Je regarde l’homme en face de moi avec … je ne saurais pas dire qu’elle expression j’ai. Moi qui m’attendais à voir mon ami, d’ordinaire si calme et retenu, dans son lit d’hôpital… me voilà face à un sosie… maléfique ? Sourire charmeur qui ne colle pas avec celui de mon ami, vêtements qui ne correspondent pas à son style habituel, attitude corporelle qui ne colle pas… Et pourtant visage identique. J’ai envie de faire un pas en arrière tellement cette vision me perturbe. Raphaël mais tellement pas Raphaël. Finalement je n’ai pas le temps de réagir, seulement de réaliser que ma bouche est légèrement entre ouverte et de la fermer, qu’il se décolle de la porte et parle à quelqu’un derrière lui.

Son ex ? L’ex de qui ? Quoi ? Je m’avance d’un pas timide, les mains cramponnées au panier que je tiens devant moi, pour voir… mon Raphaël se laisser tomber dans son lit. Mon cœur se serre et je dois déglutir. Il est vivant. Je prends un instant pour laisser cette vérité envahir mon esprit, ne prêtant pas trop attention au monologue de la version 2.0 de mon meilleur ami. Je m’avance doucement, posant mon panier sur la petite table à roulette qui se situe à côté de son lit. Ma main trouve la sienne et je la serre doucement. Je ne sais pas dire grand-chose. L’amour que je porte à mes proches me rend très sensible à ce genre de vision : Raphaël dans ce lit, bandages et pensements visibles à certains endroits, blessures à d’autres, relié à un baxter. Clairement en état de faiblesse. Mon cœur se serre et j’ai besoin de me concentrer sur autre chose un instant pour me ressaisir. Alors je me tourne vers l’autre.

« Jake alors… Jumeaux je suppose ? Ou triplé ? »

Autant être fixée directement et savoir si je dois m’attendre à d’autres rencontre du 3ième type. Je tends la main, qui lâche momentanément la main de mon jumeau à moi.

« Camélia, la meilleure amie de Raphaël et aucunement son ex. »

Je reprends sa main après qu’il a eu le temps d’accepter ou refuser mon invitation, et me retourne vers Raphaël, sans pour autant tourner le dos à Jake.

« Pour la simple raison que je ne l’aurais pas quitté, ou l’aurais laissé me quitter, si on s’était mis ensemble. »

Un clin d’œil accompagne ma remarque. Autant essayer d’alléger un peu l’ambiance. J’inspire grandement en frottant la main de Raphaël puis j’ajoute plus dynamique.

« Bon Jake, vous apprendrez que j’adore faire de la pâtisserie et que Raphaël est mon cobaye favori, je lui amène toujours trop à manger. Vous allez donc vous joindre à lui pour l’aider à finir son assiette. Et toi… Tu vas un peu m’expliquer … tout ! »

Je lance un regard entendu à mon ami, lui faisant comprendre que … et bien que j’avais besoin de comprendre un peu mieux ce qu’il s’était passé et ce qu’il se passait et qu’il n’avait pas intérêt à me laisser dans le noir. Je bouge mon panier de la table pour y installer le gâteau au chocolat que j’avais fait, ainsi que la boite contenant mes cookies encore tièdes et la boite où reposaient 4 chaussons aux pommes et à la cannelle. Déjà de base je prenais toujours de quoi faire plaisir à mon ami en quantité. Mais là… J’avoue que le stress m’avait fait pâtisser deux fois plus. Et encore, je n’avais pas sortit les deux grand thermos de thé que j’avais pris avec aussi. Je me tourne vers Jake après avoir servit une part de gâteau au chocolat à Raphaël :

« Vous commencerez par quoi ? »