Une journée comme tant d'autres déjà passées et tant d'autres à venir. Installés dans ma voiture, nous roulions tranquillement sur le retour des courses du mois que nous étions allés faire au magasin. Bien que je ne vivais déjà plus avec lui depuis quelques mois maintenant, je continuais d'assister Raphael dans ce genre de tâche obligatoire et nécessaire. D'abord parce que ça avait toujours été notre petit rituel de colocation, ensuite parce qu'il n'avait pas de voiture et que, bien que j'admire toujours son courage et son abnégation, ne pas être obligé de porter de lourdes charges quand on peut l'éviter restait préférable. Il faisait beau, le soleil brillait déjà haut et l'air froid du dehors ne nous atteignait pas, ici dans l'habitacle où résonnait une musique assez joyeuse depuis la radio intégrée au tableau de bord. Comme souvent lorsque nous nous retrouvions seuls, je pouvais lui raconter tout ce que je voulais et lui de même, après tout il n'y avait personne pour nous entendre ni nous juger sur nos dires.
- Et là ce type essaye carrément d'ouvrir la portière arrière là où était les filles. Je peux te dire qu'il n'a pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, je l'ai attrapé par son col et je l'ai envoyé valdinguer d'une rotation de l'épaule, il a même cogné contre la borne à incendie qui était à côté et que je n'avais pas vu mais, hey, il l'avait bien cherché aussi.
Les filles, ce sont les deux sœurs Thua dont j'assure la protection en plus de servir de chauffeur à toute heure du jour et du soir, voir de la nuit pour certaines urgences. Ce sont de braves jeunes femmes, courageuses et volontaires, rien à voir avec leur suprémaciste de père pour qui je travaille et qui est loin d'avoir les mains propres, encore que ce soient les autres qu'il paie grassement qui fassent le sale boulot à sa place. Un sale type plein de fric comme il en existe tant quoi.
- Mais rassure-toi, je ne l'ai pas blessé gravement, j'ai fait attention comme promis.
Je te décoche un clin d'oeil complice accompagné d'un sourire amusé. je sais que tu détestes que je sois violent et, l'air de rien, depuis qu'on se connaît j'ai de moins en moins envie de l'être. Avec toi je me sens bien et même ce genre de sale type ne parvient plus à me faire sortir de mes gonds comme av...
BIIIIIP BIIIIIP BIIIIIP
Mon portable personnel ! Je l'attrape et regarde le numéro, puis fronce les sourcils, reportant immédiatement mon regard sur la route afin de me garer le long d'un trottoir, coupant le moteur avant de décrocher aussi vite que possible avant que ça ne coupe.
- Hei äiti. Miten menee ? Sinä e...
Je m'interromps et déglutit douloureusement en entendant ma mère sangloter à l'autre bout de la ligne. Oh non... Non, non, non, il est arrivé quelque chose c'est sûr. Je tourne la tête vers Raphael sur qui je porte un regard angoissé, je sens mon visage se décomposer avant de reporter mon attention sur le volant devant moi que j'agrippe de ma main libre.
- Äiti... Rauhoitu äiti ja kerro mitä tapahtui.
Ma propre voix me paraît soudain rauque et ma gorge douloureuse. Ma mère est une femme forte, il en faut beaucoup pour l'ébranler, même lorsqu'un chasseur avait essayé de les tuer elle et mon père. Plus que jamais je sens ta présence à mes côtés et je te jette à nouveau un regard, bien plus bref cette fois, cherchant à m'assurer que tu es bien là et que tu ne vas pas vouloir t'éclipser, hein Raphael ? Mais j'entends ma mère prendre une profonde inspiration et mes yeux reviennent fixer le vide, comme si par ce seul fait je pouvais imaginer ma mère à l'autre bout de la ligne en train de prendre cette inspiration.
@Raphael Strano
"Bonjour maman. Comment ça va ? Tu n..."
"Maman... Calme-toi maman et dis-moi ce qui s'est passé."
- Et là ce type essaye carrément d'ouvrir la portière arrière là où était les filles. Je peux te dire qu'il n'a pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, je l'ai attrapé par son col et je l'ai envoyé valdinguer d'une rotation de l'épaule, il a même cogné contre la borne à incendie qui était à côté et que je n'avais pas vu mais, hey, il l'avait bien cherché aussi.
Les filles, ce sont les deux sœurs Thua dont j'assure la protection en plus de servir de chauffeur à toute heure du jour et du soir, voir de la nuit pour certaines urgences. Ce sont de braves jeunes femmes, courageuses et volontaires, rien à voir avec leur suprémaciste de père pour qui je travaille et qui est loin d'avoir les mains propres, encore que ce soient les autres qu'il paie grassement qui fassent le sale boulot à sa place. Un sale type plein de fric comme il en existe tant quoi.
- Mais rassure-toi, je ne l'ai pas blessé gravement, j'ai fait attention comme promis.
Je te décoche un clin d'oeil complice accompagné d'un sourire amusé. je sais que tu détestes que je sois violent et, l'air de rien, depuis qu'on se connaît j'ai de moins en moins envie de l'être. Avec toi je me sens bien et même ce genre de sale type ne parvient plus à me faire sortir de mes gonds comme av...
BIIIIIP BIIIIIP BIIIIIP
Mon portable personnel ! Je l'attrape et regarde le numéro, puis fronce les sourcils, reportant immédiatement mon regard sur la route afin de me garer le long d'un trottoir, coupant le moteur avant de décrocher aussi vite que possible avant que ça ne coupe.
- Hei äiti. Miten menee ? Sinä e...
Je m'interromps et déglutit douloureusement en entendant ma mère sangloter à l'autre bout de la ligne. Oh non... Non, non, non, il est arrivé quelque chose c'est sûr. Je tourne la tête vers Raphael sur qui je porte un regard angoissé, je sens mon visage se décomposer avant de reporter mon attention sur le volant devant moi que j'agrippe de ma main libre.
- Äiti... Rauhoitu äiti ja kerro mitä tapahtui.
Ma propre voix me paraît soudain rauque et ma gorge douloureuse. Ma mère est une femme forte, il en faut beaucoup pour l'ébranler, même lorsqu'un chasseur avait essayé de les tuer elle et mon père. Plus que jamais je sens ta présence à mes côtés et je te jette à nouveau un regard, bien plus bref cette fois, cherchant à m'assurer que tu es bien là et que tu ne vas pas vouloir t'éclipser, hein Raphael ? Mais j'entends ma mère prendre une profonde inspiration et mes yeux reviennent fixer le vide, comme si par ce seul fait je pouvais imaginer ma mère à l'autre bout de la ligne en train de prendre cette inspiration.
@Raphael Strano
"Bonjour maman. Comment ça va ? Tu n..."
"Maman... Calme-toi maman et dis-moi ce qui s'est passé."