Débarquer dans un pays étranger, avec une autre langue que votre langue natale, ça déboussole. Alors autant dire que vous êtes assez soulagé d’avoir un ami sur place. Un seule humain que vous connaissez et qui est votre ancre. Qui vous guide, vous aide à vous y retrouver. Tellement soulagé que vous ferez tout pour lui. Même la chose la plus étrange. Quand Raphaël m’a téléphoné aujourd’hui j’ai senti que ça n’allait vraiment pas bien. Depuis mon arrivée je le sens tendus et un peu méfiant, mais quoi de plus normal ? Il m’avait expliqué que les chasseurs étaient en assez grand nombre par ici et qu’il avait eu quelques soucis avec son sanctuaire. J’avais proposé mon aide mais il n'avait, dans un premier temps, que souris faiblement et lâché un ‘merci’. Finalement aujourd’hui il a cependant recours à cette aide. Mal il me demandait de la compagnie, pour un pue lui changer les idées et garder son calme. Directement je proposais une balade dans un quartier calme. L’idéal pour parler sans devoir hurler et marcher un peu. Et tout allait bien, du moins il se détendait un peu, quand son regard tomba sur une trace de patte. Une patte animale que Raphaël identifia comme celle d’un blaireau, ce qui le mis dans une grande agitation. Une telle agitation que je le renvois chez lui alors qu’il me supplie de retrouver et ramener ce blaireau.
J’attend que le taxi s’éloigne avec un Raphaël pâle à l’intérieur avant de me retourner vers la trace. Qui me mène à une autre. Aucune odeur ne me saute aux narines mais les traces semblent vielles de quelques jours. Ces traces me menèrent dans le quartier de l’insectarium avant de se perdre sur le tarmac. Tête redressée je regardais autour de moi à l’affut de la moindre odeur ou de la moindre chose suspecte. Sur le chemin je note un des ouvriers de l’insectarium qui semblait terriblement en colère et se fait aborder par une femme qui tente de le calmer tout en essayant de savoir de quoi il en retournait. La femme semblait chaleureuse et douce et l’homme semblait se calmer en lui expliquant la situation. Le fait que la femme semblait prendre son partit aidait aussi grandement. Je m’éloignais n’écoutant pas plus leur discussion, quand une autre aura se fit ressentir. Prédateur. Mon regard tombe sur une jeune fille, cheveux bruns relevé en queue de cheval, odeur propre et fraiche et soignée. Mais aussi de teinture de cheveux. Je fronce le nez avant de l’interpeller.
« Mademoiselle ? C’est Raphaël qui m’envoie. Vous ne seriez pas a la recherche d'un blaireau ? »
Elle est animorphe, elle est une predateur, qui sait peut etre quelle est impliquée. Elle doit sentir que je suis prédateur. Je ne lui voulais aucun mal mais peut-être qu’elle cherchait aussi le blaireau que cherchait Raphaël. Dans ma tête la chose la plus logique est d’attaquer de ‘front’. Cependant, avant qu’elle ait pu répondre je tourne la tête, mon nez captant autre chose : une véritable odeur de blaireau. Je m’approche dans cette direction et trouve, dans un coin extérieur du bâtiment, caché du regard des autres, une lanière fine en cuir avec quelques poils noir et blancs accrochés dessus. Et aussi une boite avec des croquettes dedans. De la nourriture pour animaux. Je me redresse, lanière et boite en main, mon regard scannant à nouveau la foule avant de retomber sur la fille à la teinture. Pourquoi était-elle là ? Cherchait-elle le blaireau aussi ? Est-ce que ces objets étaient à elle ? Que ce passait-il ici ?
« Vous être là pour quoi ? »