“Il y a deux sortes de personnes dans l’enclos : les prédateurs et les proies. Vous vous réveillez et choisissez lequel vous allez être chaque jour.” - Danny Trejo
Hector Diaz
Je suis né le 16 Mai 1960 à Tijuana, Mexique. Je suis Mexicain, États-Unien, et j'espère un jour Canadien. Je m'identifie comme un homme, et je suis hétérosexuel. Je suis célibataire. J'exerce le métier de gérant et entraîneur d'un petit club de boxe. J'appartiens au groupe des Mammifères et je suis Neutre, mais je suis identifié par les autre animorphes en tant que Proie et on dit que je ressemble beaucoup à Danny Trejo.
La marque que je donnerai à mon âme-soeur est la suivante "I'll take your part when darkness comes" et elle signifie "Je prendrai ta défense lorsque les tenèbres arriveront" ; et la mienne se trouve en tout petit, sur mon biceps droit. Il faut avoir sa tête presque collée contre mon épaule pour pouvoir la lire. Je suis Animorphe, je me transforme en Gorille des montagnes à dos argenté et je suis imposant, avec mes 2 mètres pour 300 kg.
L'âme sœur ? Je ne l'ai pas rencontrée, je la recherche sans trop y croire, et j'imagine qu'elle sera tolérante, tant pour ce que je suis, à l'intérieur comme à l'extérieur, que pour mon passé.
La marque que je donnerai à mon âme-soeur est la suivante "I'll take your part when darkness comes" et elle signifie "Je prendrai ta défense lorsque les tenèbres arriveront" ; et la mienne se trouve en tout petit, sur mon biceps droit. Il faut avoir sa tête presque collée contre mon épaule pour pouvoir la lire. Je suis Animorphe, je me transforme en Gorille des montagnes à dos argenté et je suis imposant, avec mes 2 mètres pour 300 kg.
L'âme sœur ? Je ne l'ai pas rencontrée, je la recherche sans trop y croire, et j'imagine qu'elle sera tolérante, tant pour ce que je suis, à l'intérieur comme à l'extérieur, que pour mon passé.
Avis sur l'âme soeur
Je ne sais pas. Je veux y croire. Je veux me dire que quelque part, il y a quelqu'un qui peut m'aimer sincèrement, malgré qui je suis, et ça même si je dois ne jamais la rencontrer. Je veux me dire que ça peut exister.
Chanson du coeur
Une chanson sur l'amitié et le soutien affectif, chantée d'une voix grave et profonde. C'est curieux, la musique semble être plutôt destinée à une voix plus aigüe, mais c'est comme ça.
Signes distinctifs
J'ai beaucoup de tatouages, un visage ravagé par des rides et des cicatrices, et une moustache assez marquée. Sinon, ma carrure en elle-même est relativement distinctive. Souvent les gens doivent lever la tête pour apercevoir mon visage.
Caractère
Disons que j'ai changé. J'ai eu une phase où j'étais stupide, agressif, violent, j'ai fait beaucoup de choses que je regrette aujourd'hui. À présent je suis quelqu'un de très calme et très tranquille, et j'essaie d'aider ceux qui m'entourent. Ce n'est pas simple, le crime est gravé sur mon visage, et souvent les braves gens préfèrent m'éviter que m'adresser la parole, et je ne peux pas les en blâmer. Je suis quelqu'un d'extrêmement loyal, mais aussi d'exigeant en amitié. Je suis prêt à tout pour quelqu'un que j'aime, mais si on me trahit, on ne pourra le faire qu'une seule fois.
Quelles particularités as-tu récupéré de ton animal ?
Je dispose d'une force physique hors du commun. Par contre, je semble avoir une espèce d'aura de dominant, mais elle n'a pas l'effet qu'on pourrait en attendre. Tous les cinglés qui prétendent être des mâles alpha se sentent systématiquement obligés de me provoquer pour montrer qui commande. Et comme je ne peux pas toujours esquiver, ça m'a déjà valu pas mal de soucis avec la justice.
Peurs
C'est bête, mais j'ai peur d'être seul. J'ai vu ce que ça fait, j'ai vu ce que ça aurait pu me faire devenir, et je ne veux pas ça. Je veux m'intégrer dans une communauté bienveillante, où j'aurais ma place.
Envies
J'aimerais pouvoir aider les plus défavorisés à se sortir de leur misère, leur éviter de commettre les mêmes erreurs que moi. Ma vie a déjà beaucoup servi à causer le malheur, j'aimerais qu'elle puisse apporter un peu de bonheur au moins une fois.
Mauvais départ
Je suis né au Mexique, d'une mère mexicaine accro à la drogue, et d'un père américain tué très peu de temps après ma naissance dans une guerre de cartels. Il faut bien dire que Tijuana n'est pas la ville rêvée pour élever un enfant, elle est régulièrement élue ville la plus dangereuse du monde. Je n'avais que 6 mois quand ma mère traversa la frontière au Nord pour nous installer à San Diego, en espérant y trouver une meilleure vie. Mais si proche de la frontière, c'était illusoire de vouloir échapper à l'emprise des cartels mexicains. Alors quand j'ai eu 7 ans, ma mère et moi sommes montés plus loin au Nord, à San Bernardino. J'aurais aimé qu'on puisse s'installer à Santa Clarita, j'avais entendu dire que c'était une ville tranquille et sûre, pas le genre d'endroit où une cinglée pourrait vous tuer et vous dévorer. Mais ma mère était trop pauvre pour nous offrir ce genre d'environnement. Je lui en ai beaucoup voulu. Pas pour avoir dû choisir une banlieue sordide comme cadre de vie, mais parce que pour son alcool et sa came, là il y avait toujours de l'argent, ou au moins toujours un moyen de s'en procurer. J'ai grandi entouré de ce qu'il y avait de pire, ma mère qui ne s'occupait plus de moi parce qu'elle avait mieux à faire, ses petits copains de passage dont certains me cognaient dessus ou me proposaient des trucs qu'on ne propose pas à un gamin, et la rue où la criminalité semblait être une façon comme une autre de s'en sortir. La seule façon qui marche, en fait. Alors j'ai vite fait mon choix.
Voyage initiatique
J'avais 14 ans quand j'ai décidé de m'affranchir de ma mère. Il y avait déjà longtemps qu'elle n'avait plus aucune autorité sur moi et que je faisais comme bon me semblait, avec les gars de mon gang. On volait, on racquettait, on tabassait, et ça m'allait très bien. Comme je voyais la vie, c'était la loi de la jungle : les forts survivaient, les faibles la fermaient et subissaient ou mouraient. Je fréquentais beaucoup les salles de musculation et les clubs de boxe, pour affirmer mes arguments dans les bastons. Mais j'avais un peu la bougeotte, alors je quittais facilement un groupe de petites frappes pour en suivre un autre un peu plus loin. On vivait de ce qu'on piquait et de quelques petits contrats à droite à gauche. Des truands locaux faisaient parfois appel à nous pour exécuter une sale besogne sans se salir les mains eux-même. J'ai voyagé à travers tout le pays comme ça : Las Vegas, Phoenix, Albuquerque, Dallas, La Nouvelle-Orléans, Atlanta, Chicago, Detroit, New-York... Je me suis fait gauler plusieurs fois, et j'ai fait plusieurs séjours en prison. La première fois j'avais 15 ans, le juge a décidé de me retirer à ma mère après avoir constaté qu'elle ne savait même pas que je m'étais barré. Les fois suivantes, j'étais adulte, j'assumais mes conneries tout seul. Heureusement on ne m'a jamais chargé avec aucun meurtre, que des histoires de bastons, alors les peines étaient plutôt courtes. Y a rien de mieux que la prison pour former un voyou. On y apprend à se battre, à s'imposer, on se fait des contacts pas recommandables, et on peut tester des substances qui ne devraient pas s'y trouver. J'ai aussi fait la connaissance d'une bande de mecs, des dangereux, qui m'ont expliqué qu'il existait une race de bestioles qui pouvaient prendre une apparence humaine. On était d'accords pour dire qu'ils étaient là pour nous envahir, nous remplacer progressivement, et que notre race était en danger, alors on a commancé à cibler spécifiquement ces bestioles bizarres pour leur faire passer l'envie de rester sur notre territoire.
Plongeon
En 97 je suis sorti à nouveau de taule, j'avais 37 ans. Mes potes anti-bestioles m'attendaient à la sortie de la prison, et j'ai repris les ratonnades avec eux. J'avais l'impression de faire ce qu'il fallait pour nous défendre, peu importe la violence que ça demandait. Ça ne me gênait pas, ça me plaisait même, et puis je faisais ça avec ma nouvelle famille. Le 25 Décembre, on était à Boston, quand un caïd de la mafia de Springfield, dans le Takoma du Nord, nous a contactés pour nous filer un taf. Y avait une des bestioles installée là, sous une identité de commerçant de magasin bio, et il fallait lui "expliquer" qu'il devait dégager d'ici vite fait. On a retourné sa boutique, lui et ses employés avec. On les a laissés se barrer après les avoir secoués, mais lui on l'a coincé dans un coin et on se l'est fait à coups de pieds. La police a débarqué en force et nous a tous chopés. Eux s'en sont plutôt bien sortis mais moi, vu que j'étais multi-récidiviste et que je m'étais acharné sur le gars, le juge m'a collé cher. J'en ai pris pour 15 ans. Du moins en théorie.
Renaissance
En prison je me suis imposé. Face aux branleurs qui étaient là pour avoir cambriolé des mémés, j'étais d'un autre niveau. Y en a deux ou trois qui ont fait les chauds avec moi, mais quelques mâchoires pétées ont vite mis tout le monde d'accord : le chef, c'était moi, et celui qui voulait me le contester pouvait toujours venir tenter sa chance. Rapidement j'ai mis tout le monde au pas. Mais comme je me battait tout le temps, que je provoquais les gardiens, et que je ne respectais rien ni personne, ma peine n'arrêtait pas d'être prolongée. J'aurais pu écraser, faire le dos rond, et finir ma peine sans me faire remarquer, mais je voulais que tout le monde sache qui commandait. Alors je frappais, prisonniers ou gardiens, je repassais devant le juge, et j'en reprenais pour quelques années. C'était devenu la routine. Un coup, vers début Août 2023, tout un groupe bizarre est arrivé en même temps. J'ai demandé aux gardiens, c'était des bestioles, ces trucs qui pouvaient se changer en humain. Ils étaient là pour quelques semaines, ils avaient fait un genre d'action politico-terroriste, j'sais pas quoi. J'en ai tout de suite tabassé quelques-uns pour leur expliquer que j'allais tous me les faire. Ils se sont tenus à carreau pendant quelques semaines, mais un jour pendant que j'étais à la salle de sport, ils sont arrivés tous ensemble. Ça se voyait qu'ils préparaient un coup, mais j'avais du mal à croire que cette bande de maigrichons venait directement me chercher la merde, à moi. J'aurais pu tous les tuer d'une seule claque. Ils m'ont sauté dessus tous en même temps, mais le temps que j'en cogne un, un autre m'avait déjà planté une seringue dans le cou. Je sais pas ce qu'il m'a foutu, mais ça m'a pas fait grand-chose sur le coup. Les gardiens sont arrivés alors que j'avais chopé un haltère comme une masse pour leur exploser la gueule, et on m'a foutu en isolement. Là pendant quelques jours je me sentais pas bien, j'avais des poussées de fièvre, mais j'ai jamais pu voir un toubib.
Quand j'ai enfin pu sortir d'isolement, un mois plus tard, j'ai retrouvé ma bande. Je voyais bien qu'ils se méfiaient, ils avaient l'air de penser que ma maladie m'avait affaibli, mais j'étais en pleine forme, c'était incroyable. Le soir, pendant qu'on prenait notre douche, plusieurs gars ont commencé à me chercher, à me traiter de faible. J'ai voulu leur rappeler qui était le chef, mais ils m'ont bousculé. J'ai voulu éclater le premier que je voyais, mais j'ai été pris subitement d'une douleur intense, sur tout mon corps, mes organes, mon squelette. J'avais mal partout. Je suis tombé par terre sur le côté en hurlant, ma peau me démangeait sur chaque centimètre carré, même ma voix était douloureuse. Quand ça s'est terminé je me suis redressé, j'avais l'impression d'être devenu beaucoup plus grand en voyant comment je devais baisser la tête pour voir mes gars. Ils étaient à moitié effrayés et à moitié furieux. Soudainement ils m'ont insulté et m'ont sauté dessus pour me tabasser. J'ai rien compris, je me suis défendu comme j'ai pu, et il m'a semblé que j'étais bien plus fort qu'avant, mais d'un coup y en a un qui est revenu en courant à poil avec un surin dans la main, et il m'a planté dans le flanc. Je me suis effondré, j'ai eu l'impression que mon corps reprenait sa forme habituelle, et je suis resté là à me vider sur le carrelage pendant qu'ils se barraient. Un gardien m'a trouvé, je suis passé à l'infirmerie et à nouveau à l'isolement, comme si c'était moi le coupable. Mais pendant tous ces jours seul dans une cellule, j'ai eu le temps de repenser à tout ça, d'essayer de reproduire ce qui m'était arrivé. J'ai fini par comprendre que le produit qu'on m'avait injecté m'avait transformé comme eux. Ou peut-être qu'ils avaient toujours été comme nous, juste différents. Après tout, est-ce que j'étais moins humain pour autant moi ?
En regardant mes jambes, mes bras, mon ventre quand j'étais transformé, j'ai pigé que je prenais l'apparence d'un genre de gros gorille. Tu m'étonnes que j'ai effrayé les autres connards, et que je pouvais les frapper sans problème. Ça me faisait mal quand même d'y repenser, j'avais vécu avec ce genre de mecs toute ma vie, ceux-là je les connaissais depuis des années, on avait tout fait ensemble, ils étaient comme des frères, et dès que j'ai eu un problème au lieu de m'aider ils avaient tenté de me tuer ? Les enflures. J'ai eu envie d'utiliser mon nouveau pouvoir pour reprendre les choses en main, mais je devais bien me rendre à l'évidence, ça ne pouvait pas fonctionner. Ils me détestaient, maintenant, alors même si j'en tuais plusieurs de mes mains, les autres auraient juste eu encore plus de haine pour moi. Ça faisait du mal à admettre, mais c'était fini pour moi tout ça, je n'étais plus des leurs. Et pas non du côté des autres à cause de qui j'étais devenu ce monstre, pour eux je restais le mec qui avait foutu sur la gueule de plusieurs des leurs. J'étais tout seul, et ça je n'en avais pas l'habitude. J'ai passé beaucoup de temps isolé, à réfléchir à ce que j'avais fait de ma vie, à ce qu'avaient dû ressentir mes victimes, leurs familles, aux erreurs en lesquelles j'avais cru aveuglément parce que j'avais l'impression de ne pas avoir le choix. J'étais tenté de juste me suicider pour racheter mes péchés, mais ç'aurait été trop facile. J'avais eu la faiblesse de briser des vies, alors la seule vraie réparation ç'allait être d'avoir la force d'en réparer d'autres.
Acte de foi
Quand je suis sorti de l'isolement, j'étais un autre homme. J'ai évité de me rapprocher de qui que ce soit, je n'ai plus jamais cherché les problèmes, et pourtant on ne m'avait jamais autant provoqué. On m'a plus cherché pendant les deux semaines qui ont suivies que pendant toute ma vie avant ça. Taulards, gardiens, même ceux avec qui je m'entendais bien ou qui évitaient mon regard, maintenant tous me provoquaient ouvertement. Des gringalets voulaient se battre contre moi, on me balançait des trucs dans la tête, on m'insultait. J'aurais pu tous les envoyer à l'hôpital sans problème, mais je refusais catégoriquement de retomber là-dedans, alors je ne disais rien, j'évitais les conflits, et même quand on me frappait, je me contentais d'encaisser et d'attendre qu'ils en aient marre. Le directeur m'a convoqué, il ne croyait pas en ma bonne conduite ou en ma rédemption, il me l'a dit. Il l'a noté quand même sur mon dossier, mais il était sûr que je jouais un rôle et que je n'attendais qu'un truc, c'est qu'ils baissent leurs défenses pour tous les prendre dans le dos. Je n'ai rien répondu. Quelques jours plus tard une bagarre a éclaté à la cantine, à cause d'un gardien qui voulait obliger un prisonnier à finir son repas dégueulasse, ce que l'autre n'avait pas apprécié. Les taulards avaient commencé à barricader les portes de la cantine avec des tables et allaient dérouiller les gardiens, mais là je me suis senti obligé d'intervenir. J'ai attrapé le bras de celui qui allait leur foutre un coup de chaise, et je l'ai balancé plus loin. Plusieurs me sont tombés dessus mais je les ai repoussés sans effort. Je suis resté debout devant les gardiens, silencieux, immobile, faisant face à la foule de détenus qui n'osait plus avancer. Pendant qu'ils essayaient de me contourner, leurs collègues ont réussi à défoncer les portes et à refoutre tout le monde en cellule pour ramener un peu de calme. J'ai été convoqué chez le directeur, encore, qui m'a dit que les gardiens lui avaient tout raconté. Il l'a rajouté à mon dossier et m'a dit qu'il allait le transmettre à la commission des libérations anticipées. Son regard indiquait clairement qu'il ne m'aimait pas plus qu'avant, mais qu'il m'était quand même un peu reconnaissant. Quelques semaines après j'ai eu la nouvelle : j'allais être libéré plus tôt que prévu, pour ma bonne conduite récente. Apparemment, en plus de mon dossier de plus en plus flatteur ces derniers mois, quelqu'un avait activement appuyé ma sortie de prison. Les animorphes sont venus me trouver pour me conseiller d'aller à Montréal, il paraissait qu'il y avait là-bas un prêtre qui pouvait m'aider à me réinsérer. Une fois dehors, je suis parti vers le Nord, j'ai fait les 5h00 de route jusqu'à la frontière, puis je suis arrivé en ville. Restait maintenant à commencer une toute nouvelle vie, et à apprendre à vivre en société.
Je suis né au Mexique, d'une mère mexicaine accro à la drogue, et d'un père américain tué très peu de temps après ma naissance dans une guerre de cartels. Il faut bien dire que Tijuana n'est pas la ville rêvée pour élever un enfant, elle est régulièrement élue ville la plus dangereuse du monde. Je n'avais que 6 mois quand ma mère traversa la frontière au Nord pour nous installer à San Diego, en espérant y trouver une meilleure vie. Mais si proche de la frontière, c'était illusoire de vouloir échapper à l'emprise des cartels mexicains. Alors quand j'ai eu 7 ans, ma mère et moi sommes montés plus loin au Nord, à San Bernardino. J'aurais aimé qu'on puisse s'installer à Santa Clarita, j'avais entendu dire que c'était une ville tranquille et sûre, pas le genre d'endroit où une cinglée pourrait vous tuer et vous dévorer. Mais ma mère était trop pauvre pour nous offrir ce genre d'environnement. Je lui en ai beaucoup voulu. Pas pour avoir dû choisir une banlieue sordide comme cadre de vie, mais parce que pour son alcool et sa came, là il y avait toujours de l'argent, ou au moins toujours un moyen de s'en procurer. J'ai grandi entouré de ce qu'il y avait de pire, ma mère qui ne s'occupait plus de moi parce qu'elle avait mieux à faire, ses petits copains de passage dont certains me cognaient dessus ou me proposaient des trucs qu'on ne propose pas à un gamin, et la rue où la criminalité semblait être une façon comme une autre de s'en sortir. La seule façon qui marche, en fait. Alors j'ai vite fait mon choix.
Voyage initiatique
J'avais 14 ans quand j'ai décidé de m'affranchir de ma mère. Il y avait déjà longtemps qu'elle n'avait plus aucune autorité sur moi et que je faisais comme bon me semblait, avec les gars de mon gang. On volait, on racquettait, on tabassait, et ça m'allait très bien. Comme je voyais la vie, c'était la loi de la jungle : les forts survivaient, les faibles la fermaient et subissaient ou mouraient. Je fréquentais beaucoup les salles de musculation et les clubs de boxe, pour affirmer mes arguments dans les bastons. Mais j'avais un peu la bougeotte, alors je quittais facilement un groupe de petites frappes pour en suivre un autre un peu plus loin. On vivait de ce qu'on piquait et de quelques petits contrats à droite à gauche. Des truands locaux faisaient parfois appel à nous pour exécuter une sale besogne sans se salir les mains eux-même. J'ai voyagé à travers tout le pays comme ça : Las Vegas, Phoenix, Albuquerque, Dallas, La Nouvelle-Orléans, Atlanta, Chicago, Detroit, New-York... Je me suis fait gauler plusieurs fois, et j'ai fait plusieurs séjours en prison. La première fois j'avais 15 ans, le juge a décidé de me retirer à ma mère après avoir constaté qu'elle ne savait même pas que je m'étais barré. Les fois suivantes, j'étais adulte, j'assumais mes conneries tout seul. Heureusement on ne m'a jamais chargé avec aucun meurtre, que des histoires de bastons, alors les peines étaient plutôt courtes. Y a rien de mieux que la prison pour former un voyou. On y apprend à se battre, à s'imposer, on se fait des contacts pas recommandables, et on peut tester des substances qui ne devraient pas s'y trouver. J'ai aussi fait la connaissance d'une bande de mecs, des dangereux, qui m'ont expliqué qu'il existait une race de bestioles qui pouvaient prendre une apparence humaine. On était d'accords pour dire qu'ils étaient là pour nous envahir, nous remplacer progressivement, et que notre race était en danger, alors on a commancé à cibler spécifiquement ces bestioles bizarres pour leur faire passer l'envie de rester sur notre territoire.
Plongeon
En 97 je suis sorti à nouveau de taule, j'avais 37 ans. Mes potes anti-bestioles m'attendaient à la sortie de la prison, et j'ai repris les ratonnades avec eux. J'avais l'impression de faire ce qu'il fallait pour nous défendre, peu importe la violence que ça demandait. Ça ne me gênait pas, ça me plaisait même, et puis je faisais ça avec ma nouvelle famille. Le 25 Décembre, on était à Boston, quand un caïd de la mafia de Springfield, dans le Takoma du Nord, nous a contactés pour nous filer un taf. Y avait une des bestioles installée là, sous une identité de commerçant de magasin bio, et il fallait lui "expliquer" qu'il devait dégager d'ici vite fait. On a retourné sa boutique, lui et ses employés avec. On les a laissés se barrer après les avoir secoués, mais lui on l'a coincé dans un coin et on se l'est fait à coups de pieds. La police a débarqué en force et nous a tous chopés. Eux s'en sont plutôt bien sortis mais moi, vu que j'étais multi-récidiviste et que je m'étais acharné sur le gars, le juge m'a collé cher. J'en ai pris pour 15 ans. Du moins en théorie.
Renaissance
En prison je me suis imposé. Face aux branleurs qui étaient là pour avoir cambriolé des mémés, j'étais d'un autre niveau. Y en a deux ou trois qui ont fait les chauds avec moi, mais quelques mâchoires pétées ont vite mis tout le monde d'accord : le chef, c'était moi, et celui qui voulait me le contester pouvait toujours venir tenter sa chance. Rapidement j'ai mis tout le monde au pas. Mais comme je me battait tout le temps, que je provoquais les gardiens, et que je ne respectais rien ni personne, ma peine n'arrêtait pas d'être prolongée. J'aurais pu écraser, faire le dos rond, et finir ma peine sans me faire remarquer, mais je voulais que tout le monde sache qui commandait. Alors je frappais, prisonniers ou gardiens, je repassais devant le juge, et j'en reprenais pour quelques années. C'était devenu la routine. Un coup, vers début Août 2023, tout un groupe bizarre est arrivé en même temps. J'ai demandé aux gardiens, c'était des bestioles, ces trucs qui pouvaient se changer en humain. Ils étaient là pour quelques semaines, ils avaient fait un genre d'action politico-terroriste, j'sais pas quoi. J'en ai tout de suite tabassé quelques-uns pour leur expliquer que j'allais tous me les faire. Ils se sont tenus à carreau pendant quelques semaines, mais un jour pendant que j'étais à la salle de sport, ils sont arrivés tous ensemble. Ça se voyait qu'ils préparaient un coup, mais j'avais du mal à croire que cette bande de maigrichons venait directement me chercher la merde, à moi. J'aurais pu tous les tuer d'une seule claque. Ils m'ont sauté dessus tous en même temps, mais le temps que j'en cogne un, un autre m'avait déjà planté une seringue dans le cou. Je sais pas ce qu'il m'a foutu, mais ça m'a pas fait grand-chose sur le coup. Les gardiens sont arrivés alors que j'avais chopé un haltère comme une masse pour leur exploser la gueule, et on m'a foutu en isolement. Là pendant quelques jours je me sentais pas bien, j'avais des poussées de fièvre, mais j'ai jamais pu voir un toubib.
Quand j'ai enfin pu sortir d'isolement, un mois plus tard, j'ai retrouvé ma bande. Je voyais bien qu'ils se méfiaient, ils avaient l'air de penser que ma maladie m'avait affaibli, mais j'étais en pleine forme, c'était incroyable. Le soir, pendant qu'on prenait notre douche, plusieurs gars ont commencé à me chercher, à me traiter de faible. J'ai voulu leur rappeler qui était le chef, mais ils m'ont bousculé. J'ai voulu éclater le premier que je voyais, mais j'ai été pris subitement d'une douleur intense, sur tout mon corps, mes organes, mon squelette. J'avais mal partout. Je suis tombé par terre sur le côté en hurlant, ma peau me démangeait sur chaque centimètre carré, même ma voix était douloureuse. Quand ça s'est terminé je me suis redressé, j'avais l'impression d'être devenu beaucoup plus grand en voyant comment je devais baisser la tête pour voir mes gars. Ils étaient à moitié effrayés et à moitié furieux. Soudainement ils m'ont insulté et m'ont sauté dessus pour me tabasser. J'ai rien compris, je me suis défendu comme j'ai pu, et il m'a semblé que j'étais bien plus fort qu'avant, mais d'un coup y en a un qui est revenu en courant à poil avec un surin dans la main, et il m'a planté dans le flanc. Je me suis effondré, j'ai eu l'impression que mon corps reprenait sa forme habituelle, et je suis resté là à me vider sur le carrelage pendant qu'ils se barraient. Un gardien m'a trouvé, je suis passé à l'infirmerie et à nouveau à l'isolement, comme si c'était moi le coupable. Mais pendant tous ces jours seul dans une cellule, j'ai eu le temps de repenser à tout ça, d'essayer de reproduire ce qui m'était arrivé. J'ai fini par comprendre que le produit qu'on m'avait injecté m'avait transformé comme eux. Ou peut-être qu'ils avaient toujours été comme nous, juste différents. Après tout, est-ce que j'étais moins humain pour autant moi ?
En regardant mes jambes, mes bras, mon ventre quand j'étais transformé, j'ai pigé que je prenais l'apparence d'un genre de gros gorille. Tu m'étonnes que j'ai effrayé les autres connards, et que je pouvais les frapper sans problème. Ça me faisait mal quand même d'y repenser, j'avais vécu avec ce genre de mecs toute ma vie, ceux-là je les connaissais depuis des années, on avait tout fait ensemble, ils étaient comme des frères, et dès que j'ai eu un problème au lieu de m'aider ils avaient tenté de me tuer ? Les enflures. J'ai eu envie d'utiliser mon nouveau pouvoir pour reprendre les choses en main, mais je devais bien me rendre à l'évidence, ça ne pouvait pas fonctionner. Ils me détestaient, maintenant, alors même si j'en tuais plusieurs de mes mains, les autres auraient juste eu encore plus de haine pour moi. Ça faisait du mal à admettre, mais c'était fini pour moi tout ça, je n'étais plus des leurs. Et pas non du côté des autres à cause de qui j'étais devenu ce monstre, pour eux je restais le mec qui avait foutu sur la gueule de plusieurs des leurs. J'étais tout seul, et ça je n'en avais pas l'habitude. J'ai passé beaucoup de temps isolé, à réfléchir à ce que j'avais fait de ma vie, à ce qu'avaient dû ressentir mes victimes, leurs familles, aux erreurs en lesquelles j'avais cru aveuglément parce que j'avais l'impression de ne pas avoir le choix. J'étais tenté de juste me suicider pour racheter mes péchés, mais ç'aurait été trop facile. J'avais eu la faiblesse de briser des vies, alors la seule vraie réparation ç'allait être d'avoir la force d'en réparer d'autres.
Acte de foi
Quand je suis sorti de l'isolement, j'étais un autre homme. J'ai évité de me rapprocher de qui que ce soit, je n'ai plus jamais cherché les problèmes, et pourtant on ne m'avait jamais autant provoqué. On m'a plus cherché pendant les deux semaines qui ont suivies que pendant toute ma vie avant ça. Taulards, gardiens, même ceux avec qui je m'entendais bien ou qui évitaient mon regard, maintenant tous me provoquaient ouvertement. Des gringalets voulaient se battre contre moi, on me balançait des trucs dans la tête, on m'insultait. J'aurais pu tous les envoyer à l'hôpital sans problème, mais je refusais catégoriquement de retomber là-dedans, alors je ne disais rien, j'évitais les conflits, et même quand on me frappait, je me contentais d'encaisser et d'attendre qu'ils en aient marre. Le directeur m'a convoqué, il ne croyait pas en ma bonne conduite ou en ma rédemption, il me l'a dit. Il l'a noté quand même sur mon dossier, mais il était sûr que je jouais un rôle et que je n'attendais qu'un truc, c'est qu'ils baissent leurs défenses pour tous les prendre dans le dos. Je n'ai rien répondu. Quelques jours plus tard une bagarre a éclaté à la cantine, à cause d'un gardien qui voulait obliger un prisonnier à finir son repas dégueulasse, ce que l'autre n'avait pas apprécié. Les taulards avaient commencé à barricader les portes de la cantine avec des tables et allaient dérouiller les gardiens, mais là je me suis senti obligé d'intervenir. J'ai attrapé le bras de celui qui allait leur foutre un coup de chaise, et je l'ai balancé plus loin. Plusieurs me sont tombés dessus mais je les ai repoussés sans effort. Je suis resté debout devant les gardiens, silencieux, immobile, faisant face à la foule de détenus qui n'osait plus avancer. Pendant qu'ils essayaient de me contourner, leurs collègues ont réussi à défoncer les portes et à refoutre tout le monde en cellule pour ramener un peu de calme. J'ai été convoqué chez le directeur, encore, qui m'a dit que les gardiens lui avaient tout raconté. Il l'a rajouté à mon dossier et m'a dit qu'il allait le transmettre à la commission des libérations anticipées. Son regard indiquait clairement qu'il ne m'aimait pas plus qu'avant, mais qu'il m'était quand même un peu reconnaissant. Quelques semaines après j'ai eu la nouvelle : j'allais être libéré plus tôt que prévu, pour ma bonne conduite récente. Apparemment, en plus de mon dossier de plus en plus flatteur ces derniers mois, quelqu'un avait activement appuyé ma sortie de prison. Les animorphes sont venus me trouver pour me conseiller d'aller à Montréal, il paraissait qu'il y avait là-bas un prêtre qui pouvait m'aider à me réinsérer. Une fois dehors, je suis parti vers le Nord, j'ai fait les 5h00 de route jusqu'à la frontière, puis je suis arrivé en ville. Restait maintenant à commencer une toute nouvelle vie, et à apprendre à vivre en société.
Parles nous de toi, jeune Padawan
Je porte le pseudo de Ryudjinn, j'ai 39 ans, j'habite en France. Je suis un homme, mes pronoms sont un classique "il". J'ai connu le forum via sa fondatrice, tout simplement, vu que je l'ai suivie dans ce projet. Je serais disponible pour m'éclater avec vous plus ou moins tous les jours, sauf cas exceptionnels.Un mot de la fin ? Je serai parfois maladroit, je dirai parfois des bêtises, je risque même d'être vexant, mais surtout : venez m'en parler. Je ne veux blesser personne, aussi si mes propos vous heurtent, ce n'est pas intentionnel. Venez me trouver, on en discute, et on s'arrangera. L'un de mes principes de base, c'est : je ne refuse JAMAIS une main tendue.