L'Eglise St Joaquim a souffert, et ne s'est toujours pas relevée de ses blessures béantes. Les venues d'experts pour monter un état des lieux furent.. Laborieuses. Avec Raphael hospitalisé un moment et eux qui refusaient la plupart du temps de traiter avec quelqu'un d'autre que le propriétaire ou du moins celui qui était chargé de sa bonne tenue.. C'était difficile. Mais cette étape malgré tout a vu sa fin arriver. Il est temps à présent de penser aux travaux proprement dits...

Et nul doute qu'il y avait du pain sur la planche. Les dégâts étaient importants, tant au niveau des pierres que des boiseries et charpentes. La foudre avait impacté et il y avait des dommages collatéraux, comme des fissures apparues sur les murs touchés. La reconstruction risquait de prendre du temps. Nous espérions la voir remise en état pour Noël... Mais nous étions début Janvier et ça n'avait pas encore commencé. Je ne pouvais qu'imaginer l'état émotionnel de Raphael. Son église.. Ainsi.. Pour qu'il se reconstruise et se relève pleinement, il faudrait que l'édifice retrouve lui aussi de son superbe et de sa prestence. L'un n'irait pas sans l'autre.

Il était prévu que nous y célébrions un concert, ouvert à qui viendrait nous entendre. Une manière de faire vivre cette Eglise malmenée, et permettre aux paroissiens et curieux de voir où ça en était. Mon violoncelle y était déjà en place, et je profitais que l'on soit large de temps pour passer prendre des nouvelles de ma mère. J'allais la voir de temps à autre, m'assurer qu'elle allait bien, lui donner des nouvelles me concernant assez génériques et garder un oeil sur ma petite soeur qui pourrait se révéler tenace, si certaines informations venaient à ses oreilles. Je les informais de ma présence à l'Eglise cette après-midi, où je jouerais, et je les laissais pour prendre mon véhicule et rejoindre les lieux.

Depuis Juillet, j'y avais passé le plus clair de mon temps, tâchant d'éloigner les Animorphes pour lesquels l'Eglise était un point d'ancrage et d'aide, mais aussi de détourner l'attention de mes comparses Chasseurs, en m'en voyant confier la surveillance. Et j'en profitais aussi pour soigner Charly, la chèvre naine de Raphael, ainsi qu'en suivant scrupuleusement ses consignes pour que ses plantes carnivores survivent à son absence. La route fut brève, je ne croisais personne.. Il était encore assez tôt. Le concert n'aurait lieu que dans quelques heures. Alors je me garais non loin de l'édifice éventré et m'en approchais, retirant mon blouson à l'intérieur. Il me génerait durant l'exercice. Je vis ainsi une jeune femme s'approcher et appeler (@Sorcha Faulkner) . L'une de nos premières visiteuses, sans doute.

"-Bonjour Mademoiselle, et bienvenue. Entrez, n'hésitez pas à prendre un siège. Ismael, je suis violoncelliste, et un ami de Raphael. Soyez la bienvenue."

Souriant, je l'invitais à entrer franchement d'un signe puis allais me diriger vers l'estrade où reposais mon violoncelle, ainsi que d'autres instruments. Le violon précieux de Raphael était lui aussi présent. J'étais heureux de mêler mes notes aux siennes, et à celles d'autres volontaires. Je me retournais vers les rangs de chaises pour en voir une occupée par un manteau, au premier rang et une femme venir s'y installer ensuite (@Ellen Kürt). Oui, Raphael m'avait annoncé la présence d'une urne pour des dons, si des personnes souhaitaient donner un coup de main à la reconstruction. Mais sans pour autant lancer une sorte de cagnotte directement. Je le reconnaissais bien là.

"-Bonjour Madame, et bienvenue."

Je fis un tour du regard, me demandant où pouvait bien être Raphael. Je ne l'avais pas vu dehors, et avec le concert, les instruments ainsi exposés.. Il ne devait pas être loin. Je m'assis à ma place, prenant mon violoncelle et commençant à égrenner quelques notes autant pour m'échauffer les doigts que pour m'assurer qu'il soit bien accorder... Que pour attirer par la musique l'hôte de ces lieux. Ca lui montrerait que les curieux commençaient à être attirés. Je commençais à jouer "Greensleves". Certes Noël était passé.. Mais j'appréciais cet air en toutes saisons.
 

Tu es très heureux d'avoir été invité à participer à cette collecte de fonds. D'ordinaire, tu te concentres sur des affaires plus lucratives, d'autant plus depuis que tes économies tendent à s'épuiser, et que tu n'es pas spécialement un fervent de la religion. Cependant, deux choses t'ont poussé à venir, trois si on compte le fait que tu n'avais rien d'autre de prévu : le fait que ce prêtre soit basiquement en guerre ouverte contre les chasseurs, les mêmes qui ont transformé ton âme-sœur... et le fait de revoir Kamala, bien évidemment. Cela faisait longtemps que vous n'aviez pas refait de projets ensemble, et cela te manque un peu. Tu sais qu'elle ne va pas danser dans l'église, mais l'idée d'entendre son chant t'a décidé à charger tout tes instruments dans la camionnette. Au moins, quand tu arrives, tout est déjà installé avec une régularité et une précision assez rare (et appréciable). Quand tu arrives, tu remarques avec stupéfaction qu'il y a déjà quelques personnes.

Tu salues tout le monde à la volée et tu remarques avec une pointe d'angoisse que tu ne connais absolument personne... Et déjà quelqu'un est en charge d'accueillir tout le monde, visiblement. Un jeune homme à l'air affable.

Sad.

Il faut que tu sortes plus.

Tu te diriges donc vers la jeune femme rousse qui a l'air d'être aussi perdue que toi et tu te forces à être aussi poli que possible. Tu lui fais un 'coucou' de la main et tu passes ta main le long de tes lèvres pour lui faire comprendre que tu es muet. Tu montres les baguettes que tu as prises, te présentant comme percussionniste, à l'image du jeune homme qui a l'air si à l'aise. Tu hésites à faire de même avec la femme déjà installée avant de la saluer d'un signe de tête.

Finalement, tu te diriges vers le violoncelliste pour te présenter à nouveau et le saluer d'une poignée de main. Dans un coin, tu vois l'hôte des lieux, assez en retrait, et un homme qui lui parle à l'oreille. Si je n'ai pas l'habitude de sentir les auras de mes semblables, il me serait impossible de ne pas sentir la sienne. Toi, pour ta part, tu n'y prêtes pas plus attention que cela, pensant juste que tu n'aimerais pas qu'il vienne dans ton dos sans s'annoncer.

C'est alors que tu t'installes et te livre à un petit jeu amusant pour commencer : tu regardes une personne dans les yeux jusqu'à attraper son attention, et commence à jouer un rythme en fonction de cette personne. Naturellement, tu commences avec la première rencontre, à savoir la jeune rousse. Ton rythme... son rythme... est rapide, sec, presque implacable, auquel tu ajoutes une mélodie précise.

Si quelqu'un se met à te regarder avec insistance, tu changeras pour cette personne.

 

Ca fait bizarre de revenir ici. Ce n'est pas la première fois que Dagmar revient à l'église St Joaquin, mais pourtant, à présent, ce lieu sera toujours un lieu où il règnera une atmosphère pesante. Cette fois ci, c'est différent. Lurch est là, lui aussi et pour le moment, c'est sans doute lui qui souffre le moins du froid, bien isolé par son épaisse fourrure. Dagmar n'est pas en reste, dans son pantalon palazzo de laine épaisse et son blouson d'aviateur de cuir, doublé laine.  

Avant  toute chose, elle va aller défouler Lurch un petit peu, pour qu'il ait la patience de rester tout le concert avec elle et qu'il n'aille pas se balader jusqu'au milieu des musiciens. Pas dit qu'il apprécient de se faire saluer par un canidé qui a la taille d'un poney qui veut juste poser sa massive tête sur leurs genoux en attente d'une grattouille... Si Charly veut venir se joindre aux jeux, elle est invitée. Dagmar est toute attendrie à chaque fois que son loulou cherche sa balle dans la neige, se roule dans la neige (heureusement que c'est un chien construit pour ce genre de climat)

Quand elle arrive dans l'église, quelques personnes sont déjà installées et la norvégienne, préfère, pour le moment, rester à l'écart des conversations qui s'engagent et salue brièvement de la main Ismaël. Il a l'air en grande conversation avec une jeune femme rousse. Elle ne va pas les déranger et puis il ne va pas tarder à aller se préparer pour jouer. Raphael doit crever de nervosité quelque part dans le presbytère et elle ne compte pas aller le perturber encore plus.

Elle va poser sur la table où le "bar" est installé quelques thermos supplémentaires plein de café et d'eau chaude pour le thé. L'église est encore en ruines, l'hiver est encore installé. Ils auront besoin de se réchauffer. Rien de mieux que des boissons chaudes pour garder sa chaleur.

Elle se dirige vers ce qui a l'air d'être une cabine de confession, mais qui doit être la cachette de la boîte à dons/paiement pour le concert.  Une dame y est entrée et en est sortie après un moment alors Dagmar se dit que c'est là que ça se passe.

Elle en tire le rideau, voit le petit panneau, entre, laisse  le rideau retomber derrière elle. Elle sort de son sac une enveloppe contenant  un chèque généreux sans pour autant être une somme que Raphael hésitera à accepter ou finira par lui rendre.
Quand elle sort, Ismaël a déjà commencé à jouer Greensleeves, lui arrachant un petit sourire.  Elle aime beaucoup cet air, romantique et réconfortant. .  

Dagmar va s'asseoir, sur le banc le plus éloigné de la scène afin de ne gêner personne avec le chien.  Ce qui n'a pas servi à grand chose puisque Lurch n'a rien trouvé de mieux que de se coucher aux pieds de Dagmar, bloquant une partie de l'allée, de par sa majestueuse fluffytance. En attendant que le concert ne commence officiellement, elle lui donne une licorne en peluche pour l'occuper.  Une autre personne semble avoir besoin de commencer à s'occuper puisque le percussionniste se met à tapoter un rythme. Dagmar n'y prete pas plus d'attention que ça. Lurch vient de poser sa tête contre sa cheville. Dagmar sourit au toutou: Elle le sent mordiller délicatement le jouet. Ce doux géant ne va pas tarder à s'endormir.