Need help
Ft @Dagmar Mortensen
... et puis il y a Nicolas...
Nicolas est, sur une échelle de "gestion" de 1 à 10, il est au moins sur 11, voire 12 en fin de semaine. Sa conversation m'exaspère, il est toujours un peu trop proche de moi, il me parle de sujets inintéressants au possible. Il était classé dans "collègue à éviter" jusqu'au soir ou, pour me reposer les sens, et surtout les yeux, je m'étais mis dans une des salles de repos. Il est passé, a constaté le tableau, m'a dit un "bah reste pas dans l'noir !", a allumé, et est reparti. Ce simple geste m'a coûté ma soirée.
Nous en arrivons à aujourd'hui. Déjà, cela commence mal quand plusieurs personnes ont commencé à me dire qu'il me cherchait. Je l'ai évité pendant mes consultations, j'ai réussi à l'éviter durant ma pause déjeuner en allant faire semblant d'aller manger dehors. Nous sommes à présent à 16h, et je l'entends arriver. Je remercie vivement mon dernier patient, un peu trop vivement, parce qu'en réalité, c'était lui qui me disait merci. J'hésite à fermer la porte, mais il va frapper et tout de même vouloir me parler. Je commence à me sentir un peu nerveux. Alors je sors dans le couloir et marche d'un très bon pas dans la direction opposée. Il est encore loin, ça va. Je reçois un SMS et je ne suis que trop heureux de consulter mon portable pour m'offrir un instant de répit. Pas de chance, c'est de la part de Nicolas.
"Hey, Baltazar, j'ai appris que tu faisais de l'escalade, ça te dirait que..."
Non, par pitié, pas l'escalade ! C'est mon seul et unique sport, le seul qui me donne une excellente excuse pour le faire seul, et le seul pour lequel je suis à peu près doué.
Mes pas se mettent à courir, malgré moi. Nicolas m'entend de l'autre côté du couloir et les siens se dirigent par ici. Droite ? Gauche ? Gauche ! Ce couloir renferme l'unique bureau dont il évite la résidente. Je m'arrête devant, frappe, et entre sans attendre de réponse -ce qui est très compliqué pour moi de faire ça. C'est un manque flagrant de courtoisie-. Je me retrouve dos à la porte qui est refermée précipitamment. Je calme ma respiration, j'entends ses pas s'approcher, ralentir, et hésiter...
Mon regard se porte au-delà du bureau où je vois ma collègue Dagmar me regarder avec des yeux dont je n'arrive pas à déchiffrer l'expression. Surprise ? Désapprobation ? Frustration ? Non, définitivement pas ce dernier, mais c'est simplement par élimination logique. En ce moment, elle pourrait me mépriser ou me désirer que ce serait exactement la même chose pour moi. Très lentement, je porte un index sur mes lèvres avant de montrer la porte du pouce. Je sens la présence de Nicolas juste dans mon dos, piétinant d'un pied sur l'autre.
Osera-t-il ?
Fin avril 2023
Il arrive assez souvent que je sois assailli de lumières trop vives, l'hôpital, pour cela, est un de mes pires exemples. Un petit bruit répétitif, le rire agaçant de quelqu'un, les pas précipités de plusieurs personnes dans un couloir... Tout cela, je le gère, difficilement, mais ça va. Cependant, si on couple cela aux lumières invariablement vives d'un hôpital, cela devient tout de suite beaucoup plus délicat à gérer sur toute une journée. ... et puis il y a Nicolas...
Nicolas est, sur une échelle de "gestion" de 1 à 10, il est au moins sur 11, voire 12 en fin de semaine. Sa conversation m'exaspère, il est toujours un peu trop proche de moi, il me parle de sujets inintéressants au possible. Il était classé dans "collègue à éviter" jusqu'au soir ou, pour me reposer les sens, et surtout les yeux, je m'étais mis dans une des salles de repos. Il est passé, a constaté le tableau, m'a dit un "bah reste pas dans l'noir !", a allumé, et est reparti. Ce simple geste m'a coûté ma soirée.
Nous en arrivons à aujourd'hui. Déjà, cela commence mal quand plusieurs personnes ont commencé à me dire qu'il me cherchait. Je l'ai évité pendant mes consultations, j'ai réussi à l'éviter durant ma pause déjeuner en allant faire semblant d'aller manger dehors. Nous sommes à présent à 16h, et je l'entends arriver. Je remercie vivement mon dernier patient, un peu trop vivement, parce qu'en réalité, c'était lui qui me disait merci. J'hésite à fermer la porte, mais il va frapper et tout de même vouloir me parler. Je commence à me sentir un peu nerveux. Alors je sors dans le couloir et marche d'un très bon pas dans la direction opposée. Il est encore loin, ça va. Je reçois un SMS et je ne suis que trop heureux de consulter mon portable pour m'offrir un instant de répit. Pas de chance, c'est de la part de Nicolas.
"Hey, Baltazar, j'ai appris que tu faisais de l'escalade, ça te dirait que..."
Non, par pitié, pas l'escalade ! C'est mon seul et unique sport, le seul qui me donne une excellente excuse pour le faire seul, et le seul pour lequel je suis à peu près doué.
Mes pas se mettent à courir, malgré moi. Nicolas m'entend de l'autre côté du couloir et les siens se dirigent par ici. Droite ? Gauche ? Gauche ! Ce couloir renferme l'unique bureau dont il évite la résidente. Je m'arrête devant, frappe, et entre sans attendre de réponse -ce qui est très compliqué pour moi de faire ça. C'est un manque flagrant de courtoisie-. Je me retrouve dos à la porte qui est refermée précipitamment. Je calme ma respiration, j'entends ses pas s'approcher, ralentir, et hésiter...
Mon regard se porte au-delà du bureau où je vois ma collègue Dagmar me regarder avec des yeux dont je n'arrive pas à déchiffrer l'expression. Surprise ? Désapprobation ? Frustration ? Non, définitivement pas ce dernier, mais c'est simplement par élimination logique. En ce moment, elle pourrait me mépriser ou me désirer que ce serait exactement la même chose pour moi. Très lentement, je porte un index sur mes lèvres avant de montrer la porte du pouce. Je sens la présence de Nicolas juste dans mon dos, piétinant d'un pied sur l'autre.
Osera-t-il ?