Happy Birthday Love

Je sautille sur place. Enfin autant que je peux en restant discrète dans une rue avec pleins de passants. J’avais déposé les enfants chez Raphaël plus tôt, avec son accord bien sûr. J’avais proposé qu’il demande de l’aide à Jake si jamais il en avait besoin. Deux jumeaux gardés par deux jumeaux. Ça pouvait être bien. Pour eux aussi, éventuellement. En attendant moi je me trouvais devant un certain restaurant, avec un paquet cadeaux dans mon sac à main. Rien d’extraordinaire, mais un petit clin d’œil à notre première rencontre. J’avais envoyé un message à Baltazar lui demandant de me rejoindre ici en costume et frais, sans en dire plus. Est-ce qu’il reconnaîtrait l’endroit ? Surement ! Est-ce que ça lui fera du bien de sortir un soir ? Oui ! Est-ce qu’on passera une bonne soirée pour ses 50 ans ? Oui !

Mon sourire s’élargit en le voyant arriver et je ne peux m’empêcher de faire un signe. Comme s’il n’allait pas me voir sans. Et dire qu’il y a un an on se retrouvais ici en étant plus timide. J’ai même reporté la même robe qu’il y a un an. Elle tire un peu plus mais elle va quand même. Mon homme arrive et je pose mes mains en douceur sur ses avants bras.

« Bonsoir mon amour ! Joyeux anniversaire. »

Mes lèvres se posent sur les siennes en souriant. Ce soir, la nuit nous appartenait.

Not a bad day

Ft @Camélia Deauclaire

Me voilà de retour à mon cabinet. Il n'a pas changé depuis que je suis partit, mais étrangement tout à l'air différent. Je suis en costume, bien habillé, rasé de frais et propre. Naturellement, je suis venu avec quelque chose comme une heure d'avance pour être certain de pouvoir être au calme, et ici, je suis au calme. Je suis allongé sur ma table, le regard fixé sur le plafond. Dire que j'ai fait l'amour avec ma femme sur cette même table... Cela me paraît être il y a des années. Je me souviens des battements de mon cœur quand elle est entrée, à quel point j'ai eu l'air maladroit à chuchoter, la manière qu'on a eue de se sauter dessus... Je lève mon bras pour regarder l'heure à ma montre. Il va être temps.

Je me lève et commence à paniquer. Est-ce que je suis supposé apporter quelque chose ? Je pense que oui, selon les conventions sociales. Je me redresse et fais défiler les idées de cadeaux, mais rien ne me convient. C'est alors que je tombe sur une photo de nous, mains dans la main, et j'ai une idée, plutôt farfelue, mais je suis persuadé que cela pourrait lui plaire. Sans hésitation, je vais chez le premier photographe que je vois sur le chemin et lui pose la question qui me tient à cœur. Après un premier regard effrayé sur mon enthousiasme, il me répond qu'il n'a jamais fait ce genre de chose, mais que ce sera facile.

Cette fois, je suis limite en retard pour le rendez-vous, mais mon cadre sous le bras fraichement emballé, j'entre dans... Oh... Je n'avais pas réalisé que c'était ce restaurant. J'y étais revenu quelques fois, principalement pour de l'emporté, ou j'y envoyais Loulou. Cependant, depuis le soir avec Camélia, je n'y étais pas retourné faute d'une occasion. Je fais quelques pas et j'accroche le regard de la réceptionniste. Sans rien dire, elle me fait un signe de tête et je vois Camélia. Sur le point de tout lâcher pour aller la rejoindre, je me rappelle justesse que ce que je tiens est fragile. En quelques enjambées, je la rejoins dans notre petit coin.

"Bons..." Elle m'embrasse, et cela me surprend suffisamment pour suspendre mon geste. "Merci beaucoup, toi aussi."

Avant de m'asseoir, je lui tends le cadre que j'ai fait faire. Je me sens nerveux à nouveau et j'ai un rire moqueur pour moi-même.

"Tiens, cadeau pour toi !"

Je lui montre ma création, à la fois assez fier, mais tout aussi nerveux. Cela ne changera pas, je pense.

Mon sourire s’élargit quand je vois mon homme arriver. Je l’embrasse comme salut, puis penche la tête sur le côté.

« Moi aussi ? Mais c’est… »

Avant que je ne puisse continuer ma phrase, il me tend un cadeau. Baltazar est nerveux alors que je découvre son cadre photo. J’y vois une image de ce qui semblerais être nous, mais en version dessinée, un château Disney en fond. On se tiens les mains et on sourit, ce qui fait serrer mon cœur. Est-ce que je suis une femme horrible si je dis que je suis quand même heureuse de voir des photos de nous, sans les enfants ? Qui sait ! Je souris, très touchée.

« Oh mon amour ! C’est adorable ! Mais… »

Je relève le regard vers lui :

« C’est ton anniversaire, pas le mien ! »

Du coup c’est à mon tour de lui tendre un paquet. C’est un simple sac en plastique, d’un joli rouge bordeaux, assez robuste pour tenir droit, et ne pas se faire déformer si on le remplit. Dedans, une peluche de poney, semblable à celle qu’il m’avait offert il y a un an, mais différente au niveau du ‘pelage’. Un poney pouvant rejoindre celui que je gardais dans notre lit ou sur ma table de chevet. En dessous, un bon pour des thermes. Des thermes très exclusif et assez privatifs pour que Baltazar puisse apprécier cela. A voir s’il apprécierait le geste. Avant qu’il n’ait pu regarder la serveuse vient et je relève le regard vers elle quand elle demande pour notre commande. Espiègle je souris :

« Je prendrais ce que monsieur me conseillera ! »

Not a bad day

Ft @Camélia Deauclaire

J'inspire, lentement, en fermant les yeux, essayant de calmer les battements de mon cœur et ma respiration. Doucement, je réalise que c'est mon anniversaire et je ne le savais même pas. Un rapide calcul me permet de savoir que j'ai 50 ans aujourd'hui. La nervosité passe, alors que je me rappelle, il y a un an, à quel point j'étais stressé de ce rendez-vous... Je le suis moins, aujourd'hui, mais la fatigue fait que je suis moins apte à le gérer. J'adresse à Camélia un sourire en coin avant que nous allions nous installer à "notre" place.

"Non, ce n'est pas seulement mon anniversaire."

Elle me tend un sac et je ne retiens pas ma curiosité avant de le déballer sur une peluche de poney. J'ai un rire non maîtrisé.

"J'admets que d'avoir un rendez-vous avec toi m'avait fait paniquer. J'aurais dû m'en tenir aux fleurs, ou aux chocolats, mais je me disais que les fleurs étaient éphémères, et qu'il était absurde de t'offrir du chocolat alors que nous allions manger."

Je regarde le poney.

"Je vais t'appeller Bigadin"

...Et je suppose qu'un de nos enfants va me le voler sitôt qu'ils en auront la capacité cognitive et physique dès que nous aurons le dos tourné. Je m'apprête à écarter le sachet quand je me rends compte qu'il y a autre chose au fond. Je plonge ma main dedans pour en sortir une entrée pour des termes. Ce n'étaient pas l'énorme centre thermal du quartier est, mais un que je ne connais absolument pas.

"Tu... Viendras avec moi ?"

Je ne réalise seulement maintenant qu'une autre chose est plus importante que tout le reste. Je secoue la tête.

"Merci beaucoup, Camélia."

Je l'embrasse sur le dos de la main quand je remarque qu'une serveuse est près de nous. J'ignore depuis combien de temps elle est là. Discrète, ce n'est que dans un second temps que je la reconnais. Elle était là, il y a un an, et elle m'adresse un sourire un peu plus amical qu'à l'accoutumée.

"Un an jour pour jour, je n'en attendais pas moins de vous, monsieur."

Après avoir eu un mouvement de recul, j'indique Camélia de l'index.

"En réalité... C'est elle qui a tout organisé."

Ce que je lui conseillerai ? Je regarde rapidement la carte, mais étant pris de court, je la repose.

"J'ai envie de me montrer audacieux, ce soir. Faites-nous un repas pour deux personnes qui fêtent leur anniversaire de rencontre."

Comme à l'accoutumée, et ce pourquoi j'affectionne tant ce restaurant, la serveuse s'incline, et s'éclipse sans nous poser plus de questions. Rapidement, un robot-chat que je n'avais jamais vu, arrive avec une théière fumante et deux tasses. Il s'arrête à notre table et nous fait un clin d'œil.

"Ça, c'est nouveau..."

Est-ce que cela signifie que nous ne serons qu'entre nous pour le restant de la soirée ? Rien ne pourrait me faire plus plaisir. Même ma posture se détend un peu, un coude sur la table, l'autre sur l'accoudoir de la chaise.

"Comment vas-tu, Camélia ?"