Just a matter of time and place

"Ne profitez pas de ce week end pour faire n'importe quoi!"
"Ahahah t'en fais pas! Oskari nous surveille! "

Hein? Koua? Le premer concerné manque de s'étouffer avec son nugget. Comment ça, les surveiller?

Vu l'éclat de rire général qu'à suscité cette remarque, ce n'est qu'une plaisanterie. C'est une plaisanterie, hein? En tous cas, c'est pas le moment de dire qu'ils ont tous prit des chambres idividuelles?

Oskari n'a jamais aimé boire à en oublier la soirée de la veille, et puis, il a l'alcool triste et qui en plus lui fait perdre toute maitrise de l'anglais. Il ne parle plus que finnois quand il a bu le verre de trop en plus de vous pleurer dessus tout ce qui peut le rendre triste. Que ce soit parce qu'il n'a pas eu le dernier brownie ou quelque chose de bien plus grave.

Je vois vos regards confus, on devrait faire un petit retour en arrière. Si on en est là, c'est parce que nous sommes à la veille du Spring Break et qu'une bande de post-doctorants a décidé de profiter de billets d'avions pas chers pour se faire un week end de trois jours en Californie. Au programme: randonnée, surf, se gaver de bonne bouffe, peut être aller dans un chai et déguster quelques bons vins.... Demandez à un chat de vous accompagner se prélasser au soleil le bidou plein e bonne bouffe et vous vous trouvez un compagnon de voyage. Oskari doit avouer qu'il a accepté de venir parce qu'il était aussi bien content qu'on l'inclue dans le lot. Il est certainement le plus sérieux du laboratoire et depuis qu'il est arrivé au Canada, s'amuser, c'est pas trop ça. Bien qu'ayant grandit aux États Unis, il a du mal à s'adapter ici. Le Canada n'est pas une terre promise, C'est un peu la chute de la blague où les organisateurs sont allemands, les cuisiniers français, les amants italiens et la police britannique...

Après avoir tapé sa meilleure sieste en deux parties dans l'avion au point d'avoir presque raté le plateau repas du vol (l'énergie que ça pompe de dormir...) qu'Oskari a récupéré sa valise, les clés de la voiture de location et ses compagnons de voyage.

Conduire en Californie est agréable. Dommage qu'il y ait autant de bouchons dès qu'on arrive aux abords du centre ville. Ils ont choisi un hôtel près d'une plage, quasiment les pied dans l'eau, ce qui sera parfait pour se délasser une fois les bagages déposés dans les chambres.

les valises sont posées, la douche pour se délester de l'odeur d'aéroport et d'avion est prise, l'épaisse couche de crème solaire est appliquée. installé à l'ombre sur la terrasse en attendant que la crème sèche, Oskari est bien content d'avoir une vue sur mer, même s'il est certain de rentrer trop claqué de ses journées pour vraiment en profiter, mais, le thé du matin en contemplant les vagues avant de rejoindre les garçons ne sera pas perdu.

*****

Ça se passait si bien.

Deuxième jour.

Ils ont effectivement fait une des activités de la liste: du surf, en matinée, mais pas très longtemps puisque Alexis et Sebastien n'ont pas nagé plus de 50m depuis le lycée et qu'ils étaient crevés après deux vagues. Il les a retrouvé enmitouflés dans leurs serviettes, avec un donut, comme s'ils venaient de prendre le bain du premier janvier à Helsinki et qu'ils devaient se réchauffer à tout prix.

Il est présentement 19h30.

Oskari les a accompagné à un bar de plage en début d'après midi. il a prit un verre avec eux, et en voyant qu'ils n'avaient pas l'intention de décoller de là, il a prit les clés de la voiture de loc et il a été explorer tout seul, comme un grand solitaire la ville. Il était 14h, quand il les a laissés là. Ils sont toujours là. Ils ont été relativement sérieux: sur la note, ya plusieurs items de finger food et autres snacks. Ils ont même prit une pizza hawaienne ces saligauds... Oskari soupire. Brandon gueule son nom (ça ressemble plus à "Scarry" que "Oskari") en renversant à moitié leurs verre à l'instant où ils se rendent compte qu'il est revenu. Oskari se fige, tel un cerf dans les phares d'une voiture, incapable de fuir devant Alexis qui vient le chercher presque en titubant pour le ramener au bar avec lui.

"T'étais passé où! Ah c'pas important, bois avec nous! Une bière pour mon pote steuplé"

Han putain... Oskour...

Il lance un regard à la ronde pour voir par où se sortir de cette merde.

Bad Prank

I never thought that I would find a way out
I never thought I'd hear my heartbeat so loud
I can't believe there's something left in my chest anymore
But goddamn, you got me in love again

Bordel de shiaten ! Ça ne veut rien dire, et j'en ai parfaitement conscience !

Bon, on va faire une petite explication sur le pourquoi du comment. Je me présente, je m'appelle Jake, et je suis en train de travailler pour me payer mes années d'étude en chimie. Je prends absolument n'importe quel travail, oui, j'en suis à ce point... Avec une petite préférence pour les remplacements au pied levé, au noir, non déclaré, et particulièrement bien payé. Cette fois, c'est la gérante d'un petit bar de plage qui m'a un peu appelée en urgence.

"Des connards sont en train de foudre la merde."
"Étudiants ?"
"Ouais."
"Quelle origine ? Espagnols ? Français ?"
"Aucune idée, mais si tu ramènes tes fesses ici et que tu m'en débarrasses, je te serai éternellement reconnaissante !"
"OMW !"

Au moment où j'arrive, ils sont en train de faire chier la serveuse sur son origine mexicaine. En fait, l'un d'entre eux est à deux doigts -littéralement- de lui mettre la main aux fesses. Je lui ai renversé un verre d'eau glacé sur la tronche en m'excusant et en disant que la prochaine tournée était pour moi. Ils semblent oublier cet état de fait immédiatement après. Je demande à la gérante depuis quand ils sont là, et quand elle m'annonce que c'est depuis le début de l'après-midi et qu'elle est déjà en train d'enfler la note, je lui demande si elle veut bien que je tente une petite expérience.

Elle me regarde sortir un petit sachet de weed, s'apprête à protester, puis hausse les épaules. Je connais ce haussement d'épaule qui veut dire qu'à partir de maintenant, je me démerde. Je fais donc des cocktails sans alcool, les facture plein pot, et y ajoute ma petite touche perso. La serveuse est soulagée de ne plus avoir à les servir, et vient s'installer près de moi pour profiter du spectacle.

Nous sursautons l'un et l'autre quand la bande de... primate, appellent un nouveau membre à se joindre au groupe. Bon, on est pas couché. Cependant, le nouveau venu n'est pas comme les autres. Il a l'air plus... Moins... Enfin... Il est tout... Déjà il est proche... Il a l'air embêté d'être là... Et je suis embêté qu'il soit là aussi... Enfin pas pour moi, pour lui.

"Jake ?"

Il regarde partout sauf dans notre direction.

"Jake !"

Le pauvre, si je pouvais, je...

"JAKE !"

"Hein ? Oui ! Une bière !"

Son ami a les yeux rouges qu'il commence à cligner. Ah tiens, ça commence à faire effet. Je pose le verre (clean, c'est promis !) devant les deux hommes, ainsi que la note qu'il paye. Il secoue la tête, semble un instant perdu dans ses pensées, et retourne à table, abandonnant son pote pour le coup.

La gérante place dix dollars dans une jarre sur le comptoir, que je relance avec plaisir.

"Je parie qu'ils vont s'effondrer avant de vomir." dit-elle impudiquement devant notre nouvel ami.

"Je suis ton pari, je relance de deux dollars, et je pense qu'au moins un va se mettre à chanter avant la fin de la soirée."

Je regarde le blond pendant pas trop longtemps et en essayant de ne pas trop le fixer.

"Alors ? Pourquoi es-tu coincé avec eux ?"

Dans un second temps, je lui dirai que nous sommes à 5 minutes d'un spectacle intéressant.

Just a matter of time and place

Alors déjà que Alexis titube c'est étrange, mais qu'en plus, il paie directement sa tournée, ça l'est plus encore. Lui qui a du mal à servir tout le monde en café offert par l'hôpital quand ils bossent... Bref.
Alexis semble se désintéresser de lui dès la biere payée et laisse Oskari au bar, seul. Il est soulagé.
Il remarque le serveur quand il glisse la biere devant lui. Oskari est immédiatement attiré par ses yeux.
Ils sont vert, quelque part entre le turquoise et la jade. Il ne peut pas le fixer trop longtemps, trop fréquemment. Déjà que son groupe se comporte comme des orang-outangs ayant trouvé une caisse de vodka, autant ne pas se comporter comme un weirdo.

Il observe, amusé les deux collègues prendre des paris.

Tant qu'ils ne me crèvent pas dans les pattes, j'en ai rien à foutre.

Il fait bon, Oskari les laissera dormir sur la plage. Pas question qu'il remonte trois soulauds seul jusque dans leurs chambres. Ils seront réveillés soit par les flics pour vagabondage soit par la marée. Dans tous les cas, le réveil sera salé. Oskari lui, se voit bien dormir jusque 9h, emmitoufflé confortablement dans sa couette, descendre en vitesse prendre un tit dej et passer deux heures à se faire dorer le bidou, fourrure au vent, étalé de tout son long félin sur la table de la terrasse.

Le rouquin se mettra à danser à poil sur la table avant que les autres se mettent à chanter.

Vingt dollars viennent s'ajouter dans le pot à paris. Il ne sait pa trop ce qui lui a prit? Il a vu l'ouverture pour rester plus longtemps avec les deux barista alors il n'a pas hésité.

Eux?

Oskari s'entend bien avec eux, au travail comme en dehors. Normalement ils savent se tenir. Normalement, c'est pas de la viande à beuvries. Normalement ils sont polis avec les gens... Normalement est visiblement ligoté, avec du gros scotch sur la bouche, dans le coffre d'une voiture et pas là d'en sortir s'il regarde les autres.

Je suis en train de me poser la même question.

Et c'est pas la seule question qu'il se pose: Genre dans la liste ya "Pourquoi j'ai été assez con pour partir au Canada pour ce post doctorat?"
"Ya un poste dispo en Californie?" (Quitte à être sur un autre continent, autant être là où on ne se gèle pas le cul, pour de la bouffe pas terrible, en étant obligé de parler français... Et si en plus, ça l'ééloigne de ces débiles là, c'est tout bénéf... )
"Pourquoi ça sent la beuh ici?"
"Pourquoi le barman semble éviter son regard autant que lui évite le sien?"
"Pourquoi sa collègue se marre?"

Oskari tire un paquet de clopes de son jean et s'en allume une. Il en propose une aux deux autres. Se sert qui veut. Il recrache sa fumée lentement par le nez.

Ce petit voyage devait être un petit break tranquille de surf et de rando pour fêter la fin d'une recherche... Ettt ils sont là depuis le début de l''aprèm. Suis parti visiter un peu le coin sans eux. Pour être honnête, je pensais qu'ils seraient partis depuis longtemps...

Oskari se force à les regarder bien tous les deux, pour ne pas rester fixé sur l'homme.

Dîtes moi qu'ils n'ont pas été chiants...

Aurai-t-il dû rester pour les surveiller? Ces types ne sont pas des gamins, mais des doctorants en médecine. Ils devraient pouvoir s'occuper d'eux-mêmes et pas avoir besoin d'un chaperon.

La musique change. Un "WOHOOOO J'ADORE CETTE CHANSON" dans son dos vient répondre à la question. Oskari ferme les yeux de dépit, il se passe une main sur le visage. Il les regarde tous les deux avec un air contrit et désolé.

Bad Prank

I never thought that I would find a way out
I never thought I'd hear my heartbeat so loud
I can't believe there's something left in my chest anymore
But goddamn, you got me in love again

D'accord... Nous n'avons pas le droit d'aller jusqu'à la mort... Ou si nous y allons, il ne faut pas que le monsieur aux yeux tristes soit là. Je me mords la lèvre en le regardant, je suis persuadé que je peux le rendre joyeux avant la fin de la soirée. Non, mieux ! Je vais le faire rire ! Oui, voilà. On va troquer ce regard de tristesse contre un regard de "Oh, Jake, tu es le meilleur, je suis ravi de t'avoir rencontré, et non, je ne t'en veux pas pour avoir tué mes amis à coup de pelle. Attends, je vais t'aider à les mettre à la mer".

La miss gérante applaudit quand 20 dollars viennent s'ajouter à notre petite cagnotte. Pour ma part, je lui dédie un magnifique hight five ! Bon, alors, qu'est-ce qu'il fait avec cette bande de "potes" ? Je commence à entrevoir qu'il est simplement le sérieux du groupe et qu'il n'a pas voulu jouer aux gardes chiourmes pour les vacances.

Oh. Une cigarette ? Mais nous n'avons pas fait l'amour encore !

Je ricane en moi-même, décline l'offre, sort trois bédos, en donne un à la gérante qui a bien besoin d'une pause, en allume un pour moi, et en glisse un dans le paquet du monsieur. Il le prendra quand il le souhaitera. Il me raconte son début de vacances catastrophique, et je ne peux que hocher la tête.

Pourquoi il fuit mon regard ainsi ? Pourquoi il se comporte avec la gérante "normalement" ? Je veux dire... Je suis californien, certes, mais je suppose que je suis trop hétéro pour qu'un mec soit troublé par moi. Non ? Ils n'ont pas un genre de radar, ou un truc comme ça ? En tout cas, j'aurais préféré un regard franc pour lui dire très clairement ce qu'il en était, parce que si je lui balance un "écoute, ça ne va pas être possible", il risque de mal le prendre... Et moi aussi... En fait... On ne va rien dire et juuuuste se laisser porter, c'est mieux !

Surtout, Jake, tu fermes ta gueule, tu fermes bien ta gueule !

"Non, ils n'ont pas été..."

"Ils ont été chiants. Ils ont foutu la main au cul d'une des serveuses... qui s'est barrée, d'ailleurs... et..."

Non, je ne peux pas lui mentir, et si je comprends très bien le besoin de faire la fête, je n'excuse pas les comportements déplacés, en particulier en matière de... sexe. J'ai un souci avec ça. Bizarrement.

Rapidement, je rajoute 25 dollars dans la jarre au moment où la musique commence. Ce n'est qu'après que je me rappelle qu'il me faudra parier. J'hésite et puis finalement je soupire.

"Pour le dérangement..."

Du dos de la main, je fais une petite tape sur le bras de l'inconnu.

"M'appelle Jake, au fait."

Cette fois, la weed va faire effet dans 3...
2...
1...

"JE SUIS UN OISEAU QUI RESPIRE LA VIE !"

Quelqu'un écarte ses bras, en frappe un autre du plat de la main, qui se redresse, énerver, va pour mettre un coup de poing à son adversaire, fini par se frapper lui-même... Pendant que le rouquin chante.

"On peut les virer à coup de tuyau d'arrosage ?"