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Frank fit mentalement un dernier point sur la situation. Le matos, OK. La source d'énergie, OK. L'endroit, OK. Le ravitaillement, OK. Le confort, OK. Le complice, OK. À priori, tout avait l'air de coller. Il jeta un regard sur sa montre : 16h43. Vu la saison, le soleil n'allait pas trop tarder à se coucher, et tout pourrait se mettre en place. Il ne manquait qu'une seule chose, la plus importante de toutes : l'intéressée.
- Bon, j'y vais, je reviens rapidement, lança-t-il à l'homme au volant de sa camionnette. - Magne-toi, je suis déjà en train de me les geler, répondit celui-ci d'un ton bourru.
Frank sauta sur une mobylette empruntée à une connaissance, et fendit les ombres du crépuscule jusqu'au 1869 Avenue William-David, un appartement dans les quartiers Est. Là, tel un prince charmant, il mit pied à terre de son fougueux destrier, et appuya sur la sonnette. Il réalisa à peine trop tard qu'il eût été de bon ton de se présenter avec un bouquet de fleurs. Fort heureusement, le destin était avec lui, puisque la fenêtre voisine arborait de superbes tulipes dans un bac. Il se dit que personne ne le remarquerait s'il en manquait une ou deux, et en arracha une pleine poignée juste avant que la porte ne s'ouvre.
- Bonjour ! lança-t-il d'un ton guilleret en tendant les fleurs d'une main et en essayant de retirer les racines et les mottes de terre de l'autre. Habille-toi chaudement, je t'emmène faire une sortie ce soir !
De la main il désigna alors la mobylette, comme une invitation à embarquer sur un majestueux navire pour un périple inoubliable.
- Et j'espère que tu n'as pas encore mangé ! ajouta-t-il avec un clin d'œil et un petit sourire en coin.
Pseudo : Ryudjinn Faceclaim : Pierre Niney Crédits : CelestialThunder Multicompte(s) : Doug Chell, Ellen Kürt, Marc Hazan, Hector Diaz Date de naissance : 13/03/1989 Age : 35 Âme soeur : Statut civil : Amoureux Marque : Invisible pour le moment Animal : Chien viverrin Gif : Occupation(s) : Comédien pas trop sollicité
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Enfin tranquille. Constance s'affaissa sur son canapé avec la conscience tranquille de celle qui avait carburé une bonne partie de la journée. Ce matin, elle avait fini de déballer ses cartons et disposer ses affaires. En début d'après-midi, elle avait parcouru plusieurs magasins d'ameublement pour acheter ou repérer ce qui pouvait lui manquer. Elle avait bien mérité le droit de se vautrer dans son canapé enroulée dans son plaid. Pour une fois, elle portait sa tenue confortable des jours de travaux : un vieux jean délavé et un sweat à capuche system of a down qu'elle avait gardé depuis des temps immémoriaux. Ses cheveux étaient attachés en un chignon bancal et brouillon à l'arrière de sa tête. Bien installée, elle réfléchissait à ce qu'elle allait faire du reste de son après-midi : lire ? faire de la basse ? Regarder tranquillement une série ou un film ?
Elle en était là de ses réflexions quand on sonna à sa porte. Elle n'attendait aucun colis, ni aucune visite. Si ce n'étaient pas des démarcheurs, il ne restait plus qu'une seule option : des ennuis. L'espace d'un instant elle espéra que la visite était pour ses voisins, mais malheureusement, on s'acharna à sonner chez elle. Ce n'étaient donc pas des démarcheurs, ils auraient tourné plus vite les talons pour passer à la porte suivante. Trainant des pieds, elle lança sans enthousiasme :
-J'arrive !
Et alla ouvrir en trainant des pieds. Et regretta presque instantanément d'avoir ouvert Frank se tenait devant elle, l'air triomphant, tenant fièrement des tulipes qui, visiblement, ne venaient pas de chez le fleuriste. Et qui ressemblaient beaucoup à celles que sa voisine faisait pousser avec amour sous sa fenêtre. Un coup d'œil suffit pour constater les dégâts. Madame Pauzé allait pousser de sacrés cris d'orfraie.
L'espace d'un instant, Constance prit le temps d'observer l'homme qui se tenait en face d'elle. Il n'avait donné aucune nouvelle depuis leur rendez-vous au bar et d'un coup il décidait de surgir d'un coup à l'improviste, en saccageant au passage les fleurs de sa voisine ?
Qu'est-ce qui pouvait bien lui passer entre les deux oreilles ?
Elle lui fit signe de patienter deux minutes, récupéra les fleurs, ferma la porte et rentra chez elle. Elle pouvait très bien réouvrir cette porte et l'envoyer paitre, lui, les fleurs de sa voisine et ses idées bizarres. Il n'aurait pas pu lui envoyer un petit message, comme tout le monde, histoire de prévenir ? Elle aurait pu avoir d'autres engagements, elle aurait même pu être absente. Qu'est-ce qui l'autorisait à penser qu'il pouvait se pointer comme ça, sans prévenir ?
Tout en ruminant ces pensées, elle se rendit compte qu'elle était déjà en train d'enfiler son bonnet, son manteau, puis ses gants et se retrouvait toute équipée pour une sortie. Elle réouvrit la porte et se glissa à l'extérieur.
-Je n'ai pas encore mangé, ça tombe bien. Par contre, il va falloir qu'on rediscute de ton sens du timing. En attendant, je te suis.
Pseudo : Celezio Faceclaim : Emily Browning Crédits : Eliyam Date de naissance : 28/02/1989 Age : 35 Âme soeur : Statut civil : Célibataire Marque : sur mon avant bras gauche Animal : âne du cotentin Gif : Occupation(s) : Agent
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En voyant la tête que faisait Constance avant de refermer la porte, Frank fit une petite grimace.
Ouh là là, pensa-t-il, y a quelqu'un qui a passé une sale journée on dirait. Heureusement que je suis venu du coup, ça lui fera du bien. Et puis heureusement que j'avais des fleurs, ça a dû lui remonter un peu le moral.
La naïveté du jeune homme confinait parfois à la bêtise, ou au déni. Lorsqu'elle reparut, toute équipée, elle semblait vouloir engager la discussion. Parfait, c'était bon signe.
- Ah, tu as remarqué aussi ? Je fais des efforts pour être à l'heure maintenant. Tu me diras, on n'avait pas rendez-vous, mais je suis pile à l'heure par rapport au planning que je m'étais fixé.
Il la fit s'installer à l'arrière de la mobylette, lui tendit son casque (le seul qu'il avait, le propriétaire de la mobylette n'en ayant jamais acheté un deuxième), et reprit la route en sens inverse. Sur le chemin, il essayait d'engager la conversation, malgré la difficulté à se faire entendre à cause du vent dans le visage, et du fait qu'il fallait sans cesse qu'il se retourne pour que le son porte jusqu'à Constance.
- Je suis content que tu ais été dispo ce soir parce que j'avais un peu peur que tu sois déjà occupée. Ça tombe bien que tu n'avais vraiment rien à faire de toute la soirée, hein ? Je m'suis dit "faut la sortir un peu, rester à glander toute la journée c'est pas bon". OH LÀ ! Désolé madame ! C'est pas passé loin hein ? En même temps si elle s'habillait avec des couleurs un peu plus voyante je l'aurais vue. Ouais, j'disais quoi ? Ah oui ! Au début je voulais t'emmener dans un resto chic, ou même te faire la cuisine moi-même. Tu sais que j'ai été chef cuisinier ? Mais finalement je voulais un truc moins impersonnel. Alors tu me diras... WOW ! Ah ouais mais on la voit carrément pas du tout cette priorité à droite là ! Ouais j'disais : finalement j'ai eu une autre idée. Mais tu vas voir quand on arrivera.
La forêt et sa masse sombre, perdue dans l'obscurité du crépuscule, se dessinait non loin. Il s'y engagea par un chemin de terre, le phare de la moto n'éclairant pas plus loin que deux mètres devant eux, juste suffisant pour ne pas foncer droit sur un arbre. Finalement, il s'arrêta dans la petite clairière où le camion était installé, un homme endormi derrière le volant. Frank sauta à bas de la mobylette et tendit la main à Constance pour l'aider à descendre, puis il alla cogner à la porte pour réveiller son camarade.
- Debout là-d'dans ! scanda-t-il. Fais tourner le moteur !
Tandis que l'homme descendait de la camionnette en grommelant, Frank emmena Constance non loin, vers l'arrière du véhicule, en la guidant doucement, une main sur l'épaule.
- Viens voir ! dit-il avec enthousiasme. J'espère que ça va te plaire !
Devant eux, presque invisibles dans le noir, deux chaises longues de jardin surmontées de deux grosses couvertures et de deux gros oreillers étaient installées côte à côte, face à un grand drap blanc tendu entre deux arbres, entouré de deux grandes enceintes. Entre les chaises, deux petites caisses étaient installées, un câble électrique partant de chacune d'elles en direction de la camionnette. Lorsque le camarade de Frank ouvrit les portes arrière, il dévoila la lentille d'un projecteur de cinéma portatif. Il se dirigea alors un peu plus loin et alluma un groupe électrogène, puis il monta sur la mobylette et enfila son casque.
- Bon, à dans deux heures, dit-il à Frank. Et casse rien ! - Mais t'en fais paaas, j'connais ! J'ai été projectionniste j'te rappelle ! - Ouais ouais c'est ça, moi aussi, bougonna l'autre en repartant dans la nuit.
Frank se tourna vers Constance, son visage enfantin tout fier de lui.
- Séance de cinéma rien que pour nous ! Y a une glacière pour les boissons et les desserts, et un genre de glacière mais pour réchauffer, disons une réchaudière, pour le repas ! J'espère que ça va te plaire. Comme film je nous ai choisi "Eternal sunshine of the spotless mind". Installe-toi, je vais lancer tout ça !
Il sauta à l'arrière de la camionnette et, d'un geste expert, alluma les machines, prépara son film, et lança la projection. Il revint alors en vitesse dans sa chaise à côté de Constance, le sourire au beau fixe, tandis que les premières images apparaissaient à l'écran. Pseudo : Ryudjinn Faceclaim : Pierre Niney Crédits : CelestialThunder Multicompte(s) : Doug Chell, Ellen Kürt, Marc Hazan, Hector Diaz Date de naissance : 13/03/1989 Age : 35 Âme soeur : Statut civil : Amoureux Marque : Invisible pour le moment Animal : Chien viverrin Gif : Occupation(s) : Comédien pas trop sollicité
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