les deux mots et il n'est vraiment pas loin d'attraper ce petit merdeux de gratte papier pour en faire un chapelet de saucisses.

Quelqu'un a de la sauce marinara sous la main?