Douloureux départ [PV Raphael]
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Une journée comme tant d'autres déjà passées et tant d'autres à venir. Installés dans ma voiture, nous roulions tranquillement sur le retour des courses du mois que nous étions allés faire au magasin. Bien que je ne vivais déjà plus avec lui depuis quelques mois maintenant, je continuais d'assister Raphael dans ce genre de tâche obligatoire et nécessaire. D'abord parce que ça avait toujours été notre petit rituel de colocation, ensuite parce qu'il n'avait pas de voiture et que, bien que j'admire toujours son courage et son abnégation, ne pas être obligé de porter de lourdes charges quand on peut l'éviter restait préférable. Il faisait beau, le soleil brillait déjà haut et l'air froid du dehors ne nous atteignait pas, ici dans l'habitacle où résonnait une musique assez joyeuse depuis la radio intégrée au tableau de bord. Comme souvent lorsque nous nous retrouvions seuls, je pouvais lui raconter tout ce que je voulais et lui de même, après tout il n'y avait personne pour nous entendre ni nous juger sur nos dires.

- Et là ce type essaye carrément d'ouvrir la portière arrière là où était les filles. Je peux te dire qu'il n'a pas eu le temps de comprendre ce qui lui arrivait, je l'ai attrapé par son col et je l'ai envoyé valdinguer d'une rotation de l'épaule, il a même cogné contre la borne à incendie qui était à côté et que je n'avais pas vu mais, hey, il l'avait bien cherché aussi.

Les filles, ce sont les deux sœurs Thua dont j'assure la protection en plus de servir de chauffeur à toute heure du jour et du soir, voir de la nuit pour certaines urgences. Ce sont de braves jeunes femmes, courageuses et volontaires, rien à voir avec leur suprémaciste de père pour qui je travaille et qui est loin d'avoir les mains propres, encore que ce soient les autres qu'il paie grassement qui fassent le sale boulot à sa place. Un sale type plein de fric comme il en existe tant quoi.

- Mais rassure-toi, je ne l'ai pas blessé gravement, j'ai fait attention comme promis.

Je te décoche un clin d'oeil complice accompagné d'un sourire amusé. je sais que tu détestes que je sois violent et, l'air de rien, depuis qu'on se connaît j'ai de moins en moins envie de l'être. Avec toi je me sens bien et même ce genre de sale type ne parvient plus à me faire sortir de mes gonds comme av...

BIIIIIP BIIIIIP BIIIIIP

Mon portable personnel ! Je l'attrape et regarde le numéro, puis fronce les sourcils, reportant immédiatement mon regard sur la route afin de me garer le long d'un trottoir, coupant le moteur avant de décrocher aussi vite que possible avant que ça ne coupe.

- Hei äiti. Miten menee ? Sinä e...

Je m'interromps et déglutit douloureusement en entendant ma mère sangloter à l'autre bout de la ligne. Oh non... Non, non, non, il est arrivé quelque chose c'est sûr. Je tourne la tête vers Raphael sur qui je porte un regard angoissé, je sens mon visage se décomposer avant de reporter mon attention sur le volant devant moi que j'agrippe de ma main libre.

- Äiti... Rauhoitu äiti ja kerro mitä tapahtui.

Ma propre voix me paraît soudain rauque et ma gorge douloureuse. Ma mère est une femme forte, il en faut beaucoup pour l'ébranler, même lorsqu'un chasseur avait essayé de les tuer elle et mon père. Plus que jamais je sens ta présence à mes côtés et je te jette à nouveau un regard, bien plus bref cette fois, cherchant à m'assurer que tu es bien là et que tu ne vas pas vouloir t'éclipser, hein Raphael ? Mais j'entends ma mère prendre une profonde inspiration et mes yeux reviennent fixer le vide, comme si par ce seul fait je pouvais imaginer ma mère à l'autre bout de la ligne en train de prendre cette inspiration.


@Raphael Strano


"Bonjour maman. Comment ça va ? Tu n..."

"Maman... Calme-toi maman et dis-moi ce qui s'est passé."
Jeu 22 Juin 2023 - 11:07
Clyde Laaksonen
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Ex nihilo nihil fit




Clyde...
Clyde... Clyde... Clyde...

Il m'a posé énormément de problèmes, je dois bien l'admettre. Je l'ai recueilli au bord de la mort, l'ai soulevé, l'ai ramené chez moi, créant un chemin de sang sur ma chemise et dans ma maison. Il avait cette blessure à la côte que j'ai vu comme presque prophétique. Il fallait que je l'aide, c'était une condition sine qua non à ma vie, je le savais sans réellement pouvoir expliquer pourquoi. Puis, peu après, sont venues les rumeurs. Il a vécu de nombreuses semaines avec moi sans que personne se rende compte de sa présence, jusqu'au jour où il est sorti pour me sermonner alors que je me baladais entre les gargouilles. Je ne savais pas que quelqu'un nous regardait. Un prêtre qui vit avec un homme, cela choque, quelle qu'en soit la raison. Pour n'importe quelle autre profession, cela passe facilement... Mais un prêtre, non. Un prêtre doit se justifier. Parfois, je me demande ce qu'il en aurait été si Clyde avait été une femme.

Pourtant, ces problèmes n'étaient que des pépites de péripéties que j'ai adoré vivre avec lui, chacun d'entre eux. Je n'aurais voulu échanger ces difficultés de la vie pour aucune tranquillité. Il m'était dangereux, mais il était mon danger, à moi.

Enfin, tu es parti de mon foyer qui n'était plus mon foyer. Je n'ai pas osé te dire à quel point ces chamboulements allaient me manquer cruellement. Je me suis donc contenté de hocher la tête et de t'adresser un regard encourageant quand tu as rassemblé tes affaires. Tu t'es éloigné, petit à petit, sans jamais me quitter réellement.

À ce moment-là, je me suis demandé sérieusement... Qui aide qui ?

C'était donc un de ces rares moments de détente. J'ai toujours aimé être dans la voiture avec toi. Une voiture est un endroit particulier où nous nous sentions libres de parler, de tout, de rien. Pour une raison étrange, c'était devenu un de nos endroits de confession intime privilégié. Les langues se délient, et nous ne nous jugions pas. Je n'aime pas forcer qui que ce soit à prendre la voiture pour moi, et tu n'aimais pas me forcer à accepter de l'aide... Mais nous aimions être ensemble, alors nous faisions semblant de faire cela "pour l'autre". C'était un de nos petits secrets les mieux gardés, un mensonge fait à nous-même.

On ne va pas se cacher, les histoires à propos des filles Thua me mettent très mal à l'aise. Je ne connais que la petite dernière qui se sert de mon église comme d'une cachette pour ses vêtements et de la forêt à côté comme d'un terrain de jeu. Elle est très gentille et l'a toujours été. Je n'aime pas du tout le père, ni la mère, mais je pense qu'ils changeront, tôt ou tard, et comprendront que l'affrontement et la force ne sont pas toujours les meilleures solutions.

"Je ne sais jamais si tu me racontes ça pour essayer de m'impressionner, ou pour essayer de me rassurer. L'un comme l'autre, c'est raté."

Mon sourire est amusé, cependant. Il revient de loin, Clyde, de très loin. J'ai toujours cru en lui, et je croirai toujours en lui.

Je sursaute quand une petite alarme se met en route. Je fronce même les sourcils quand je vois Clyde décrocher avant de se garer. Quelque chose ne va pas et je ressens une angoisse irrépressible monter en moi. Il parle une langue que je ne comprends pas...

... Il s'éloigne de moi ...

Sans réellement réfléchir à ce que je fais, je porte ma main sur la sienne, sur le volant. Je presse mes doigts contre les siens.

Je suis là.

Mais, toi, tu ne l'es plus.

Raphael Strano
Raphael Strano
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Ta main presse contre la mienne et mon pouce se relève pour venir presser en retour contre tes doigts tandis que j'entends cette grande inspiration à l'autre bout de la ligne qui vient me couper le souffle en retour. C'est ce genre de bref moment suspendu qui précède une annonce, une terrible annonce, je le sais, je le sens au fond de mes tripes une fraction de seconde avant que j'entende la voix de ma mère se briser.

"Se on isäsi."

Mes yeux s'écarquillent et s'embuent déjà, pupilles dilatées et souffle qui se perd, ma cage thoracique se verrouillant dans cette fraction de seconde. Non maman, ne dit r...

"Hän on kuollut."

- EIII !!!

Ma main s'échappe de la tienne pour venir frapper le volant sur lequel je me plie en deux, les larmes dévalant mes joues alors que je serre les dents pour étouffer le sanglot douloureux qui m'écharpe la gorge. Mon poing frappe encore le volant, et encore, et encore, avant que je ne me redresse en levant les yeux au-dessus de moi, la bouche ouverte sur un sanglot qui ressemble à un râle de bête à l'agonie. Non, non, non ! NON !!!

"Clyde ! Rakkaani... Olen pahoillani."

La main qui tient le téléphone retombe en même temps que le sursaut de rage, me laissant soudain vidé de toute énergie, de toute substance. Et puis ta présence semble me parvenir de nouveau et je tourne lentement mon regard vers toi, un regard trempé de larmes et d'une peine qui me broie la cage thoracique toute entière à en mettre mes poumons et ma gorge en feu.

- Mon père...

C'est tout ce que je parviens à articuler, difficilement, faiblement, tandis que je te fixe avec un désespoir grandissant. Je crois que tu es le seul ici à Montréal à savoir à quel point j'étais proche de celui qui vient de nous quitter, de cet homme que j'aimais et admirais, qui m'avait toujours soutenu et encouragé quoi que je fasse, et qui était le seul au courant dans ma famille pour mes années de mercenariat. Le roc de mon enfance, le soutien de mon adolescence, venait de disparaître. Dans le combiné du téléphone, j'entends la voix de ma mère qui sanglote tout en m'appelant. Je déglutis et lève l'appareil à mon oreille comme un automate.

- Tulen äiti, älä huoli. Olen siellä mahdollisimman pian.

Je raccroche et laisse ma main retomber, fixant le vide devant moi alors que les larmes s'écoulent lentement de mes yeux, presque sans que je m'en rende compte. Il est mort... On dirait un cauchemar, une mauvaise blague, la pire de toute... C'est impossible, il n'aurait pas dû mourir, il n'était pas si âgé que ça, pas en mauvaise santé, pas...

- Il faut que j'y aille.

Ce que j'ai dit par automatisme me frappe soudain comme une évidence : je vais devoir partir. Partir... Je relève de nouveau mon attention sur toi, avec un peu plus de présence d'esprit cette fois, mon regard bleu rendu brillant par l'humidité te fixant avec un autre déchirement, celui de te laisser, de tout laisser ici. Une part de moi ne veut soudain plus partir tandis que l'autre qui pleure encore son père me hurle de le faire immédiatement sans perdre une seconde.

- Raphael...

Qu'est-ce que je dois faire ? Pitié aide-moi, dis-moi ce que je dois faire, dis-moi si je dois réellement partir, dis-moi si c'est juste ou si je suis en train de faire... Non, c'est ce qu'il faut faire pas vrai ? Merde, je ne sais plus ce que je... je n'arrive plus à aligner deux pensées cohérentes. Raphael, aide-moi !


@Raphael Strano



"C'est ton père."
"Il est mort."
- NOOOON !!!
"Clyde ! Mon chéri... je suis désolée.
-J'arrive maman, ne t'inquiète pas. J'y serai dès que possible.
Clyde Laaksonen
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Ex nihilo nihil fit




Une terrible angoisse monte dans ma gorge. Clyde au téléphone pâlit à vue d'œil, et ses yeux se rougissent presque instantanément. Cette langue m'est totalement étrangère et Clyde ne prend pas la peine de me traduire que quand il est au plus mal, visiblement au plus mal. J'essaie de comprendre, mais cette carapace qu'il est en train de concevoir autour de lui ne m'inclus pas à l'intérieur. Et puis il y a une brèche, suffisante pour me laisser passer, alors je m'y engouffre sans demander mon reste.

"Que s'est-il passé ?"

Clyde, parle-moi, je t'en prie.

Mais c'est déjà trop tard. Le téléphone est revenu à son oreille et il reprend la conversation. L'entièreté de ton corps est tendue, et je me surprends à penser que je te préfère souffrant comme la première fois que nous nous sommes rencontrés, que dans cet état. Un corps se soigne, surtout le sien.

Puis, il raccroche, et je ne suis plus avec lui dans cette bulle. Je me redresse, change de position, très mal à l'aise. Je hoche la tête quand il reprend la parole, faisant taire mes angoisses intérieures, vainement.

"Clyde ?"

Où faut-il qu'il aille ? Je déglutis. Il est déjà parti si loin. Où doit-il aller ? Il me regarde, comme si je détenais la réponse à sa question silencieuse. Doit-il partir chez lui ? Mais ce me semble être à l'autre bout du monde. Puis, je me raisonne, et je me constitue moi-même une carapace, la plus solide et la plus douloureuse que je n'ai jamais eue à fabriquer. Je me redresse encore et pose ma main sur l'épaule de Clyde.

"Il faut que tu ailles avec ta famille, n'est-ce pas ?" je hoche la tête, assentiment "Dans ce cas, la question ne se pose même pas. Tu dois rentrer chez toi et t'occuper des affaires de ta famille." Pourquoi ais-je l'impression que c'est un adieu ? "Est-ce que je peux faire quelque chose ? J'aimerais partir avec toi, mais comme tu le sais, c'est impossible. Je suis désolé de ne pas pouvoir te suivre dans cette épreuve, mais c'est peut-être mieux que vous soyez en famille."

Seigneur, pourquoi est-ce aussi difficile ? Pourquoi j'ai la sensation de... rompre ?

Pourquoi je suis en train de dire l'exact opposé de ce que je pense réellement. Clyde a besoin de moi, il devrait rester, non, mieux, il devrait revenir à la maison.

Une fois cette carapace solidement conçue, je la pare d'un sourire compatissant et confiant.

Reviens-moi, Clyde, un jour.

Raphael Strano
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Ta main se pose sur mon épaule, telle une ancre de bienveillance qui fait cesser le balancement du navire qui menaçait de prendre l'eau, et je me sens reprendre une respiration moins difficile malgré le feu qui persiste dans mes poumons et ma gorge.

"Il faut que tu ailles avec ta famille, n'est-ce pas ?"

Oui, mais je n'ai pas envie de t...

"Dans ce cas, la question ne se pose même pas. Tu dois rentrer chez toi et t'occuper des affaires de ta famille."

Je déglutis, les lèvres closes tandis que je t'écoute tout en me demandant si tu voudras venir avec moi.

"Est-ce que je peux faire quelque chose ? J'aimerais partir avec toi, mais comme tu le sais, c'est impossible. Je suis désolé de ne pas pouvoir te suivre dans cette épreuve, mais c'est peut-être mieux que vous soyez en famille."

Peut-être, oui, mais quelque part ne fais-tu pas déjà partie de ma famille ? Toi et moi nous sommes si proches, même mon frère pourrait confirmer rien qu'en nous observant quelques minutes que nous le sommes vraiment. Ton sourire apparaît sur tes lèvres et soudain le monde semble s'éclaircir tout autour de moi, faisant reculer les ténèbres de cette terrible nouvelle.

Il t'a posé une question.

Je prends une inspiration et me cale contre le dossier de mon siège, réfléchissant rapidement, ou tout du moins essayant.

- Oui, il y a quelque chose, mais ça attendra qu'on soit rentrés.

Oui, rentrons, rentrons tout de suite, je ne veux pas rester plus longtemps dans la rue, quand bien même je suis dans ma voiture. Je redémarre avec automatisme et reprend rapidement la route, ma main quittant parfois le pommeau de vitesse pour venir serrer la tienne, comme ça, par pur besoin de sentir ton contact et ta présence avec plus de force. Mon regard reste rivé à la route tandis que je sens des larmes dévaler mes joues pour venir se perdre dans ma barbe de quelques jours, mais ta présence rend cela plus... supportable.

- Je ne pensais pas qu'il mourrait un jour.

Que je lâche finalement à ton intention d'une voix basse manquant de force. Je m'engage sur le chemin menant à l'église, on y est presque, et ce n'est que maintenant que je te lâche ces mots aussi bêtes et naïfs que ceux d'un enfant. A mon âge, j'aurais pourtant dû me douter que ce n'était qu'une question de temps mais je ne l'ai pas pris, ce temps, et la culpabilité me ronge atrocement maintenant que l'inévitable est arrivé. Je nous gare à l'arrière, là où l'endroit t'es réservé, puis coupe le contact et sors de l'habitacle sans attendre, allant récupérer les sacs de courses dans le coffre. J'ai besoin de m'occuper, j'ai besoin de tenir encore un peu, juste un peu. Je porte plus de sacs que toi, presque les trois quarts, et je passe devant pour aller déposer le tout dans ta cuisine : ton double de clefs ne me quitte jamais. Jamais.

- Il faudrait qu'on range dans le frigo ce qui va au frais.

Automatisme qui peine à trouver sa motivation tandis que je sens un sanglot remonter le long de ma gorge. Je me tourne vers toi et croise ton regard où je lis avec une soudaine compréhension tout ce que tes pensées ont tenté de cacher jusqu'à présent.

- ... Je n'ai même pas pu lui dire au-revoir.

Cette pensée qui m'échappe à voix haute est celle de trop et je m'effondre sur place, mes jambes se dérobant sous moi, le chagrin me mettant à genoux sans que je ne puisse plus l'en empêcher. La tête basse, recroquevillé en avant, je serre mes bras contre ma cage thoracique alors que les sanglots éclatent, sonores et étranglés. Je vois tes jambes apparaître dans mon champ de vision et sens tes bras m'entourer progressivement, avec prévenance et prudence. Toi qui n'aimes pas les contacts physiques, j'ai l'air si mal en point pour que tu fasses ça ? Mais j'en ai rien à foutre de cette pensée et mes mains s'agrippe à tes bras pour te rendre ton étreinte avec plus de proximité, plus de force aussi. Je m'accroche à toi et explose en râles et pleurs de désespoir, mon visage enfoui contre ton épaule, le corps tremblant et s'effondrant à demi contre le tien.

- Dis-moi que c'est faux !

Que je sanglote, sale égoïste que je suis.

- Dis-moi que ce n'est pas vrai, dis-moi qu'il va bien ! Il ne peut pas être mort ! Il n'a pas le droit !

Je le revois jouer avec mon frère et moi, je le revois nous faire sauter en l'air et nous rattraper, cette sensation de flottement suivi de la poigne rassurante de ses grandes et larges mains, je nous revois grimper tous les trois aux arbres au grand damn de ma mère qui craignait une chute, aller pêcher et se baigner dans la rivière et l'étang, puis plus tard nous transformer et aller courir tous ensemble en pleine nature, libres de tout et invincibles, intemporels... immortels. Je pleure et sanglote, je pleure et désespère contre toi, dans tes bras je m'épuise de plus en plus, mes forces m'abandonnent en même temps que le chagrin prend ses aises et installe sa douleur au fond de mon cœur. Ah il a fière allure l'ancien militaire, l'ancien mercenaire, le garde du corps de la famille Thua. Il a fière allure le grand loup blanc qui peut endurer des températures polaires et vivre libre en pleine nature. Tout cela n'existe plus à cet instant, il n'y a plus qu'un garçon pleurant son père, qu'un homme qui vient de perdre l'une des personnes qui comptait le plus au monde à ses yeux... et face à la peine, hélas, nul ne peut lutter éternellement.

- Comment est-ce que je vais faire...

Comment est-ce que je suis censé faire face à ce vide qui vient de s'ouvrir sous mes pieds ? Je me force à respirer un peu plus profondément et relève mes yeux bleus sur toi, accrochant tes orbes vertes dans lesquelles je puise un peu de ta force et de ta détermination, assez pour me redresser sur mes genoux avec ton aide. Putain d'égoïste que je suis, je m'apprête à t'abandonner ici et pourtant c'est à toi que je demande de l'aide. Pardonne-moi, Raphael.


@Raphael Strano

Clyde Laaksonen
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Je ne peux pas le suivre, comme j'aimerais, et l'idée de quitter tout cela est réellement très tentante. Cependant, j'ai une mission à accomplir ici, venir en aide aux âmes-sauvages, et cela ne se fait pas uniquement quand l'envie m'en prend malheureusement. Il faut que je pense aux autres avant de penser à moi. Et c'est pour cela que je ne dois pas être égoïste et aussi penser à Clyde et à son besoin d'être en famille. Je ne ferai rien de bon à être avec lui, sa famille se poserait des questions sur moi, ou trouverait sans doute ma présence gênante en cet instant.

Nous rentrons et je le regarde à la dérobée, parfois. J'ai la sensation de ne plus le connaître, en cet instant. Lui qui fut si fort, si décidé pour tout et n'importe quoi, à quel point que je devais souvent le freiner... Je n'aime pas qu'il soit trop à fond... Mais je déteste qu'il ne soit plus à fond.

Clyde, reviens-moi. Je t'en prie.

"Oui, je comprends. Il faut avoir conscience de la mort, sans pour autant en avoir peur. C'est très simple à le voir pour soi, beaucoup plus délicat de le voir pour les autres."

Et pour Clyde, Clyde qui veut protéger tout et tout le monde, même des choses les plus insignifiantes de la vie, c'est encore plus compliqué, j'imagine. Il doit se sentir atrocement coupable de ne pas avoir été là. Nous rentrons les courses et je le laisse porter le gros de la charge. Si cela lui fait plaisir, je ne suis pas celui qui va aller à l'encontre de ce genre de petites choses. Il enquille sur une banalité ce qui est une réaction plutôt classique et je m'occupe de lui obéir. Enfin, il se tourne vers moi, et quelque chose passe entre nous, et il s'effondre sur le sol.

Je finis de ranger ce qui peut l'être et m'avance jusqu'à ce corps effondré, en prenant tout mon temps, pour ne pas m'imposer. Il y a deux réactions à un loup blessé : le besoin, et le rejet. Si je n'ai pas peur de me faire mordre, je n'ai pas envie de te déranger. Ce loup a mal, mais ne grogne pas. Quand je m'accroupis près de lui, il ne se recroqueville pas. Avant même que je ne l'ai décidé, mes bras l'entour. Je n'aime pas les contacts physiques, je n'ai jamais aimé cela, et je n'aimerais jamais cela. Cependant, c'est ce dont le loup a besoin. Petit à petit, j'oublie que je n'aime pas, je l'oublie momentanément du moins. C'est un peu comme quand tu portes mes courses, j'aide à porter le chagrin.

Seigneur... Il est si proche...

Jamais je n'avais senti l'odeur de ses cheveux. Jamais je n'avais senti la tension dans mon vêtement entre les muscles de ses doigts. C'est une sensation toute nouvelle et je regrette d'en éprouver du réconfort moi-même. Je n'avais jamais senti la joue d'un homme, rapeuse, contre la mienne, toujours rasée de frais.

"Clyde..."

Jamais je n'avais passé ma main dans les cheveux d'un autre. Jamais je ne m'étais laissé aller contre un mur, en tenant quelqu'un dans mes bras. Jamais je ne m'étais senti aussi... inexplicablement... à ma place. Étrangement, j'ai des images de loups qui me viennent, de meute. Je ne suis pas dans ce tableau, mais peu m'importe, il ne s'agit pas de moi.

"Je te présente toutes mes sincères condoléances. J'aimerais juste que tu saches que ton père est en paix, actuellement, quoi qu'il ait enduré, quoi que soient ses croyances, ou les tiennes. Il ne souffre plus. Les seules choses que tu as à faire à présent sont de retourner auprès des tiens pour être là pour eux, et pour toi. Tu dois leur porter assistance s'ils en ont besoin. Tu peux le faire, je le sais. Je t'aiderai pour tout ce qui est documents administratifs, et les choses à faire en cas de décès. J'ai l'habitude, ne t'en fais pas pour cela et... tu n'as pas à porter cela tout seul. Contente-toi d'aller retrouver son souvenir, et d'aller mieux. En attendant, je vais t'aider aussi à préparer tes affaires. D'accord ?"

Je serre les dents. Je n'ose pas lui demander s'il veut que je m'occupe de son appartement, qu'il faut que je m'occupe de sa location, ou la révoquer, simplement. À la simple idée qu'il parte, je...

Mes bras se serrent un peu plus contre lui, ma main se crispe dans ses cheveux, et je ferme les yeux sur deux larmes qui coulent le long de mes joues et qui se mêlent aux tiennes.

Raphael Strano
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Les contacts les plus intimes que nous ayons pu avoir étaient de brèves étreintes destinées à se soutenir mutuellement, que ce soit pour une mauvaise passe ou bien parce que j'avais trop bu et fait quelques conneries avant de rentrer, finissant parfois dans des états fort peu glorieux. Les contacts qui suivaient étaient souvent ceux de tes mains tenant des cotons avec du désinfectant, des bandages et des pansements grand format. A force je t'ai fait avoir une véritable pharmacie ici, mais toutes ces douleurs physiques semblaient à présent dérisoires face au désespoir qui semble vouloir m'aspirer dans un gouffre sans fond. Incapable de lutter je m'effondre face à ton regard, car je sais que tu ne me frapperas pas alors que je suis à terre, ni que tu ne me frapperais jamais. Il n'y a bien qu'en ta présence que je sens pouvoir me laisser aller malgré mes tentatives de tenir le coup. La douleur est trop grande, trop oppressante, j'ai l'impression d'agoniser, de manquer de quelque chose d'essentiel...

"Clyde..."

Je suis censé être ton Protecteur, alors pourquoi est-ce que c'est toi qui me protège du pire à présent ? Mes mots sont aussi suppliants que la pensée qui les a formés est incohérente, stupide... infantile. Ton contact me semble être la seule chose de véritablement solide et stable à cet instant, alors je m'accroche à toi comme si j'étais suspendu au-dessus du vide et que toi seul m'empêchait de disparaître, je m'accroche d'autant plus que je sens tes bras autour de moi, ta main dans mes cheveux, la chaleur de ton corps à travers tes vêtements... Pitié à ton Dieu, mais je voudrais pouvoir rester là comme ça pour toujours, j'ai l'impression que je ne devrais jamais être ailleurs qu'ici, avec toi, et il aura fallu cette horreur pour que je ne doute plus de ce dont je t'avais parlé il y a quelques années de ça.


"Je te présente toutes mes sincères condoléances. J'aimerais juste que tu saches que ton père est en paix, actuellement, quoi qu'il ait enduré, quoi que soient ses croyances, ou les tiennes."

En paix ?

"Il ne souffre plus."

Tu crois ?

J'ai une inspiration plus profonde que les précédentes, expirant fortement alors que je sens une vague de calme se répandre lentement, progressivement à mesure que ta voix et tes mots me parviennent.

"Les seules choses que tu as à faire à présent sont de retourner auprès des tiens pour être là pour eux, et pour toi. Tu dois leur porter assistance s'ils en ont besoin. Tu peux le faire, je le sais. Je t'aiderai pour tout ce qui est documents administratifs, et les choses à faire en cas de décès. J'ai l'habitude, ne t'en fais pas pour cela et... tu n'as pas à porter cela tout seul. Contente-toi d'aller retrouver son souvenir, et d'aller mieux. En attendant, je vais t'aider aussi à préparer tes affaires. D'accord ?"

Mes sanglots ont diminué, petit à petit, alors que je t'écoutais me dire ce qui devait être fait, se taisant finalement pour de bon alors que mon esprit pragmatique réussi enfin à reprendre le contrôle sur ce torrent d'émotions.

- Tu as raison.

Tu as toujours raison, et ça j'ai eu l'occasion de le constater de nombreuses fois depuis que je te connais, mais cela ne me déplaît pas. Tu es la voix de la raison, de ma raison, même si parfois tu es un peu trop timoré.

"Il t'a posé une question."

- C'est d'accord, je veux bien que tu m'aides avec... tout ça, oui.

Je m'attends à ce que tu me relâches, je réalise que tu me tiens contre toi dans tes bras depuis un long moment maintenant alors tu vas sans doute vouloir me relâcher en douceur pour que cesse ce contact avec lequel tu es toujours si mal à l'aise... Mais non, au contraire tes bras resserrent leurs prises autour de moi, tout comme ta main dans mes cheveux, et pourtant je sens ma respiration devenir plus légère. Est-ce parce que tu as toujours été la source d'un calme incroyable que je me sens si bien ? Quelque chose coule sur mes joues et je me demande si je suis encore en train de pleurer malgré l'absence de sanglots.

- Raphael... merci... pour tout.

Je n'ai pas de mot assez fort, ou plutôt si, il y en a bien un qui me vient mais je ne crois pas qu'il serait approprié alors je pense qu'un remerciement sincère est encore ce qu'il y a de plus adapté. Mes mains s'accrochent encore à toi et je frotte un peu ma tête contre la tienne, à l'image d'un loup venant quérir encore un peu plus de réconfort auprès d'un semblable, et j'en profite pour humer ton cou à pleins poumons. Tu as toujours eu cette étrange odeur douce et musquée à la fois, agrémentée d'encens et d'autres choses plus diffuses.

- Je sais que tu as des obligations et beaucoup de choses à faire de ton côté, des gens à t'occuper... mais j'aurais tellement aimé que tu puisses venir.

Je souris tristement et cela tient plus du rictus crispé pour ravaler un sanglot sur lequel je déglutis douloureusement.

- C'est idiot mais j'espérais pouvoir te le présenter un jour, il s'était converti depuis quelques années à ta religion et je suis sûr qu'il t'aurait posé des tonnes de questions.

Le souvenir de mon père m'apparaît brûlant de douleur et, pourtant, l'imaginer en train de t'assommer de questions me tire un bref rire rauque.

- J'aurais voulu voir ça.

Inspiration douloureuse et, pour une fois, c'est moi qui me redresse le premier, moi qui rompt ce contact que j'aime tant, aussi difficile que cela puisse être, pour lever sur toi mes yeux bleus rougis par le chagrin. Je vois le rose dans tes yeux verts et je fronce les sourcils, inquiet de t'avoir fait éprouver de la peine.

- Oh merde, Raphael... je suis désolé.

C'est ma faute ? Mais pourquoi ? Parce que je pars ? Parce que tu n'as pas supporté ce contact prolongé ? Ou bien parce que tu es une éponge à émotions ? Quoi qu'il en soit je lève ma main pour venir la poser sur ta joue, t'offrant un sourire qui se veut rassurant même si je sens bien que mon regard doit être encore trop triste. Ne pleure pas par ma faute, s'il te plaît, ça n'en vaut pas la peine.

- Je ne suis pas seul, mais tu ne l'es pas non plus, d'accord ? Moi aussi je suis là, et je suis désolé si je ne t'aide pas autant que je le devrais.

Allez viens, allons nous préparer un bon repas tant que nous le pouvons encore, parce que dans quelques heures, c'est certain, je vais devoir m'envoler vers la Finlande et je ne sais pas pour combien de temps je vais en avoir là-bas.


@Raphael Strano
Clyde Laaksonen
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Ex nihilo nihil fit




Je ne veux pas te laisser partir, je n'en ai aucune envie. J'aimerais te dire que to père est mort, qu'il n'y a plus rien à faire et que tu dois rester avec moi, ou plutôt que nous devons rester ensemble... Mais ce serait contraire à mes convictions les plus profondes. Il me suffit d'y penser par deux fois pour le réaliser. Les sanglots se calment et la force revient, une petite force, mais une force tout de même. Je ne veux pas desserrer mes bras, et j'essaie de me concentrer sur mes nouvelles tâches, d'autant plus qu'il va sans doute falloir que je me renseigne sur comment cela se passe en Finlande.

Les remerciements fusent et... tu approches ta tête près de la mienne pour venir me sentir et te frotter à moi comme pour appliquer ton odeur sur moi. D'ordinaire, cela m'aurait offusqué, un tel comportement. Puis je me souviens que dans ce genre de situation, j'ai tendance à laisser parler La Bête plus que de raison. Alors, je laisse faire, en essayant de me convaincre que ce n'est pas un comportement normal, que c'est même très mal.

"Je t'en prie."

La phrase suivante me fait douter d'un coup. Je remets tout en perspective. Pourrais-je partir, moi aussi ? Aller à l'enterrement et prendre soin de la famille en deuil ? Et laisser tout cela ? Ce serait lâche, très lâche. Le travail qui m'attend ici n'a jamais été aussi important qu'en ce moment, entre les chasseurs qui se mettent à rôder près de l'église, les âmes-sauvages en difficultés, les innombrables débats au sein du conseil que je dois superviser... Clyde m'offre une porte de sortie à tout cela, mais je ne suis pas du genre à croire que mon absence ne changerait rien à la situation, si c'est le cas, alors ce serait un aveu d'échec.

"J'aurais aimé aussi... Navré, Clyde. Mais..."

Je ne peux pas rester là, non. Je ne peux vraiment pas.

"Quand tu reviendras, et que je le pourrai, on se fera un vrai voyage, toi et moi. Pas par obligation, mais juste parce que nous l'avons choisi. Tout ce que tu as à faire, c'est de décider vers où tu veux aller."

Les projets ont toujours été une source inépuisable de réconfort chez moi. J'ai juste à me concentrer, à me dire que tout cela n'est qu'un mauvais moment à passer, et qu'après, il y aura quelque chose d'agréable qui surviendra. Cela m'aide, j'espère que je ne suis pas le seul que ce projet de voyage attire.

J'écoute les anecdotes et souris. Une conversion récente ? Ce sont mes préférées, ces personnes ont choisi leur religion par conviction, et non par obligation. Oui, j'aurais aimé le rencontrer, échanger avec lui, parler de nos convictions, de ce qui le pousse à se convertir, échanger nos idées sur le sujet.

"S'il est aussi opiniâtre que toi, il trouvera certainement un moyen de me contacter et de me demander ce qu'il souhaite savoir."

...et je prierai pour lui...

L'étreinte se desserre et des excuses sont faites.

"Pourquoi es-tu désolé ? Ce n'est pas ta faute si tu dois partir."

Mes yeux se sont fermés quand cette main s'est posée sur ma joue, cette main qui a fait du mal, qui a fait du bien, qui a dû consoler tellement de gens, venir en aide... Personne ne m'avait touché ainsi, aussi intimement. Peut-être que ce sont des choses qui se font entre amis ?

Je hoche la tête, incertain de comprendre ce que tu me dis, et me sentant pourtant incroyablement vide en cet instant, vide de toute énergie.

"Je vais préparer le repas... J'en ai pour 45 minutes. Tu peux aller préparer tes affaires si tu veux, en attendant. Au moins sache que quand tu reviendras, une pizza sicilienne t'attendra, une comme tu aimes, et qui te surprendra à la fois."

Cette fois, je me suis totalement fermé, gardant mes sentiments à l'intérieur. Il ne faut pas que je fasse douter, il ne faut pas. Parce que si j'exprime ce que je ressens, je risque de faire une bêtise que je regretterai toute ma vie.

Raphael Strano
Raphael Strano
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Je ne peux pas rester et il ne peut pas venir. Nous n'avons pas le choix, après avoir passé plusieurs années à vivre et se côtoyer de près, je vais devoir quitter le pays en le laissant seul ici. Seul ? Ah, quel égocentré je fais, Raphael n'est pas seul, il a d'autres amis que moi, des connaissances aussi avec lesquelles échanger, sans parler de ses ouailles qu'il se doit de guider sur le droit chemin, tout comme il l'a fait avec moi. Je peine à m'arracher à toi, quand bien même mes mouvements sont lents, il m'est difficile de rompre ce contact si rassurant et je retiens un lourd soupir en songeant à ce possible voyage que nous pourrons faire à mon retour. Cela me paraît atrocement loin tout à coup, et tes yeux rougis malgré eux me poussent à m'excuser de t'infliger la douleur du départ d'un proche. Ma main sur ta joue vient en réconfort, ravivant la douceur du contact avant qu'il ne faille se reprendre pour de bon. Allez mon vieux Clyde, bouge-toi un peu sinon tu ne pourras plus rien faire et tu le sais.

"Je vais préparer le repas... J'en ai pour 45 minutes. Tu peux aller préparer tes affaires si tu veux, en attendant. Au moins sache que quand tu reviendras, une pizza sicilienne t'attendra, une comme tu aimes, et qui te surprendra à la fois."

Tu as l'air d'être... plus solide même si ça sonne comme un automatisme, je le vois bien, je te connais, mais moi aussi je me dois de l'être alors je me redresse pour de bon sur mes deux jambes en hochant la tête, un faible sourire tentant de poindre sur mes lèvres lorsque tu parles d'une de tes pizzas dont tu as le secret. Tu sais toujours comment alléger les situations les plus tristes, n'est-ce pas ?

- D'accord, je fais l'aller-retour aussi vite que possible, le temps de boucler la valise et de réserver mes billets.

Oui, mes billets, parce que je sais déjà que je vais devoir transiter par Amsterdam pour rallier la Finlande, mais mieux vaut ne pas penser immédiatement au déroulé du voyage. Je t'adresse un signe de tête, retient un mouvement de la main pour venir presser ton bras, puis me détourne afin de quitter rapidement les lieux en m'efforçant de ne pas me retourner, comme un entraînement que je m'impose en prévision de mon départ. Je regagne ma voiture et démarre rapidement, filant en ville pour rejoindre mon appartement qui me semble étrangement... vide.

Allez, pas une minute à perdre sinon il va m'attendre.

Je fonce à ma chambre et attrape une des valises qui n'a pas servi depuis de longues années, la remplissant avec la force d'une habitude que je croyais avoir perdu, mais non : celles-ci ont la vie dure après des années de mercenariat. Il ne me faut pas plus de huit minutes pour la boucler, puis je me connecte sur mon ordinateur sécurisé et réserve mes billets à mon vrai nom, chose qui une fois encore n'était plus arrivée depuis très longtemps. Cliquer, sélectionner, valider, renseigner, payer... Je reçois en quelques secondes les notifications sur mon portable et ma boîte mail avec tout le nécessaire, j'imprime un exemplaire papier et enregistre l'autre sur le cellulaire. Voilà, et maintenant ? Je jette un regard alentours sur les plantes qui ont été installées progressivement depuis mon arrivée ici, me demandant si tu seras d'accord pour venir en prendre soin en mon absence. Couper ou ne pas couper l'eau ? Hmm, couper, tu as déjà un double de mes clefs, tu sauras remettre l'eau lors de tes visites puis couper de nouveau celle-ci. Pas besoin de prévenir mes fournisseurs d'énergie ni le propriétaire, je vais garder cet appartement, après tout je ne vais pas partir pour toujours n'est-ce pas ?

"T'en sais rien, si ça se trouve ton avion va exploser et t..."

Tagueule.

J'inspire profondément et expire bruyamment, assouplissant ma nuque avant d'aller fermer tous les volets et toutes les portes, laissant l'ensemble en l'état à l'exception de mes vivres périssables que je fourre dans un sac de courses et un de congélation, puis je quitte l'appartement, jetant un bref regard sur l'endroit plongé dans l'obscurité des volets fermés. Pourquoi est-ce que j'ai la désagréable impression que je ne vais pas revenir ? C'est idiot et je secoue la tête, fermant à clef derrière moi pour retourner à la voiture avec ma valise, ma sacoche contenant mon ordinateur sécurisé, ma mallette qui nécessite un permis spécial et mes sacs de courses. Je reprends le volant et file aussi vite que ce que les limitations de vitesse m'autorise, faisant un bref arrêt minute en chemin avant de revenir te retrouver de nouveau. 48 minutes. Ca va, je ne suis pas trop en retard.

- Je suis là !

Que je lance à la cantonade avec un ton faussement léger, te tendant les deux sacs contenant les denrées périssables avec un sourire un peu désolé.

- J'ai pensé que tu en aurais plus besoin que moi sinon ça va se périmer, ou même si tu veux donner ça à qui en auras l'utilité.

Je sais qu'il donne de la nourriture aux plus démunis et qu'il a toujours une place à sa table pour qui a faim, alors cette nourriture ne sera pas perdue, assurément. Je sors aussi ce que je cachais dans mon dos de mon autre main, lui tendant avec cette fois un sourire plus marqué un bouquet de coquelicots accompagné d'une bouteille d'un jus de pomme fait maison.

- Mon avion part au petit matin, j'ai trouvé une place qui s'était libéré et... enfin je pense qu'à défaut de boire un coup ensemble, un bon jus de pomme fera tout autant de bien. Et les fleurs c'est pour toi.

Dans le langage des fleurs, le coquelicot est celle qui console et apaise. J'espère vraiment que celles-ci pourront t'aider à supporter mon absence, et puis qui sait, peut-être même que tu rêveras de moi de temps en temps.


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Clyde Laaksonen
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Clyde s'en va... Et je m'active sur le repas, j'exécute mes gestes très rapidement. Je n'y prête pas attention et continue une découpe rapide et minutieuse des tomates. Je sors de la pâte à pizza du congélateur et la laisse tranquillement se réchauffer avant de la pétrir. Du même coup, je réserve un taxi pour... je ne sais pas quelle heure. Pour l'aéroport ? Il me suffira d'envoyer un SMS 20 minutes avant le départ. C'est simple.

Le mouvement de mes mains ralentit, sans que je le veuille. Je l'imagine en train de faire ses valises, pleurer, peut-être, s'organiser sans doute, être désespéré, m'en vouloir de ne pas pouvoir l'accompagner, ou au contraire être soulagé d'aller dans un pays où je ne serais pas. Je m'attaque à la découpe des oignons au moment où je l'imagine là-bas, souriant de n'avoir personne à s'occuper et j...

...Je sursaute et regarde mon index profondément entaillé par un couteau de cuisine particulièrement aiguisé. Le sang se met à perler timidement, puis plus abondamment. Je lâche tout et vais le mettre sous l'eau de la petite salle de bain. D'une main, je vais chercher un pansement pour enrouler mon doigt. Le picotement s'estompe et finit par disparaître… et je m'effondre, à côté du lavabo, la tête dans les mains. C'est ici même que j'ai ramené Clyde la première fois, je l'ai allongé sur ce lit, j'ai soigné ses blessures, surtout celle qu'il avait au flanc, j'ai promis que ni la police, ni l'hôpital, ni personne ne serait prévenu. J'ai tenu ma promesse, cela n'a pas été difficile de le garder pour moi tout seul.

C'est cela en fait, je me comporte avec Clyde comme un enfant avec son jouet, et je trouve cela injuste qu'on me l'arrache. Je secoue la tête et me redresse. Je vérifie mon pansement une fois de plus et passe le bout de mes doigts sur le lit de camp. Je me demande s'il a encore une cicatrice sur le flanc...

Les pizzas sorties du four, je me mets à l'attendre, une, puis deux minutes, les secondes me semblent si interminables que je m'imagine déjà qu'il est parti. Et puis j'entends sa voix et je n'ai que très peu de temps avant de me recomposer un visage neutre.

"Tu es en retard."

Je le regarde avec amusement avant de prendre les sacs qu'il me tend. Je place ce qui va au frais et au congélateur avant de revenir à Clyde qui...

"Pour moi ?"

Je reste interdit devant son étrange offrande. J'ignorais que les coquelicots pouvaient être cueillit, étant des fleurs sauvages, j'imagine qu'elles ne vont pas survivre bien longtemps. C'est l'une de mes fleurs préférées parce que c'est une fleur insaisissable.

"M...Merci beaucoup !"

Mes connaissances en botaniques se rappellent à moi et je m'approche de Clyde.

"Tu me permets ?"

Je plonge une main dans sa poche et en ressort un briquet pour brûler les extrémités des tiges avant que je ne les mette dans un vase adapté. Elles sont magnifiques. Je pense que je vais les plonger dans de la glycérine, celles-ci ! Mais pas tout de suite, je veux en profiter un peu avant. Je rends son briquet à Clyde.

"C'est presque dommage. Ce soir est l'un des rares soirs où j'aurais sans doute accepté de boire de l'alcool." Même si je pense que ce ne serait pas très intelligent. "Passons à table, veux-tu ?"

Posant les fleurs sur le côté, je tends à Clyde une pizza à la sicilienne, toute en longueur. C'est une pièce généreuse, légèrement épicée, avec beaucoup de viande, comme Clyde aime. Je joins les mains pour ma prière silencieuse avant le repas et incline la tête pour enjoindre Clyde à commencer.

"Buon appetito !"

Raphael Strano
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"Tu es en retard."

L'angoisse qui menace de saisir ma gorge s'estompe à la vue de ton regard amusé et je m'efforce de ne pas perdre cet aplomb que je me suis constitué durant ces trois quarts d'heure passés loin de toi. C'est sans surprise que je te vois aller ranger immédiatement le frais à sa place, mais je dois dire que je suis assez fier de te surprendre avec le bouquet de coquelicots.

"Pour moi ?"

J'acquiesce, mon sourire gagnant un cran de sincérité car je sais que tu aimes ces fleurs au moins autant que moi.

"M...Merci beaucoup !"

Un rayon de soleil métaphorique vient éclairer la scène dans mon esprit.

"Tu me permets ?"

- Bien s... !

Je m'interrompt quand ta main plonge dans ma poche et reste statique, interdit autant qu'étonné et curieux, te regardant faire avec les fleurs en te suivant dans la pièce. Ahhhh, c'est donc ainsi que tu procèdes ? Je récupère mon briquet en me faisant la réflexion qu'il faudra que je t'en offre des impérissables à l'avenir.

"C'est presque dommage. Ce soir est l'un des rares soirs où j'aurais sans doute accepté de boire de l'alcool."

Je hausse un sourcil. Pas à cause de mon départ j'espère ?

"Passons à table, veux-tu ?"

Je récupère la pizza et la pose sur la table, humant au passage l'odeur délicieuse des épices et de la viande : c'est donc ça la surprise, toi qui en mange si peu, tu m'as mis plus de viande exprès pour me faire plaisir. C'est tout toi, ce genre d'attention qui change tout. Bien que non converti à ta foi, je demeure silencieux durant ta prière, adressant la mienne à mes propres croyances pour qu'ils veillent sur toi et que tu ne manques ni de nourriture, ni d'eau, ni de protection durant mon absence.

"Buon appetito !"

- Buon appetito Raphael.

Depuis le temps, j'ai retenu plusieurs mots et expressions que tu utilises, même si je suis loin de parler la langue, je m'efforce de travailler sur ce que je connais déjà, c'est toujours ça de pris pour te faire plaisir aussi. Je mord dans la pizza en prenant garde à ne pas me brûler, puis pousse un gémissement de contentement tant elle est délicieuse, hochant la tête avec approbation tandis que je reporte mon attention sur toi.

- C'est délicieux !

Mon appétit que je croyais perdu se réveille soudain et je me rend compte que malgré la mauvaise nouvelle, je meurs de faim. Pour autant je m'efforce de ne pas trop dévorer, m'essayant à un peu de mesure bien que je reste plus rapide que toi à manger ma part et, bordel, ce que c'est bon ! Je termine en suçant mes doigts que j'essuie ensuite sur la serviette, faisant de même avec ma bouche avant de reposer le tissu sur la table, soupirant longuement tandis que mon corps daigne enfin se détendre un peu. Crispé, je l'étais durant tout ce temps et ce n'était que maintenant que je le réalisais. Je relève mon regard bleu sur toi et te souris doucement.

- Je ne pense pas réussir à dormir avant mon avion. Est-ce que tu veux que je te laisse te reposer ou bien tu veux faire quelque chose ce soir ? On pourrait sortir, ou faire un jeu de société, ou même se regarder un film.

Combien de fois avions-nous fait cela par le passé ? Et depuis combien de temps n'avions-nous pas pris le temps de le faire ? C'est vrai que l'occasion n'était pas la plus joyeuse, mais cela restait une occasion et elle risquait de ne pas se représenter avant plusieurs semaines. Je t'aidais à débarrasser la table en essayant de me concentrer sur l'instant présent malgré les sollicitations multiples et insistantes de mon cerveau qui voulait me faire penser : aux gens que je devais avertir de mon départ, aux gens que je devais avertir de mon arrivée, et quelques démarches obligatoires aussi. Je secouais la tête en déposant la vaisselle sale dans l'évier : non, pas maintenant, là je veux juste profiter du temps libre avec mon ami, le reste attendra.

- Si tu veux bien, Raphael, j'aurais une requête.

Ma voix est plus sombre, le ton plus amer malgré moi, mais il me faut me lancer quoi que cela coûte.

- J'aimerais que tu ne m'accompagnes pas à l'aéroport.

Non surtout pas. Je tourne mon regard vers toi, et je sens que tous mes efforts pour éloigner le chagrin de la surface n'ont été que temporaires. J'essaye de sourire mais cela doit davantage ressembler à une grimace triste qu'autre chose.

- Ce n'est pas que ça ne me fera pas plaisir hein...

Le rassurer, je dois le rassurer de ce côté-là. J'inspire, puis ne parvient plus à soutenir ton regard et me détourne à demi.

- ... c'est juste que ça sera plus difficile si tu es là.

... C'est pire formulé comme ça, non ? Merde, je viens d'avouer quelque chose qui va encore culpabiliser alors qu'il n'a pas à le faire, rhaaa c'est compliqué tout ça ! J'inspire et expire bruyamment puis me force à reporter mon attention sur toi, à forcer un sourire et tant pis s'il est triste.

- Tu es celui dont je suis le plus proche, ici à Montréal, donc ce sera un peu moins dur de partir si je ne vois personne à l'aéroport. Je crois même que je vais attendre d'embarquer pour prévenir les autres, je ne veux vraiment pas... être tenté au dernier moment.

Je m'approche de toi, hésite, puis finalement repousse l'idée de poser une main sur ton bras en guise de réconfort : même ce seul contact alourdirait plus encore la douleur du départ.

- Tu comprends ?

Que je demande avec une douceur qui me surprend moi-même, mais c'est de Raphael dont il s'agit, celui qui m'est le plus proche, mon meilleur ami, mon confident, celui à qui je dois littéralement la vie !

- Dis comme ça, ça a l'air horrible et égoïste, je te demande pardon.

Même si je n'ai pas vraiment le choix si je veux réussir à prendre cet avion, seul. Je penche la tête de côté, à l'instar de quand je suis sous forme de loup, t'observant en me demandant jusqu'à quel point je vais te faire mal avec ce départ. Allez, changeons-nous les idées Raphael, essayons de ne pas penser à l'échéance même si j'ai mis une alarme sur mon cellulaire pour me prévenir de l'heure du départ, et profitons des quelques heures qui sont devant nous.


@Raphael Strano
Clyde Laaksonen
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Nous mangeons étrangement de bon appétit. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que les condamnés doivent manger de bon appétit eux aussi. Il y a quelque chose d'atrocement... définitif... à cette soirée. Du coup, elle prend une dimension toute particulière, à la manière d'une journée où tout va mal, et où il ne reste plus qu'à profiter de la présence des autres pour qui on éprouve de la sympathie. Malgré tout, je m'interroge sur son retour. Sera-t-il rapide ? Va-t-il rester là-bas ? Sera-t-il en danger ? Ou... moi ? J'éprouve ce sentiment étrange qu'ont parfois les parents avec leurs enfants, ou les personnes avec leur âme-sœur, cette certitude qu'on est plus fort que tout, mais pas les autres, et qu'il faudrait que je sois présent pour tout, ainsi, il ne t'arrivera rien, Clyde. Cependant, tu n'es ni mon enfant, ni mon âme-sœur.

Quelque part, j'entends une voix, féminine, chantante, et je tourne la tête pour voir d'où elle vient. Une cantatrice qui serait venue dans l'église ? Impossible. Aussi rapidement qu'elle est apparue, cette voix s'éteint. Peu importe.

"Je ne vais sans doute pas pouvoir dormir non plus. Écoute..." mes yeux se perdent sur ton oreille, ton épaule, et puis derrière toi, avant de revenir dans tes yeux, un instant de trop. "...Une fois n'est pas coutume. Cette soirée est étrange, je veux bien que nous sortions ensemble."

Naturellement, je sais très bien de quoi sont constituées la plupart des nuits Montréalaises, mais je me cache derrière l'idée de vouloir faire plaisir à Clyde pour sa dernière soirée ici. Je le lui dois. Et puis cela me rend curieux. Il ne tiendra pas en place, et moi non plus, autant aller nous balader, voir ce que la ville nous offre. Marcher toute la nuit ne me fait absolument pas peur.

"Par contre, je ne suis pas un fin connaisseur des nocturnes. Il va donc falloir que tu choisisses ce que tu veux faire. Mais s'il te plaît, fais-toi plaisir. Offre-toi cette nuit comme d'aucun s'offrent quelque chose qui leur plaît. N'essaie pas de deviner ce qu'il me plaira de faire ou non, pas ce soir. Quand tu reviendras, dis-toi que j'aurai ma revanche."

J'essaie de me projeter sur notre voyage, de me concentrer, d'imaginer Clyde et moi en train de déambuler dans les rues animées de Rome. Je m'accroche fort à cette image.

Je redresse la tête au moment de la requête, et je... Ma gorge se serre immédiatement. Alors, tu vas me priver de mes toutes dernières secondes avec toi ? Tu as intérêt à revenir, Clyde. Ne me fais pas regretter d'avoir accédé à ta requête.

"Il faut que je prévienne le taxi que j'avais réservé pour toi qu'il n'y aura pas de retour alors..."

Voix qui s'étrangle, ce sentiment de définitif a une odeur beaucoup trop pesante en ce moment. Je déglutis, et secoue la tête.

"Je comprends."

Et c'est seulement maintenant que je réalise que je n'ai rien promis, que je n'ai même rien dit. Je réalise aussi que je regarde tes yeux depuis un temps incroyablement long pour une personne comme moi. Je dessers la table et pose la vaisselle sale dans l'évier. D'ordinaire, je ne l'aurais pas laissée trainer, mais ce soir n'est pas une soirée comme une autre, elle a le goût de l'incertitude, et l'odeur du fatalisme... Et pour une fois, j'ai envie de profiter de ce que ça aura comme bons côtés.

"Que dirais-tu de commencer par aller nous chercher un dessert au centre-ville ?"

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"...Une fois n'est pas coutume. Cette soirée est étrange, je veux bien que nous sortions ensemble."

Nos regards se soutiennent tandis que je réalise que tu vas faire une entorse à tes habitudes, ce qui me fait à la fois plaisir et m'attriste en sachant le contexte dans lequel tu le fais. J'ai envie de te promettre qu'il y aura de meilleures occasions de le faire.

"Par contre, je ne suis pas un fin connaisseur des nocturnes. Il va donc falloir que tu choisisses ce que tu veux faire. Mais s'il te plaît, fais-toi plaisir. Offre-toi cette nuit comme d'aucun s'offrent quelque chose qui leur plaît. N'essaie pas de deviner ce qu'il me plaira de faire ou non, pas ce soir. Quand tu reviendras, dis-toi que j'aurai ma revanche."

Esquisse de sourire et hochement de tête : soit, une revanche, cela me convient très bien.

- De toute façon je ferais en sorte que ce soit une bonne sortie.

Et à défaut d'aimer, peut-être que cela restera une expérience intéressante pour toi qui sort si peu comparé à moi. Malgré tout cette nuit prendra fin, qu'on le veuille ou non, alors je te fais part de mon souhait le plus douloureux, mais nécessaire, afin de réussir à prendre cet avion pour rentrer au pays. Tu es un livre ouvert, Raphael, et ce que je lis sur ton visage à cet instant ravive la douleur de mon départ et pourtant... je me dois de tenir bon.

"Il faut que je prévienne le taxi que j'avais réservé pour toi qu'il n'y aura pas de retour alors..."

Je déglutis et acquiesce en silence, ta voix qui s'étrangle ne m'a pas échappée elle non plus et je m'en veux encore un peu plus de t'infliger ça.

"Je comprends."

- Merci.

Du fond du cœur, du fond de mes yeux bleus qui fixent toujours les tiens pour ne rien perdre de ces moments, aussi douloureux soient-ils. Tu te détournes pour débarrasser ton assiette et je reprends une profonde inspiration, tentant de réfléchir à ce que nous pourrions faire pour occuper intelligemment et agréablement ces quelques heures qu'il nous reste. Merde, pensé comme ça, ça sonne comme une condamnation à mort.

"Que dirais-tu de commencer par aller nous chercher un dessert au centre-ville ?"

- Tu lis dans mes pensées.

Non pas pour le dessert, mais pour le fait de devoir trouver une activité, tu as dégotté d'office la plus pertinente pour faire une bonne amorce.

- Je connais un glacier qui reste ouvert jusque assez tard, et il a des glaces à l'italienne.

Dis-je avec un sourire bien plus enjoué et complice que les précédents. Allez, nous avons le début de notre feuille de route, ne perdons pas une seconde !

- Je te laisse prendre tes affaires, je vais démarrer le moteur.

Un clin d’œil et me voilà qui me dirige vers l'extérieur, montant en voiture pour faire comme énoncé. Je jette un regard à mon reflet dans le rétroviseur et réalise que mes yeux sont encore humides, ce que je chasse d'une brève main passée sur mon visage. Allez, hauts les cœurs ! Cette nuit on va s'amuser et en profiter ! Il le faut ! Tu me rejoint et je te souris, attendant que tu prennes place et ne t'attache avant de filer en ville avec toi, me garant près de ce glacier excentré qui est effectivement encore ouvert et vers lequel je te guide d'un pas rapide.

- Je te propose de prendre des glaces en cornet et de s'installer sur les balançoires qui se trouve un peu plus loin, qu'en dis-tu ? La nuit est agréable même si un peu fraîche, comme ça on pourra digérer en se balançant ou en allant se promener, ou les deux.

C'est peu, j'en ai bien conscience, mais je veux commencer tranquillement et puis je ne risque pas de t'emmener en boîte de nuit ou dans une visite guidée bardée de monde. J'ai envie de quelque chose de plus intimiste, de plus... Je redresse la tête et te fixe avec l'idée du siècle.

- Je sais ! Est-ce que ça te dirait d'assister à un spectacle particulier après ça ? Ce sera une surprise, mais je te promet que c'est aussi intéressant que divertissant.

La question étant de savoir si oui ou non tu voudras savoir où nous allons ou bien si tu veux garder la surprise.


@Raphael Strano
Clyde Laaksonen
Clyde Laaksonen
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Ex nihilo nihil fit




Nous allons faire une bonne sortie. C'est une excellente idée. Clyde sera mon seul témoin de tous les débordements qu'il me verra faire, et il embarquera son secret dès demain en Europe. Je hoche la tête, plus pour moi que pour lui. Nous allons passer une excellente soirée, et je pense que je passerai ma première nuit blanche depuis mes années monacales. J'essaie de m'en convaincre, malgré le départ, malgré le fait que je ne pourrai pas dire "au revoir" convenablement. Tu ne veux pas vivre la séparation, quand je me languis de ressentir cet arrachement. Je me dois de respecter cela, même si je n'ai rien dit, rien promis.

Quand Clyde ne sera plus là, quand nous serons séparés, je retournerai à ma vie un peu plus morne. Et lui, sans doute, aura une vie d'autant plus palpitante, loin de moi. Une émotion reste une émotion, pour moi, bonne ou mauvaise, et je veux toutes les ressentir, toute les transcender.

Mes pensées sont remplacées par une réflexion immédiate : prendre une glace au centre-ville ? Je me retourne vers Clyde et le regarde, droit dans les yeux. Oui, je te vois, et je me demande si tu sais ce que tu es en train de faire. Un sourcil levé, je m'interroge. Et puis... Mes affaires ? Quelles affaires ai-je à prendre ? Je prends simplement mon portefeuille que je glisse dans ma poche arrière, prend ma veste longue, et reste un petit instant à méditer. Juste un instant, pour moi, et moi seul. Finalement, je ferme le tout avec la clé que je porte autour du cou et entre dans la voiture avant d'attacher ma ceinture. C'est étrange, cet endroit plus intime qu'un confessionnal a entendu plus d'aveux sincères que dans toute une vie cléricale, je pense.

Nous descendons de la voiture après un trajet beaucoup trop court à mon sens. Je m'arrête devant le glacier. Ah oui, "à l'italienne" veut dire que la glace sort d'une espèce de machine à crème glacée... Je n'avais pas saisi cela comme ça.

"Hé bien, soit. Quel parfum veux-tu ?"

Je commande nos deux glaces et je me retourne vers toi alors que tu me proposes quelque chose qui a l'air de te tenir à cœur. Je secoue la tête avec un sourire.

"Si tu veux. Je suis curieux."

Je donne un premier coup de langue sur la crème glacée et je ferme les yeux. Le parfum chimique n'est absolument pas pour me plaire. J'essaie de ne pas trop grimacer.

"Hm... Raison de plus pour que je t'emmène vite fait à Rome pour que tu découvres le vrai goût des choses. Ce que tu y lècheras te plaira bien plus, et à moi aussi."

Nous nous éloignons et je continue de consommer ma glace sans y éprouver plus de satisfaction que cela. Rapidement, nous sommes seuls au bord du St Laurent, et je me retourne vers Clyde, le regard brillant de curiosité.

"Alors, qu'est-ce que tu voulais me montrer ?"

Raphael Strano
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"Hé bien, soit. Quel parfum veux-tu ?"

- Chocolat-vanille sera très bien.

Tu commandes nos glaces puis te retournes vers moi quand j'évoque la possible surprise. Je ne sais pas si cela va te plaire, vraiment pas, surtout au vu de ta profession, mais...

"Si tu veux. Je suis curieux."

... je peux toujours compter sur ta curiosité, je crois que c'est un avantage sur lequel je me suis reposé de temps en temps, tout en prenant toujours garde à ce que ce ne soit pas à tes dépends. Peut-être que ça le sera ce soir, peut-être pas, toi seul pourra me le dire une fois que ce sera fini. Je récupère ma glace et l'entame en même temps que tu le fais avec la tienne, appréciant le côté crémeux même si je vois bien à ton expression que ce n'est pas forcément le cas pour toi et... et tes dires me le confirme.

"Hm... Raison de plus pour que je t'emmène vite fait à Rome pour que tu découvres le vrai goût des choses. Ce que tu y lècheras te plaira bien plus, et à moi aussi."

Je bug et me fige, tournant lentement vers toi mes yeux bleus tandis que je me demande si tu réalises ce que tu viens de dire, puis je secoue la tête et chasse ces pensées impies indignes de toi. On a déjà eu cette discussion tous les deux il y a quelques années de ça, les choses ont été clairement posées et cadrées, alors pas question de laisser mon esprit tordu me relancer sur ce sujet.

- Hum oui, je suis allé en Italie deux ou trois fois et je crois que c'était meilleur là-bas, mais ça fait longtemps et je ne m'en souviens plus vraiment.

Il faut dire qu'à l'époque je traquais des chasseurs, je n'avais ni le cœur ni l'envie de flâner ou même juste de profiter de la cuisine locale, qu'elle soit sucrée ou salée. Je me souviens que tout me semblait plus frais, plus vrai, et c'est vrai qu'avec toi et ta cuisine j'ai retrouvé cette sensation, différemment, mais tout de même. Nous marchons finalement le long de l'eau et finissons par nous arrêter quand nous nous rendons compte qu'il n'y a plus personne dans les environs. Ma glace est déjà terminée, je l'ai dévorée tandis que mon esprit tournait à toute allure.

"Alors, qu'est-ce que tu voulais me montrer ?"

- Ah oui. Je pensais t'emmener voir un spectacle un peu spécial avec du chant, de la danse et des... costumes.

Oui, je pense qu'on peut dire ça comme ça même si en vérité c'est un rien plus complexe. Je sors mon cellulaire, pianote rapidement et te présente l'écran sur lequel apparaît l'affiche d'un spectacle se tenant au Cabaret Mado, lieu connu pour être spécialisé dans le dragqueen avec spectacles-concerts, humoristique, burlesque et autres du genre. Je me racle légèrement la gorge, affichant un air hésitant.

- Pour l'anecdote, j'ai assisté à mon premier spectacle du genre il y a pas mal d'années dans un autre pays, quand je traquais un chasseur qui avait... disons, des goûts bien spécifiques. Et pour le piéger, j'ai dû demander un coup de main à des filles, comme on les appelle, et depuis je dois dire que j'ai gardé une certaine sympathie pour ce genre de spectacle. Il y en a des bons et des moins bons, je ne connais pas celui-ci mais l'affiche dit que ce sera un stand-up, ce qui en général est assez drôle et caustique.

Je te laisse lire l'affiche sur mon cellulaire puis me racle de nouveau la gorge. Merde, à mon âge je devrais avoir sans cesse un aplomb et une assurance à toute épreuve, alors pourquoi est-ce que j'appréhende ta réaction comme si j'étais à peine sorti de l'adolescence ? Tu es mon ami, mon meilleur ami, et même si quelque chose devait te choquer, je sais que tu ne me jugerais pas mal, pas pour ce genre de chose en tout cas. J'inspire et me redresse un peu, reprenant contenant en récupérant mon cellulaire que je range dans la poche intérieure de mon blouson de cuir noir.

- On peut faire autre chose si tu veux, il y a des tas d'endroits pour aller écouter de la musique, danser, jouer... On a l'embarras du choix ici à Montréal.

Même si un peu d'humour, fut-il caustique, ne nous fera pas de mal. Je préfère me rappeler avoir réussi à rire un peu malgré le deuil et le déchirement que d'être resté toute la nuit à me morfondre sur ce qui devait forcément arriver tôt ou tard.


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