Nous ne sommes pas nombreuses dans ces toilettes et j'en suis profondément soulagée, d'autant plus lorsque je sens la présence d'une semblable, une jeune femme aux longs cheveux roux qui répond immédiatement à ma demande tandis que les autres, humaines lambda, battent en retraite en quittant rapidement l'endroit. Le temps nous est compté, je le sais, mais la priorité va à l'examen de la plaie et à endiguer la perte de sang qui dure depuis je ne sais combien de temps.
« Tu veux pas d’abord l’emmener en lieu sûr et ensuite le soigner ? T’en penses quoi Masque ? Bouge la tête vers la droite pour ok et la tête vers la gauche pour "tu délires Saphyr." »Je souris à sa façon d'appeler Monsieur Blaireau -c'est ainsi que je vais l'appeler en attendant de connaître son nom- et lui adresse un bref sourire amical.
- Je préfère lui donner les premiers soins pour éviter le pire, ensuite on va l'emmener rapidement en lieu sûr oui.Mais où ? Je récupère les feuilles d'essuie-main, rapidement suivi d'un magnifique carré Hermès, que mon cœur hurle de voir servir ainsi de chiffon, et entreprend de nettoyer le pelage près de la zone blessée pour y voir plus clair, apercevant la plaie qui m'a l'air bien moche -pas pour des critères esthétiques hein, juste qu'il l'a triturée et que ça n'a pas aidé-, récupérant le gel hydroalcoolique en me demandant si je vais réussir à le maintenir en place le temps d...
« Si tu veux, je l’immobilise au sol, genre sur mon gilet » Je relève vers Saphyr un regard soulagé et hoche un peu trop vivement la tête pour ne pas trahir le soulagement qui m'envahit.
« Comme ça toi tu l’opères ou je sais pas quoi, ce qu’il faut, sans te griffer et je sécurise. »- Je veux bien oui, c'est une excellente idée.Son aide est plus que bienvenue, parce que si Monsieur Blaireau reste à peu près tranquille tandis que je caresse son pelage, dès que les soins vont commencer cela va être une autre paire de manches, surtout que je ne suis ni médecin ni vétérinaire moi... La porte s'ouvre à nouveau et je cligne des paupières en voyant le sosie de Saphyr entrer à son tour.
"... Qu'est ce que vous fabriquez... je croyais que c'était les toilettes des filles, pas une clinique vétérinaire pour la faune sauvage ...?!"- C'est une longue histoire.Ou pas, mais là j'ai l'esprit à autre chose.
« Hey @Sorcha Faulkner t’as ton rasoir sur toi ? Ou ton couteau suisse/scalpel à ordinateurs ? C’est pour une urgence non mécanique ! »Ce soupir que j'entends me laisse à penser que ce n'est pas sa première situation d'urgence, étonnant, il faudra que je m'en assure une fois tout ça terminé.
"Non , j'ai un tournevis et une pince coupante. C'est un boitier électronique que je devais disséquer, pas un blaireau ... d'ailleurs ..."Moment de flottement alors que son regard accroche le dos de Monsieur Blaireau et...
"Attend, c'est mon carré Hermès qui sert de pansement ?! T'es sérieuse !"Ah, comme je la comprends !
"Putain, Elefint, quand je te prête une pièce de collection , c'est pour que tu le porte, pas pour soigner des bestioles ?!"- Ce n'est pas une bestiole.Que je lâche d'un ton sec, levant vers la dénommée Sorcha un regard certes un peu dur, mais surtout déterminé. Elle est comme nous, elle doit bien le sentir qu'il ne s'agit pas d'un simple blaireau, n'est-ce pas ? Je sais que certains sont moins "sensibles" que d'autres pour la "détection" et le "repérage" des semblables, aussi je suppose qu'il lui faut quelques secondes de concentration pour s'en rendre compte, sauf que... La porte s'est ouverte dans le dos de celle que je suppose être une jumelle -vu comme elles ont l'air proches toutes les deux- et un homme est entré : grand, bourru, marqué par la vie, mon instinct de Grocha dresse immédiatement les poils et je sens ma tête chercher à rentrer entre mes épaules par réflexe, mes bras se refermant sur Monsieur Blaireau qui vient de se redresser en piaillant et en se débattant. Je tente de le maintenir avec l'aide de Saphyr tout en jetant un regard accusateur, sourcils froncés, au nouveau venu qui pourrait bien être un de ses agresseurs.
Chhh. Calme toi- Vous là, n'approchez pas !Oh ben non il n'approche pas, il fait pire que ça ! Comme au ralenti je vois apparaître une arme dans la main qu'il avait mise dans son dos et je sens un frisson glacé parcourir mon dos, mes bras se refermant plus fort encore autour de Monsieur Blaireau pour le tenir un peu plus près de moi. Je m'attends à ce qu'il pointe l'arme vers nous et fasse feu, mais au lieu de ça cet homme s'éloigne avec précautions et pose lentement l'arme dans le coin le plus éloigné, me prenant au dépourvu et probablement les autres aussi... à moins qu'elles n'aient déjà vécu ce genre de situation là encore ?
“Tu vois? Je vais rien te faire moi. J'suis comme toi.. Qu'est-ce qu'ils ont pu bien te faire?”Oui, maintenant que la peur reflue, je peux le sentir aussi, preuve s'il en fallait une que les émotions fortes brouillent tous nos détecteurs.
- Quelqu'un lui a fait du mal.C'est tout ce que je peux en dire, parce qu'il ne s'est pas fait ça tout seul, de ça j'en suis persuadée, il suffit de voir comme il continue de siffler après l'arme là-bas, les poils tous hérissés à pouvoir en rendre jaloux un Grocha furieux.
Qu'est-ce qui lui ai arrivé? Vous avez peut être besoin d'un coup de main. J'ai une trousse de premier secours dans mon sac. Je jette un regard aux deux jeunes femmes puis reporte mon attention sur l'homme, hochant vivement la tête en me redressant, reprenant les caresses sur le pelage de Monsieur Blaireau.
- Je ne sais pas encore ce qu'il lui est arrivé, j'allais l'examiner et le soigner avec leur aide. Je veux bien de votre trousse, son contenu sera plus adapté, surtout si vous avez des compresses stériles.Je pense au pauvre carré Hermès sacrifié dans l'affaire, puis renvoi cette idée au loin pour récupérer du véritable matériel de premiers secours, commençant les soins avec leur aide à tous les trois. Le nettoyage au sérum physiologique permet d'y voir plus clair et je remarque alors de nombreuses traces de coupures et de griffures, un frisson glacé me parcourant de nouveau.
- Regardez. Que je dis aux autres en leur indiquant les blessures entre les poils que j'écarte avec la plus grande douceur.
- Vous voyez ça ? Et ça ? Ça a été fait avec quelque chose de tranchant, une lame affûtée c'est certain, et la personne qui a fait ça l'a fait volontairement. Et ça là, ce sont des griffures, mais je ne peux pas savoir si c'est parce qu'il s'est gratté ou bien si d'autres animaux ont essayé de le blesser.Nous continuons les soins et, alors que je termine de nettoyer la plaie, je remarque quelque chose de sombre qui ressemble à... non pas une énorme écharde, ni une longue griffe, c'est longiligne et technologique, pas naturel du tout. On dirait presque une balle ou une micropuce en capsule, comme dans les films d'espionnage. Je parviens à la retirer, la portant juste devant mon nez pour mieux l'examiner, et je sens soudain Monsieur Blaireau qui s'apaise entre nos bras, cessant de se débattre et de couiner.
- Oww mon pauvre, est-ce que c'est ça qui te faisait mal ? Ou ça te gênait ?Je n'ai aucune idée de ce que c'est et je le tend à l'homme qui nous aide, le lui donnant avec précaution.
- Vous avez déjà vu un truc pareil ? On dirait un appareil d'espion comme dans les films.Je suis sans doute trop excentrique de dire une chose pareille, mais c'est ce que je pense. Je retourne à mes soins, suturant les plaies de Monsieur Blaireau en respirant un peu fortement -la vue du sang ne m'incommode pas, mais j'ai mal pour lui le pauvre !- apposant des compresses stériles avec du scotch médical pour essayer de maintenir le tout. Il aurait fallu raser le pelage, mais on avait pas le temps. Je soupire de soulagement et applique une bande tout autour de lui pour maintenir l'ensemble et le relâche enfin.
- C'est bon, ça fera l'affaire en attendant qu'il voit un vétérinaire ou un médecin.Je me lève et va au lavabo pour me laver copieusement les mains et les avant-bras plein de sang, laissant le soin aux autres de prendre le relai pour l'instant.
- ... Vous croyez que ce sont des chasseurs qui sont responsables de ça ? Ils pourraient être encore dans le coin, il va falloir qu'on emmène Monsieur Blaireau loin d'ici au plus vite et sans se faire voir. Quelqu'un connaît un endroit sûr ?Non parce que, on peut l'enrouler dans une veste ou quelque chose du genre, ça oui, mais pour aller où ? Je me sèche les avant-bras et les mains, passe mes paumes fraîches sur mes joues pour me reprendre, sourit franchement à mon reflet en mode "On y va !" puis me retourne vers mes camarades d'infortune, prête à choisir l'option la plus sensée tout en songeant que je devrais quand même prévenir le Doc', juste au cas où.
@Éadaoin Faulkner