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Frank fit mentalement un dernier point sur la situation. Le matos, OK. La source d'énergie, OK. L'endroit, OK. Le ravitaillement, OK. Le confort, OK. Le complice, OK. À priori, tout avait l'air de coller. Il jeta un regard sur sa montre : 16h43. Vu la saison, le soleil n'allait pas trop tarder à se coucher, et tout pourrait se mettre en place. Il ne manquait qu'une seule chose, la plus importante de toutes : l'intéressée.

- Bon, j'y vais, je reviens rapidement, lança-t-il à l'homme au volant de sa camionnette.
- Magne-toi, je suis déjà en train de me les geler, répondit celui-ci d'un ton bourru.

Frank sauta sur une mobylette empruntée à une connaissance, et fendit les ombres du crépuscule jusqu'au 1869 Avenue William-David, un appartement dans les quartiers Est. Là, tel un prince charmant, il mit pied à terre de son fougueux destrier, et appuya sur la sonnette. Il réalisa à peine trop tard qu'il eût été de bon ton de se présenter avec un bouquet de fleurs. Fort heureusement, le destin était avec lui, puisque la fenêtre voisine arborait de superbes tulipes dans un bac. Il se dit que personne ne le remarquerait s'il en manquait une ou deux, et en arracha une pleine poignée juste avant que la porte ne s'ouvre.

- Bonjour ! lança-t-il d'un ton guilleret en tendant les fleurs d'une main et en essayant de retirer les racines et les mottes de terre de l'autre. Habille-toi chaudement, je t'emmène faire une sortie ce soir !

De la main il désigna alors la mobylette, comme une invitation à embarquer sur un majestueux navire pour un périple inoubliable.

- Et j'espère que tu n'as pas encore mangé ! ajouta-t-il avec un clin d'œil et un petit sourire en coin.
Sam 30 Déc 2023 - 17:03
Frank D'Andrésy
Frank D'Andrésy
Neutre
Pseudo : Ryudjinn
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Crédits : CelestialThunder
Multicompte(s) : Doug Chell, Ellen Kürt, Marc Hazan, Hector Diaz
Date de naissance : 13/03/1989
Age : 35
Âme soeur :
  • Je ne la recherche pas

Statut civil : Amoureux
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Animal : Chien viverrin
Gif : Si ça c`est pas un beau tanuki
Occupation(s) : Comédien pas trop sollicité


Enfin tranquille. Constance s'affaissa sur son canapé avec la conscience tranquille de celle qui avait carburé une bonne partie de la journée. Ce matin, elle avait fini de déballer ses cartons et disposer ses affaires. En début d'après-midi, elle avait parcouru plusieurs magasins d'ameublement pour acheter ou repérer ce qui pouvait lui manquer. Elle avait bien mérité le droit de se vautrer dans son canapé enroulée dans son plaid. Pour une fois, elle portait sa tenue confortable des jours de travaux : un vieux jean délavé et un sweat à capuche system of a down qu'elle avait gardé depuis des temps immémoriaux. Ses cheveux étaient attachés en un chignon bancal et brouillon à l'arrière de sa tête.
Bien installée, elle réfléchissait à ce qu'elle allait faire du reste de son après-midi : lire ? faire de la basse ? Regarder tranquillement une série ou un film ?

Elle en était là de ses réflexions quand on sonna à sa porte. Elle n'attendait aucun colis, ni aucune visite. Si ce n'étaient pas des démarcheurs, il ne restait plus qu'une seule option : des ennuis. L'espace d'un instant elle espéra que la visite était pour ses voisins, mais malheureusement, on s'acharna à sonner chez elle. Ce n'étaient donc pas des démarcheurs, ils auraient tourné plus vite les talons pour passer à la porte suivante. Trainant des pieds, elle lança sans enthousiasme :

-J'arrive !

Et alla ouvrir en trainant des pieds. Et regretta presque instantanément d'avoir ouvert Frank se tenait devant elle, l'air triomphant, tenant fièrement des tulipes qui, visiblement, ne venaient pas de chez le fleuriste. Et qui ressemblaient beaucoup à celles que sa voisine faisait pousser avec amour sous sa fenêtre. Un coup d'œil suffit pour constater les dégâts. Madame Pauzé allait pousser de sacrés cris d'orfraie.

L'espace d'un instant, Constance prit le temps d'observer l'homme qui se tenait en face d'elle. Il n'avait donné aucune nouvelle depuis leur rendez-vous au bar et d'un coup il décidait de surgir d'un coup à l'improviste, en saccageant au passage les fleurs de sa voisine ?

Qu'est-ce qui pouvait bien lui passer entre les deux oreilles ?

Elle lui fit signe de patienter deux minutes, récupéra les fleurs, ferma la porte et rentra chez elle. Elle pouvait très bien réouvrir cette porte et l'envoyer paitre, lui, les fleurs de sa voisine et ses idées bizarres. Il n'aurait pas pu lui envoyer un petit message, comme tout le monde, histoire de prévenir ?
Elle aurait pu avoir d'autres engagements, elle aurait même pu être absente. Qu'est-ce qui l'autorisait à penser qu'il pouvait se pointer comme ça, sans prévenir ?

Tout en ruminant ces pensées, elle se rendit compte qu'elle était déjà en train d'enfiler son bonnet, son manteau, puis ses gants et se retrouvait toute équipée pour une sortie. Elle réouvrit la porte et se glissa à l'extérieur.

-Je n'ai pas encore mangé, ça tombe bien. Par contre, il va falloir qu'on rediscute de ton sens du timing. En attendant, je te suis.
Jeu 11 Jan 2024 - 11:24
Constance Deburau
Constance Deburau
Neutre
Pseudo : Celezio
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Date de naissance : 28/02/1989
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Occupation(s) : Agent


En voyant la tête que faisait Constance avant de refermer la porte, Frank fit une petite grimace.

Ouh là là, pensa-t-il, y a quelqu'un qui a passé une sale journée on dirait. Heureusement que je suis venu du coup, ça lui fera du bien. Et puis heureusement que j'avais des fleurs, ça a dû lui remonter un peu le moral.

La naïveté du jeune homme confinait parfois à la bêtise, ou au déni. Lorsqu'elle reparut, toute équipée, elle semblait vouloir engager la discussion. Parfait, c'était bon signe.

- Ah, tu as remarqué aussi ? Je fais des efforts pour être à l'heure maintenant. Tu me diras, on n'avait pas rendez-vous, mais je suis pile à l'heure par rapport au planning que je m'étais fixé.

Il la fit s'installer à l'arrière de la mobylette, lui tendit son casque (le seul qu'il avait, le propriétaire de la mobylette n'en ayant jamais acheté un deuxième), et reprit la route en sens inverse. Sur le chemin, il essayait d'engager la conversation, malgré la difficulté à se faire entendre à cause du vent dans le visage, et du fait qu'il fallait sans cesse qu'il se retourne pour que le son porte jusqu'à Constance.

- Je suis content que tu ais été dispo ce soir parce que j'avais un peu peur que tu sois déjà occupée. Ça tombe bien que tu n'avais vraiment rien à faire de toute la soirée, hein ? Je m'suis dit "faut la sortir un peu, rester à glander toute la journée c'est pas bon". OH LÀ ! Désolé madame ! C'est pas passé loin hein ? En même temps si elle s'habillait avec des couleurs un peu plus voyante je l'aurais vue. Ouais, j'disais quoi ? Ah oui ! Au début je voulais t'emmener dans un resto chic, ou même te faire la cuisine moi-même. Tu sais que j'ai été chef cuisinier ? Mais finalement je voulais un truc moins impersonnel. Alors tu me diras... WOW ! Ah ouais mais on la voit carrément pas du tout cette priorité à droite là ! Ouais j'disais : finalement j'ai eu une autre idée. Mais tu vas voir quand on arrivera.

La forêt et sa masse sombre, perdue dans l'obscurité du crépuscule, se dessinait non loin. Il s'y engagea par un chemin de terre, le phare de la moto n'éclairant pas plus loin que deux mètres devant eux, juste suffisant pour ne pas foncer droit sur un arbre. Finalement, il s'arrêta dans la petite clairière où le camion était installé, un homme endormi derrière le volant. Frank sauta à bas de la mobylette et tendit la main à Constance pour l'aider à descendre, puis il alla cogner à la porte pour réveiller son camarade.

- Debout là-d'dans ! scanda-t-il. Fais tourner le moteur !

Tandis que l'homme descendait de la camionnette en grommelant, Frank emmena Constance non loin, vers l'arrière du véhicule, en la guidant doucement, une main sur l'épaule.

- Viens voir ! dit-il avec enthousiasme. J'espère que ça va te plaire !

Devant eux, presque invisibles dans le noir, deux chaises longues de jardin surmontées de deux grosses couvertures et de deux gros oreillers étaient installées côte à côte, face à un grand drap blanc tendu entre deux arbres, entouré de deux grandes enceintes. Entre les chaises, deux petites caisses étaient installées, un câble électrique partant de chacune d'elles en direction de la camionnette. Lorsque le camarade de Frank ouvrit les portes arrière, il dévoila la lentille d'un projecteur de cinéma portatif. Il se dirigea alors un peu plus loin et alluma un groupe électrogène, puis il monta sur la mobylette et enfila son casque.

- Bon, à dans deux heures, dit-il à Frank. Et casse rien !
- Mais t'en fais paaas, j'connais ! J'ai été projectionniste j'te rappelle !
- Ouais ouais c'est ça, moi aussi, bougonna l'autre en repartant dans la nuit.

Frank se tourna vers Constance, son visage enfantin tout fier de lui.

- Séance de cinéma rien que pour nous ! Y a une glacière pour les boissons et les desserts, et un genre de glacière mais pour réchauffer, disons une réchaudière, pour le repas ! J'espère que ça va te plaire. Comme film je nous ai choisi "Eternal sunshine of the spotless mind". Installe-toi, je vais lancer tout ça !

Il sauta à l'arrière de la camionnette et, d'un geste expert, alluma les machines, prépara son film, et lança la projection. Il revint alors en vitesse dans sa chaise à côté de Constance, le sourire au beau fixe, tandis que les premières images apparaissaient à l'écran.
Dim 21 Jan 2024 - 16:40
Frank D'Andrésy
Frank D'Andrésy
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En descendant du véhicule de Frank, Constance avait la tête qui tournait. Déjà, parce Frank était visiblement de ces conducteurs qui vous donnaient envie de rédiger votre testament avant de monter avec eux. À plusieurs reprises, elle avait cru sa dernière heure arrivée. Bien sûr, elle aurait pu inviter Frank à se concentrer sur la route plutôt que sur la conversation, mais elle était incapable de desserrer les dents. Elle s'était alors résolue à entamer mentalement un petit cantique (plus près de toi mon Dieu...) tout en essayant de capter des bribes de ce que lui disait Frank. Ce qui avait été sa deuxième erreur de la soirée, la première étant de ne pas avoir claqué la porte au nez de cet escogriffe farfelu quand il s'était présenté chez elle.

Sa deuxième erreur, disions-nous, car seul la peur de mourir l'avait retenue de lui en coller une. Faut la sortir un peu ? Il la prenait pour quoi ? Un ficus de chez Truffaut en mal d'ensoleillement ? Le chien du voisin ? Non mais il se prenait pour qui ? Si elle voulait passer sa journée à glander, elle en avait parfaitement le droit sans qu'un farfelu de cette espèce vienne bouleverser ses plans avec la délicatesse d'un chiot dans un jeu de quilles. En d'autres circonstances, elle aurait été outrée. Mais sur la liste des émotions que son cerveau devait traiter, la colère arrivait après la terreur face à une mort imminente. Elle ne put tout de même s'empêcher de ruminer qu'il avait probablement été autant chef cuisiner qu'elle avait été écuyère au cirque Gruss.

Au bout d'un trajet qui paru interminable, la machine infernale s'arrêta enfin et Constance descendit d'un pas chancelant. Elle se laissa docilement guider par Frank tandis que ses neurones se remettaient en place et qu'elle achevait de remercier le ciel, son ange gardien, les panthéon grecs et Divinités du Sanatana Dharma de l'avoir gardée en vie. Plus jamais au grand jamais elle ne laisserait Frank la conduire, que ce soit en voiture, en bateau en caddie de supermarché ou en patinette. Plus jamais.

Quand ils s'immobilisèrent, elle allait donner son sentiment franc et sincère à Frank sur ses manières, sa conduite, son timing et l'entièreté de sa personne quand une violente sensation physique dépassa la colère dans la liste des informations à traiter : la nausée. Un repli stratégique rapide fut nécessaire. Quand elle revint vers son... ami ? Camarade ? Client ? bon, c'était une question pour un autre jour. Bref, quand elle revint vers Frank, délestée du contenu de son estomac, elle s'apprêtait à lui passer un savon quand elle vit enfin ce qu'il avait préparé. Une séance de cinéma surprise. Là encore, la colère redescendit sur sa liste de priorité pour laisser place à la surprise. Elle ne s'attendait vraiment pas à ça. Comment avait-il... ?

-C'est... je suis impressionée. Je ne m'y attendais pas du tout.

Comment... et surtout pourquoi ? Pourquoi cette énorme surprise ? Elle et Frank ne s'étaient revus qu'une seule fois depuis des années et il décidait de mettre ça sur pieds sur un coup de tête ? Pourquoi ?

En même temps c'était Frank. C'était bien son genre de proposer quelque chose de complètement démesuré sur un coup de tête. Il n'empêche que c'était bien la première fois que quelqu'un mettait quelque chose comme ça sur pied pour elle. Mais sans doute Frank se lançait régulièrement dans des projets comme ça pour impressioner ses amis. Il n'empêche que c'était vraiment impressionant. Elle ne put s'empêcher de lui demander :

-En quel honneur, cette instalation ?

Puis elle alla s'installer. Bien sûr, la colère était toujours là, mais comme anesthésiée par la surprise. C'est en s'asseyant qu'une autre information lui vint à l'esprit. C'était une séance de cinéma. Avec un film. Ce qui signifiait un risque d'épanchement lacrymal maximal. Le titre lui disait bien quelque chose, mais elle n'avait pas été voir le film... avec un peu de chance, la séance allait bien se passer...

Mer 28 Fév 2024 - 18:17
Constance Deburau
Constance Deburau
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Frank était excité comme un gosse qui dévoile une surprise. Constance avait l'air d'apprécier, il se sentait pousser des ailes. Lorsqu'il revint s'assoir à ses côtés, le film commençait, aussi répondit-il en chuchotant très fort.

- Ben parce que j'ai pas pu avoir une salle de cinéma juste pour nous, alors je me suis dit que j'allais en faire une moi-même ! Oh.... tu veux dire "pourquoi une séance de cinéma juste tous les deux ?", c'est ça ?

Il s'aperçut qu'il n'avait pas vraiment de réponse à cette question. Pourquoi avait-il tenu à organiser une séance privée juste pour Constance et lui ? Pour lui faire plaisir, certes, et probablement l'impressionner un peu, mais il y aurait eu bien des moyens plus simples pour ça. Des moyens qu'il se notait mentalement au fur et à mesure qu'ils lui venaient pour pouvoir les organiser plus tard. C'était quoi la bonne réponse pour ce genre de question ? Pour ne pas laisser le silence s'installer trop longtemps, il essaya juste de répondre sincèrement, sans réfléchir.

- J'ai eu envie d'un moment rien que pour nous deux, sans personne autour, et je me suis dit que tu apprécierais un film. Tu es quelqu'un de sensible, je trouve ça touchant. Du coup comme ça on peut partager des émotions ensemble.

Il était temps de se taire, le film commençait pour de bon. Tandis que Jim Carrey apparaissait à l'écran, Frank posa doucement sa main sur celle de Constance, et se tourna vers elle. Ses yeux brillaient comme des petites nébuleuses dans l'infini de l'univers. Il lui murmura :

- Constance, est-ce que tu veux bien...

Il hésita une seconde.

- ... me passer une boisson ? Ta main est sur la glacière, et j'ai un peu soif. Tu veux quelque chose ?

Globalement, Frank était le genre de garçon à avoir plutôt confiance en lui, et à sentir que le monde se plierait à sa volonté. Mais parfois, en de rares occasions, il se sentait vraiment, mais alors vraiment stupide.
Ven 1 Mar 2024 - 22:19
Frank D'Andrésy
Frank D'Andrésy
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Partager leurs émotions ? Ils risquaient surtout de partager leurs mouchoirs, oui. Constance acquiesça tout de même poliment. Bon, son explication du pourquoi de l’invitation se tenait à peu près même si elle restait légèrement sceptique. Déjà, il aurait pu la prévenir et ensuite, c’était un brin démesuré comme démarche. Mais au fond, ce côté imprévu et excessif, c’était tout à fait Frank, pour le meilleur et pour le pire.

Elle espérait juste que cette soirée ne tendrait pas du côté du pire. Surtout avec un film. Depuis longtemps, Constance entretenait avec le cinéma une relation toute particulière et, contrairement à son habitude, toute en excès. Elle était pratiquement incapable de voir un film au cinéma sans pleurer à chaudes larmes. Ce qui au début avait amusé ses proches (mais il ne faut pas te mettre dans un état pareil mon ange… tu vois bien qu’au final Robin des Bois s’en sort, il a réussi à se sauver du château en flammes) les avait ensuite inquiétés (mais elle va se déshydrater à force de pleurer autant !).

Pour cette raison, Constance n’allait pratiquement jamais au cinéma accompagné et visait les séances matinales pour pleurer en paix. Mais ici, pas moyen de se débiner. Elle rassemblait toute sa volonté afin de faire face à l’épreuve quand elle sentit la main de Frank se poser sur la sienne.

Elle manqua de sursauter et tourna la tête. Il plongea ses grands yeux dans les siens et se pencha vers elle. Bien malgré elle, elle sentit son cœur s’emballer d’un coup. Qu’est-ce qu’il voulait ?

Une boisson. Il voulait une boisson. L’espace d’une micro seconde, Constance se demanda si elle pouvait envisager de la lui servir directement dans la figure.

-Bien sûr ! Répondit elle en souriant et récupérant sa main.

Une fois la boisson servie, elle se concentra sur l’écran.

*Je peux le faire. Ce n’est qu’un film.*

Les premières minutes se passèrent plutôt bien. Mais dès l’épisode du lac gelé, elle sentit quelques larmes poindre. C’était si beau, si touchant… elle se saisit d’un premier mouchoir dans sa poche. La scène qui suivit lui fit tant l’effet d’une douche froide, qu’elle ne songea même pas à pleurer. Mais le mal était fait. Elle sentait une main glaçée lui serrer la gorge, les sanglots étaient déjà en train de monter ce qui signifiait qu’on avait passé le point de non-retour et on était même pas à la moitié du film…

Cette séance allait être très compliquée.
Mer 10 Avr 2024 - 18:30
Constance Deburau
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Sans regarder, Frank plongea la main dans la glacière et en ressortit la première canette qu'il avait pu attraper. De toute façon il n'avait pas soif, alors tant qu'à faire autant prendre n'importe quoi. Ce fut en regardant sa prise qu'il changea d'avis. De l'eau pétillante. Globalement il n'était pas ce qu'on pourrait appeler quelqu'un de difficile, mais Frank n'aimait pas du tout l'eau pétillante. Tant pis, il haussa les épaules et reposa la canette à côté de lui sans même l'ouvrir. Autant pour le "j'ai un peu soif". De toute façon Constance ne devait se rendre compte de rien, tant elle était absorbée par le film.

Film que Frank ne suivait en réalité que d'un œil. D'une oreille, surtout, car ses yeux passaient beaucoup de temps à se déplacer sur le côté pour regarder Constance, d'une façon que Frank espérait discrète puisqu'il évitait au maximum de tourner la tête. De ce qu'il voyait, et entendait, elle semblait bouleversée par ce qu'ils regardaient. Enfin, en réalité Frank voyait tout d'abord qu'elle était toujours aussi jolie, même éclairée par intermittence, et ensuite il percevait qu'elle était en train de pleurer. En la voyant dans cet état, il se sentit fragile. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, la cajoler, lui murmurer que tout finirait bien. Mais il resta là, un peu empoté, dans la crainte de la fâcher en l'empêchant de voir le film. Et ses larmes qui ne cessaient de couler, "ces larmes si paisibles qui coulent, inexpliquées" comme le chantait Jean-Jacques Goldman, ses sanglots qu'elle contenait difficilement, tout ça lui procurait un frisson désagréable, une sensation de froid jusque dans son cœur, et un intense sentiment de tristesse. En quelques secondes, ce furent sur ses joues que les larmes commencèrent à couler, et ses reniflements se firent de plus en plus insistants. Techniquement, Frank ne pleurait pas pour le film, il le connaissait déjà, et rares étaient les films qui lui faisaient cet effet, aussi bons soient-ils. Mais voir Constance aussi émue, sans oser aller la réconforter directement de peur de lui gâcher le moment ou de se montrer paternaliste, cela lui faisait vraiment du mal.

Puis une idée lui vint. Et, chose assez rare pour être soulignée, pour une fois c'était une bonne idée. Il repoussa la glacière et la "réchaudière" pour qu'elles ne s'interposent plus entre eux, colla sa chaise à celle de Constance, et sans essayer de cacher ses propres sanglots, vint se blottir contre elle, la tête au niveau de son bras, comme pour chercher du soutien émotionnel.

- Merci d'être là, lui chuchota-t-il.
Mer 22 Mai 2024 - 15:09
Frank D'Andrésy
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Si on regardais le verre à moitié plein, Constance avait tout de même tenu presque jusqu'au milieu du film avant de commencer a pleurer. Mais elle ne pouvait pas lutter plus longtemps et a présent les sanglots dévalaient le long de ses joues. Elle aurait pu blâmer Frank pour le choix du film mais elle aurait aussi bien pleuré face à une comédie romantique. C'était son talon d'Achille à elle, elle devait bien l'admettre. En attendant, Frank devait la prendre pour une sacré idiote. Elle n'osait même pas tourner la tete, par peur de sa réaction.

Mais en tendant l'oreille, elle cru percevoir... des reniflements ? Quoi, lui aussi était bouleversé par ce film ? Elle n'eut même pas le temps de lui poser la question qu'il déplaçait les ustensiles posés entre eux pour venir se blottir contre elle. Au début, elle ne sut comment réagir. C'était un client, elle travaillait avec lui, il fallait qu'elle mette des limites ! Mais il était si touchant, s'il vulnérable ainsi, elle ne pouvait pas le repousser. Et puis, Frank n'était pas un client comme les autres : jamais elle n'aurait accepté de suivre au débotté un client en montant sur sa mobylette vers une destination inconnue. Et si elle était honnête, c'était plutôt agréable de le sentir blotti contre elle.

Elle bougea l'épaule afin de déplacer la tête de Frank qu'elle guida dans le creux de son coup, pour plus de confort, puis elle enroula son bras autour du sien et glissa sa main dans la sienne, avant de la serrer.

-Merci de m'avoir emenée, repondit-elle en lui passant un mouchoir.

À présent qu'ils sanglottaient de concert, elle se sentait beaucoup moins idiote. Le fait d'essayer de consoler Frank la distrayait un peu de ses propres sanglots. Après quelques minutes, elle ajouta, un peu hésitante.

-Frank, tu sais...,

Il y eut un silence, puis elle osa.

-Si tu ne bois pas ton eau pétillante, tu peux me la passer ? Je me déshydrate un peu à force de pleurer. ,
Jeu 23 Mai 2024 - 22:45
Constance Deburau
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En entendant Constance s'adresser à lui d'un air si grave, Frank se redressa subitement. Que voulait-elle lui demander ? Il l'écouta attentivement, prêt à dire "OUI JE LE VEUX !" ou "MARIONS-NOUS CE SOIR !", enfin bref quelque chose de banal et léger quoi. Mais elle lui demanda sa boisson. Il resta muet une seconde, stupéfait, puis éclata de rire. Retour de karma, hein ? Il devait bien admettre qu'il l'avait bien mérité.

- Oui, bien sûr, lui dit-il avec un grand sourire.

Il tendit la main pour attraper la canette, mais la rata de peu et la bouscula. Elle commença à chuter, mais Frank eut le réflexe de se jeter dessus pour la rattraper, faisant ainsi basculer sa chaise longue qui le renversa à terre. Il roula un peu, les bras serrés contre lui, puis quand il se fut arrêté il brandit sa canette en l'air d'un geste vif et triomphant.

- L'est même pas tombée ! lança-t-il fièrement.

Il revint s'assoir avec un sourire qui se voulait charmeur. C'était l'occasion parfaite d'être un gentleman.

- Permettez-moi de vous l'ouvrir, madame, dit-il d'un ton un peu sentencieux.

La canette de boisson gazeuse, déjà bien secouée, explosa en un geyser lorsque Frank retira la capsule. Il se retrouva aspergé des pieds à la tête d'eau qu'il n'aimait même pas. Décidément, arriverait-il un jour à se montrer sous son meilleur jour devant Constance ?

- Désolé.... lui dit-il, dégoulinant. Je t'en reprends une.

Il descendit de sa chaise et s'approcha de la glacière, puis mis un genou à terre pour l'ouvrir. Là, dans l'herbe, la main sur une nouvelle canette, il eut comme une révélation. Ce geste était très naturel, il n'était juste pas tourné dans le bon sens. Il se sentait l'envie de s'agenouiller devant Constance pour lui demander de l'épouser. Après tout, pourquoi refuserait-elle ?! Ça ne pouvait que marcher, c'était une excellente idée ! Il se releva d'un bond, se dirigea d'un pas assuré vers Constance, et se mis à genoux en lui prenant la main.

- Constance... murmura-t-il. Accepterais-tu...

Il prit soudainement conscience du ridicule de la situation. Une demande en mariage, comme ça, sans même être officiellement sortis ensemble, en ruisselant d'eau gazeuse, en pleine nuit au milieu de la forêt ? Ça ressemblait plus au début d'un film d'horreur qu'à une comédie romantique. Mais bon, il fallait bien finir la phrase. Il glissa donc la canette dans la main qu'il tenait.

- ...de prendre cette canette toute fraîche ?

Il se rassit, l'air de rien, comme si tout était normal. Son visage ne laissait rien transparaître.

Mais dans la tête de Frank, ça faisait :

"IMBÉCILE ! IMBÉCILE ! IMBÉCILE ! IMBÉCILE ! IMBÉCILE ! IMBÉCILE ! IMBÉCILE ! IMBÉCILE ! IMBÉCILE ! IMBÉCILE ! IMBÉCILE ! IMBÉCILE !"
Sam 15 Juin 2024 - 21:37
Frank D'Andrésy
Frank D'Andrésy
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Occupation(s) : Comédien pas trop sollicité


Il paraît que le battement d'aile d'un papillon peut provoquer des tornades à l'autre bout de la planète. Ce qui qu'il y avait d'intéressant avec Frank, c'est que l'on pouvait observer ce phénomène dans un périmètre beaucoup plus réduit. Il arrivait à être à la fois le papillon et la tornade ; Le geste le plus anodin pouvait entraîner des réactions en chaîne aux conséquences cataclysmiques.

Pour une simple canette d'eau, il s'était retrouvé au sol puis trempé. Et à présent, bien qu'il n'en laisse rien paraître, il devait être mortifié. Même s'ils ne s'étaient pas vus depuis longtemps, elle le connaissait suffisamment pour deviner sa gêne. Pendant toute cette débâcle, elle n'avait eu que le temps de cligner des yeux.

Elle prit une gorgée d'eau dans la canette, la seule gorgée d'eau qui restait après que le reste ait jailli au visage de Frank, puis elle se saisit d'un mouchoir propre.

-Tu permets ? Lui demanda t'elle.

Puis elle entreprit d'éponger de son mieux le visage de sa catastrophe naturelle préférée.

-J'espère que tu ne t'es pas fait mal en tombant. Je ne me souviens pas avoir lu "cascadeur" sur ton CV. Dit-elle en riant.

Quand son visage eut cessé de dégouliner, elle se mit en quête d'un endroit où rassembler ses déchets avant de les jeter. Puis elle revint après de Frank. Elle voulut s'accroupir à côté de lui mais pour plus de stabilité, dût poser un genou à terre. Elle posa sa main sur celle du comédien.

-Frank, ça va te sembler brusque et peut-être incongru, mais il y a quelque chose d'important que je voudrais te demander.

Elle hésita un instant puis se lança :

-Est-ce que tu accepterai de...

Elle sembla sur le point de se raviser, mais osa.

-De me laisser conduire la mobylette au retour ? J'ai cru mourir au moins trois fois à l'aller je serai plus sereine si je pouvais conduire au retour.
Mer 19 Juin 2024 - 20:30
Constance Deburau
Constance Deburau
Neutre
Pseudo : Celezio
Faceclaim : Emily Browning
Crédits : Eliyam
Date de naissance : 28/02/1989
Age : 35
Âme soeur :
  • Je ne la recherche pas

Statut civil : Célibataire
Marque : sur mon avant bras gauche
Animal : âne du cotentin
Gif : Séance privée 220px-%C3%82ne_du_Cotentin%2C_%C3%89comus%C3%A9e_du_pays_de_Rennes%2C_France
Occupation(s) : Agent


AH OUAIS DONC D'ACCORD, C'EST COMME ÇA, OK, TRÈS BIEN, NAN MAIS D'ACCORD ! Apparemment, la soirée romantique avait peu à peu tournée en un jeu où il fallait faire semblant d'avoir des choses intimes à se dire. Et puisque c'était un peu Frank qui avait commencé, il aurait été bien mal lotti pour protester. D'autant plus que la situation le faisait franchement rire intérieurement. Il avait l'habitude des gens qui ne comprenaient rien à ce qu'il disait, de ceux qui le prenaient de haut, de ceux qui s'en allaient, mais peu de gens lui renvoyaient la balle comme le faisait Constance. C'était parfaitement délicieux. Ça lui donnait envie de continuer, d'aller toujours plus loin, pour voir qui des deux craquerait en premier. Il rit doucement en l'aidant à se relever.

- Pas de problème, je te laisserai le guidon. Cela dit je pensais plutôt utiliser la camionnette et ranger la mobylette à l'arrière, ça me semblait plus simple. Mais c'est comme tu veux, c'est toi qui vois !

Bon, à force de faire le pitre, il ne regardait pas beaucoup le film. Ce qui signifiait aussi qu'il empêchait Constance de le regarder, et ça c'était pas sympa. Il les redirigea tous deux vers les chaises longues et tandis que Constance se réinstallait, il déposa sa couverture sur elle. Puis, en tâchant de ne faire ni bêtise ni bruit, il ouvrit ce qu'il avait baptisé un peu plus tôt la "réchaudière".

- Tu veux quoi ? demanda-t-il en murmurant. Y a des paninis, des nouilles sautées au bœuf, des arancinis, des nems aux crevettes, des sushis... Ils avaient oublié de les cuire au restaurant mais je m'en suis chargé. Sinon y a aussi des hot-dogs, j'ai des saucisses vegan si tu préfères, y a des travers de porc...

Par crainte de manquer d'un aliment que Constance affectionnerait, Frank avait dévalisé les restaurants de son quartier pour prendre un peu de tout, en quantité. Il y avait à manger pour une dizaine de personnes, chacune ayant un solide appétit. Et à priori, quoi qu'elle aime ou qu'elle n'aime pas, il y aurait toujours quelque chose à sa convenance.

Tandis que le film continuait, l'esprit de Frank se mit à déambuler un peu. Il commença à se dire que ce serait bien qu'un loup arrive, là, menaçant, et que lui se dresse devant la bête pour faire de son corps un rampart pour protéger sa belle. Et alors il crierait..... non, il ne crierait pas, il grognerait ! Ouais, ça c'est bien ça ! Il grognerait un gros coup et le loup s'enfuierait, terrorisé, et Constance le prendrait dans ses bras... Ou alors non, pas un loup, des voyous ! Des punks, avec une crête et un blouson en cuir, qui arriveraient en faisant tourner une chaîne de vélo et en disant "bah alors, on traîne seuls dans la forêt la nuit ? C'est pas prudent ça...", et alors lui il attraperait sa chaise pour en frapper un, et avant que les autres se soient remis de leur surprise il aurait déjà envoyé un coup de pied dans le visage du second, et....

Oh là, à force de rêvasser le film avait déjà bien avancé ! De ce qu'il pouvait en voir, il en était presque à la fin, il devait rester une vingtaine de minutes. Ce qui signifiait que son camarade ne devait revenir chercher la camionnette que dans trois bons quarts d'heure. Frank s'était organisé pour disposer de beaucoup de temps seul avec Constance. Il espérait pouvoir trouver la force de lui dire ce qu'il ressentait, de lui dire sincèrement, sans se sentir obligé de faire le pitre. Alors qu'il commençait déjà à rassembler son courage, il se pencha doucement vers Constance pour l'embrasser délicatement dans le cou, mais sursauta brusquement. Un fracas tonitruant venait de secouer la forêt, le ciel s'était allumé pendant une courte seconde. De l'orage. Apparemment, on ne pouvait se fier à personne, et surtout pas à la météo. Affolé, Frank se leva d'un bond.

- Zut, il pleut ! On doit rentrer le matériel, il va pas aimer l'eau ! Tu peux m'aider s'il te plaît ?

Frank se dépêcha d'aller éteindre le projecteur et le groupe électrogène, puis il débrancha et rangea soigneusement les enceintes et les câbles. Les premières gouttes commençaient à tomber de plus en plus rapidement, et déjà l'eau commençait à s'inviter dans la réchaudière.

- Les nems ! Sauve les nems ! lança-t-il à l'intention de Constance.

Il courut décrocher la toile qui servait d'écran et revint en courant dans la camionnette, inondé par une pluie qui commençait à être torrentielle. Une fois installé à l'intérieur, à côté de Constance, il souffla un coup.

- PFIOU ! Désolé, ce n'était pas prévu ! Du coup on n'a pas pu voir la fin du film.

En soi, lui, ça ne l'embêtait pas. Le film, il l'avait déjà vu, et c'était avant tout un prétexte pour passer du temps avec Constance. Mais il était embêté pour elle, ce n'était pas sympa d'avoir la fin de sa soirée annulée. Il réfléchit très rapidement et demanda sur un ton timide et doux :

- Si.... si tu veux voir la fin du film on peut aller chez moi ? J'ai une télé et des coussins.

Dans sa tête, c'était très clair, mais il se rendait bien compte qu'à l'oral son discours était nettement plus alambiqué. Mais plus il la regardait, et plus il avait du mal à réfléchir correctement.
Dim 1 Sep 2024 - 19:32
Frank D'Andrésy
Frank D'Andrésy
Neutre
Pseudo : Ryudjinn
Faceclaim : Pierre Niney
Crédits : CelestialThunder
Multicompte(s) : Doug Chell, Ellen Kürt, Marc Hazan, Hector Diaz
Date de naissance : 13/03/1989
Age : 35
Âme soeur :
  • Je ne la recherche pas

Statut civil : Amoureux
Marque : Invisible pour le moment
Animal : Chien viverrin
Gif : Si ça c`est pas un beau tanuki
Occupation(s) : Comédien pas trop sollicité


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