Happy Birthday Love - Baltazar

Not a bad day

Ft @Camélia Deauclaire

Dès demain, c'est parfait. J'approuve d'un hochement de tête satisfait. Nous passons à la discussion suivante et j'admets ne pas comprendre sa réaction. Je sais que j'ai fais quelque chose de mal, mais... je n'arrive pas encore bien à savoir ce dont il s'agit.

"Les opérations sont plus dangeureuses et plus coûteuses pour les femmes. De plus, elles s'en remettent bien moins facilement. Compte tenu de l'accouchement de jumeaux, je considère que c'est la moindre des choses que je peux faire si tu ne désires plus d'enfants." A moins qu'elle ne veuille avoir une relation en dehors de notre couple et qu'elle craint d'avoir des enfants. "Ce ne sera pas une partie de plaisir, je t'assure... mais pour moi, ça ne me changera rien... Juste trois jours où j'aurais un peu de mal à m'asseoir, puis nous serons plus tranquilles."

Le sujet suivant me fait immédiatement baisser la tête. Ce n'est pas réellement ce qui s'est passé, mais sans doute que Camélia l'ignore.

"J'ai toujours voulu qu'elle poursuive ses études, au détriment de ce qu'elle disait, d'ailleurs. Je savais bien qu'elle n'allait pas rester toujours auprès de moi. Tout ce que je lui ai demandé est de me prévenir avant, pour qu'on puisse trouver sa rempaçante ensemble. Je déteste faire des entretiens d'embauche."

Au final, elle n'est pas restée longtemps. Quand Loulou avait appris la grossesse de Camélia, elle m'a dit qu'elle serait là pour la naissance, puis là pour m'aider avec les enfants, deux choses pour lesquelles je me suis senti affreusement trahis. Cependant, tout le monde est ainsi et personne ne dis réellement la vérité. Le repas arrive et il me faut une ou deux minutes avant de commencer à l'entamer, la faim n'étant plus réellement présente en cet instant.

"Mon ressenti est surtout celui de quelqu'un qui ne sait jamais si ce qu'on lui dit est un mensonge ou la vérité... Et... je sais que la personne peut vouloir dire la vérité à un moment et finalement revenir dessus, et je sais qu'il est rarissime que la personne prévienne sur ce changement quand il survient. Mais du coup, comment savoir ? Je ne peux pas prendre tout ce que me dit tout le monde comme un mensonge, ce serait dommage... Mais si je ne peux plus croire personne, ça va devenir compliqué."

Rien à voir avec l'idée que la personne reste à son poste ou pas, en substance. Loulou est quelqu'un qui promettait beaucoup trop, et j'ai cru à sa bonne foi. Je continue de manger, abandonnant peu à peu mon mal-être pour celui de la dégustation pure et simple.

"C'est étrange de vivre dans un monde où personne ne dit ce qu'il pense, où c'est même normal de mentir, dont les gens prennent souvent partie d'ailleurs... Et pour autant que l'éducation veut que les enfants ne mentent pas." Sur un ton particulièrement sérieux, je demande "A quel âge apprend-on à mentir et où on considère que c'est normal ?"

Je pense que j'ai dû sauter cette étape sans le vouloir.

J’écoute les explications de Baltazar quant à cette opération et hoche doucement la tête. Ses arguments sont valides mais je n’aime pas l’idée de l’obliger à faire ce genre d’interventions. Cependant je sais qu’il ne pense pas comme ça et la surprise de la première annonce laisse place à de la logique plus brute. Je finis par hocher la tête pour de bon et répondre :

« D’accord. Si tu es sûr que tu ne te sens pas forcé ou que tu en le fais pas contre ta volonté à la suite d’un sentiment d’obligation je suis d’accord. C’est ton corps, tu es adulte et tu sembles avoir pris une décision bien réfléchie. »

Je lui souris, voulant lui montrer que je lui faisais entièrement confiance. Puis nous parlons de Loulou et de la société qui change. Je hoche doucement la tête. Je comprends que le facteur « stress » ici c’est le fait de prévenir ou non à l’avance. Le fait de préparer Baltazar à faire le nécessaire, le fait de ne pas l’abandonner sans préavis. Je l’écoute alors parler de mensonges et de vérités et ne pas savoir comment le prendre. Je continue de manger et essaye de lui expliquer aussi calmement et tendrement que possible.

« Je ne pense pas qu’il s’agisse de mensonges et de vérités. Je pense qu’il s’agit de vérités évolutives. Du moins c’est comme ça que je vois la chose. La promesse ou la parole est prononcée à un moment dans un contexte avec des paramètres précis. Les paramètres évoluent, le contexte aussi. Et ainsi évolue aussi la vérité. Cela peut blesser, cela peut amener à un changement à 180° ou 360°. Mais ce n’est pas pour te blesser, ce n'est pas une volonté de mentir et ce n’est surement pas prévus à l’avance. »

Je reprends une gorgée avant de conclure.

« Je n’ai malheureusement pas d’autres solutions, si ce n’est de te conseiller d’essayer de t’adapter ou du moins considérer les paramètres changeants qui influence la situation. Et de te promettre de te soutenir au mieux que je le pourrais dans les moments difficiles. »

Je lui souris confiante, car oui je sais que peu importe dans quel état je suis j’essayerais de l’aider au mieux et d’être là au mieux. Je réfléchis ensuite à sa prochaine déclaration. Je hoche doucement la tête tout en machant, avant de déglutir doucement ma nourriture. Je fronce doucement les sourcils.

« Je ne suis pas sûr que les gens mentent. Mentir est définit par un choix conscient. Je pense que les gens ont intégré le fait d’exprimer ce qu’ils désirent, ou ce qui est socialement attendu ou acceptable. C’est perturbant en effet. Mais je pense que peux le font avec mauvaise foie et encore moins se rendent compte de le faire. Si tu es entouré de gens qui te respectent et qui ont la mentalité nécessaire, tu peux questionner leur parole et un échange peut se créer pour dégager si oui ou non la parole est véridique consciemment ou par conventions. »

Je reprends une bouchée en réfléchissant à sa question.

« Je ne sais pas s’il y a un âge pour apprendre à mentir, je ne me suis jamais renseigné sur le sujet. Mais je sais que les enfants captent beaucoup de communication non verbale et son capable de voir au-delà de la simple parole. Mais c’est vrai qu’il y a aussi la phase ‘non-mensonge’ de l’enfant. Il croit mot pour mot ce que tu lui dis. On peut se renseigner sur le sujet si tu veux. »

Je souris doucement à Baltazar. Se renseigner semble être une bonne thérapie pour lui. Comprendre son entourage, calmer ses inquiétudes et incertitudes.

Not a bad day

Ft @Camélia Deauclaire

Non, je ne me sens pas forcé, mais j'ai l'impression que quand je dis les mots, elle ne les comprend pas. Je crois que ça ne doit pas être très logique pour elle. Cependant, j'arrive à la convaincre, peu à peu, que c'est la meilleure décision possible. Ainsi, nous serons protégés tous les deux. Je ne peux pas m'empêcher de sentir tout de même une légère résilience.

Camélia me parle de quelque chose dont nous avons déjà parler. Quand les gens pensent dire la vérité sur le moment et que le temps les fait mentir, est-ce que ça compte ? Pour moi, oui. Quand on est pas certain d'une donnée, on module son propos, on dit "je ferais tout pour..." ou encore "sous telle conditions, ce sera fait." pour moi, une promesse est une promesse, qu'importe le temps. Me lâcher dès que Loulou a trouvé mieux ailleurs est absolument insupportable pour moi. Je ne lui ai jamais demandé de me promettre quoi que ce soit, moi. J'hésite sur la marche à suivre avant de répondre à Camélia le fond de ma pensée.

"Je ne suis pas d'accord avec toi. Je trouve cela un peu... simple... de promettre des choses et de se laisser surprendre par la première difficulté venue. Je ne dis pas que Loulou a fait ce choix délibérément pour me blesser, et je suis même convaincu qu'elle pensait réellement qu'elle ne me quitterait jamais sur le coup... Mais Loulou est... était réellement du genre à me promettre beaucoup de choses, à m'interdire de les faire sans elle, et à me laisser sans nouvelles. Elle oubliait facilement sa parole. Un jour, j'ai perdu patience avec elle, et elle m'avait promis de faire des efforts et de changer ses tournures de phrases pour les rendre un peu moins péremptoires... Nouvelle promesse..."

Je secoue la tête. Puis je mange pour accompagner Camélia.

"Mais j'entends ce que tu dis, et je suis persuadé que tu as raison. Je sais que les gens ne pensent pas à mal, mais j'ai toujours cette idée fixe que s'ils disent quelque chose, ce n'est jamais de manière légère. Tu as raison, il faut que je m'adapte, mais je vais avoir du mal à simplement me dire qu'une personne est en train de me mentir. Tout ce que je souhaite est que si quelqu'un revient sur sa parole, qu'il me prévienne."

Ce n'était pas le cas de Loulou, qui pensait pouvoir tout faire, tout encaisser, tout assumer, au point de pousser tout le monde. Elle n'a pas eu conscience que si elle avait été un tant soit peu plus ouverte et honnête avec moi, je ne serais certainement pas passé par cette phase de fatigue intense, et de doutes. Je sais que cela parait idiot, comme idée, mais je comptais sur elle parce qu'elle m'a dit que je pouvais compter sur elle, pas par choix propre. Maintenant ? Maintenant... Je ne sais pas.

"Les enfants sont donc plus doués que moi." Je dis en riant, et en reprenant appétit. "Oh oui ! C'est une excellente idée ! Moi, je suis resté bloqué à cette phase. J'apprécie pouvoir dire les choses et ne pas être remis en doute. Dans mon travail, j'ai compris aussi que ma fiabilité était appréciée."

Je mange de bien meilleur appétit, et fini par manger au-delà du raisonnable.

"Merci beaucoup pour cette soirée."

Me saisissant de la main de Camélia, je lui dépose un baiser dans le creux du poignet avant de la mettre contre ma joue. Elle m'avait fait cela, lors de notre rencontre, avant même que nous ayons échangé un mot. Pour moi, c'était une promesse, celle de dire "je serai toujours là", et elle a toujours été là.

***

Ce n'est pas qu'il n'y a pas beaucoup de monde au SPA, c'est qu'il n'y a absolument personne en ce mardi matin. Visiblement, ce n'est ni le temps, ni l'horaire, ni la période pour y venir et je suis absolument ravi de voir que nous sommes la seule voiture à nous garer sur le parking. Immédiatement, dès l'entrée, il y a une odeur de minéral qui se dégage. Je vais voir absolument tout ce qu'il y a à voir, les produits d'entretiens, le savon noir pour la peau, les gants exfoliants et les règles de sécurité. Absolument chaque chose est analysée à sa juste valeur pendant que Camélia prend nos places.

"Je ne suis jamais venu dans un SPA, comment ça marche ?"

Je déclare, une fois que nous atteignons les vestiaires et qu'un constat affligeant se pose à moi : je vais être momentanément séparé de ma guide.

La discussion tourne autour de la vérité et j’écoute et échange avec mon homme avec attention. Je l’écoute me décrire Loulou et les promesses passées qui ont déjà été échangées. Je hoche la tête quand il me dit que j’ai raison mais cela ne me laisse pas tranquille…

« Je ne sais pas si c’est une question d’avoir raison ou tort… Tu as le droit d’avoir ton ressentit, quand j’argumente à l’encontre de celui-ci c’est pour éventuellement te faire voir le monde d’une autre manière. Mais tu n’es pas obligé de te plier à chacun de ces arguments et ce n’est pas parce que j’en donne que tu as tort. Je m’excuse si j’étais un peu campée et que c’est l’impression que je t’ai donnée. Et je m’excuse aussi si jamais je te fais ce genre de promesses. Mon but n’est pas et ne sera jamais de te blesser. Ça je sais que je peux te le promettre et que cela restera une vérité à jamais. »

Puis le sujet passe aux enfants et je vois Baltazar se détendre et manger avec plus d’entrain ce qui me remplis aussi de joie. Je souris amusée à sa remarque avant de l’observer, mon regard pétillant devant son enthousiasme, s’exciter du fait de se renseigner. Je me dis qu’on devrait instaurer des après-midi ou moment ‘renseignements’. Des gens vont bien ensemble au cinéma ou à des rendez-vous ? Eh bien je nous vois bien tous les deux installés à la maison, ordinateurs et livre sous la main pour se renseigner sur X ou Y sujet. Cela pourrait donner naissance à de chouettes débats. On continue de manger et j’essaye de garder une conversation légère et agréable, préférant mille fois mon Baltazar heureux et joyeux. Quand il pose un baiser dans le creux de ma main je frissonne et quand il pose ma main sur sa joue je ne peux m’empêcher de la caresser et de le regarder avec amour et tendresse. Après un an d’aventure nous étions toujours ensemble.

~ ~ ~ ~ ~ ~

Je me colle à Baltazar et regarde curieuse autour de moi. Si je m’éloigne j’ai peur de me faire kidnapper par l’une de ces petites boules de poils et revenir avec toute le SPA à la maison. Lui aussi regarde les environs, mais avec beaucoup plus d’attention. Finalement on avance dans la « pré » zone de visite.

« Pour éviter que les animaux deviennent fous à voir passer une foule non-stop ils laissent rentrer les gens un à un ou à deux si les deux veulent adopter ensemble. Cela ne me dérange pas de t’accompagner mais je me dis que si tu veux adopter ton chien et avoir le ‘coup de foudre’ autant que je ne sois pas avec pour ne pas interférer avec cette expérience. »

Je souris tendrement à Baltazar avant de voir une personne du personnel venir vers nous.

« La dame va t’expliquer et peux répondre à tes questions si jamais tu en as. »

Une nouvelle situation ne doit pas être évidente pour lui mais j’avais confiance que ça se passe bien.

« L’environnement risque d’être bruyant mais je suis sûre que ça va bien se passer. Tu es quelqu’un qui à une aura calme et les chiens y sont sensibles. »

Finalement la dame arrive à notre hauteur et nous salue en nous serrant la main. Je nous présente et confirme notre rendez-vous, lançant quelques regarde à Baltazar pour le laisser s’installer et prendre les rennes dans la conversation dés qu’il est prêt. Nous sommes là pour son chien, il à le droit de s’imposer et choisir.

Not a bad day

Ft @Camélia Deauclaire

"La présomption de bienveillance... N'est-ce pas ?"

Je lâche avec un grand sourire. Toujours croire que toutes les personnes font ce qu'elles font par bienveillance avant preuve du contraire. Mais les promesses, ou les paroles données, je les croit. Il faut juste que je me dise que ça ne tiendra sans doute pas au moment où j'en aurais le plus besoin... ou quand la personne rencontrera des difficultés.

"Et moi, je te promets de toujours tenir ma parole. Tu verras, c'est agréable de pouvoir compter sur quelqu'un quoi qu'il arrive.

Inutile de dire que je ne la tromperais jamais, que jamais je ne regarderai une autre femme ou qui que ce soit d'autre comme je la regarde. Ce n'est pas une parole à donner, puisque je sais qu'elle m'est unique : pour moi, elle est la seule, et elle restera la seule. Ce n'est même pas un effort, ce n'est pas même un choix.

Je prends sa main pour l'embrasser.

"Mon étoile dans la nuit."

***

Je prends Camélia contre moi, lui passant un bras autour des épaules. Ma vie va mieux, j'ai trouvé quelqu'un qui m'aide pour mon travail et qui a l'air d'être véritablement intéressée par ce que je fais. Aujourd'hui, je vais pouvoir aller chercher le tout premier animal de ma vie. Je regrette un peu que ce soit si tard, mais les enfants pourront en profiter. Camélia m'explique la suite des évènements.

"Je préfère que tu sois là. Si le chien ne t'accepte pas, alors je n'accepte pas le chien."

Condition sine qua non.

Les chiens se mettent à aboyer immédiatement à notre approche et je ne peux pas cacher un sursaut. Plutôt que d'avoir envie de partir, je plonge la main dans ma poche pour en prendre une paire d'oreillettes afin d'étouffer les sons les plus agressifs. J'en ai acheté pour Adrien aussi, et ça marche à la perfection.

Je demande donc à la dame combien coûte un chien sur le long terme, qu'est-ce qu'il faudra lui faire comme traitement, est-ce qu'elle sera vexée si je demande un second avis vétérinaire sur sa ration de nourriture à lui donner, si je peux changer le nom du chien, s'il y a des chiens maltraités, est-ce qu'on peut retrouver le nom de l'ancien propriétaire, et comment se comporter avec le chien dans les premiers jours. La femme semble tantôt amusée et intriguée par mes questions et y répond patiemment. Elle me dit que les bouchons d'oreilles sont une bonne idée et que certains chiens n'aboient pratiquement pas... Elle me dit que, parce que nous avons des enfants en bas âges, il nous faudrait un jeune chien qui n'aurait pas été possiblement traumatisé par des enfants et prévenir tout risque d'agressivité. Je suis d'accord avec elle.

Nous nous levons et les aboiements recommencent vivement. Quand elle ouvre la porte du couloir, je lui en suis reconnaissant de ne pas chercher à nous influencer. Dire que je me sens mal à l'aise est faux, mais en réalité, j'ai déjà choisi.

Il y a un jeune chiot dans la cage des chiots, prostré, silencieux, et qui semble triste. Malgré le fait que nous nous efforçons de regarder dans toutes les cages...

"... J'aimerais avoir Bones, s'il vous plaît ..."

La femme me regarde, étonnée.

"Nous n'avons aucun chien de ce nom-là."

Je lui montre le jeune chiot, avec son nom marqué sur sa gamelle.

"Ah non, c'est juste que les os sont autorisés pour lui, rien de plus. Il s'appelle Félix."

Je hoche la tête. Peu m'importe son nom, je le veux lui.

Quand la femme me le donne, le chien se cale contre moi et je regarde Camélia, tout sourire.

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