Honorerez-vous ce rendez-vous ?
Ft @Kenzi Thua
Quand j'ai quitté ma famille, je ne pensais pas retomber dans les affres d'un dîner mondain. L'invitation est absolument charmante. Elle me demande parfaitement poliment si je peux venir en fin de semaine. Naturellement, je devrais refuser. C'est trop de pression et je n'y suis plus habitué depuis très longtemps... Cependant, la lettre ne venait pas seule, elle venait, toute rose vêtue, accompagné d'un gant noir, lui-même revêtait une main froide, elle-même au bout d'un bras musclé, rattaché à un corps de tueur, sur lequel trône un visage patibulaire, au milieu duquel il y a une bouche qui m'a dit sur un ton fort peu aimable : "J'attends votre réponse, une réponse par l'affirmative est appréciée..."
Alors... Je ne lis pas les gens, nous sommes d'accord, et nous sommes dans la situation typique où si je ne fais pas ce qu'il faut faire, je vais me retrouver enterré au fond d'un jardin que je n'ai pas. Je souris, je replie soigneusement la lettre, et je réponds donc sur un ton calme et clair.
"Très bien, je serai là."
Nous sommes aussi dans la situation typique où je garde bien tout à l'intérieur de moi, peur, crainte, aversion, et pas mal d'autres émotions du même spectre. Une fois partit, j'envisage de faire faux bond à la famille Thua. Après tout, une urgence peut vite arriver. Cependant, il y a des choses qui se font, et des choses qui ne se font pas, et je n'ai qu'une parole et... je... me déteste d'être aussi... fiable.
C'est donc sans surprise que le reste de la semaine, je ne mange que très peu et je ne sors absolument pas de chez moi. J'essaie de ne pas trop perdre de sommeil, mais ces quelques heures passées en compagnie de la famille Thua me dévorent déjà. Le jour-même, je n'ai que très peu dormi... Je me rappelle ce que disait Kenzi "pour leur rencontre, je me suis habillée comme à un enterrement". Je décide donc d'arborer une couleur noire, moi aussi, non pas par esprit de rébellion, mais parce que je n'ai aucune énergie à mettre dans la réflexion d'un costume. Je prends en conséquence une chemise aux larges manches, parce que je ne supporte pas que le tissu soit près de mes bras. Du moins, en temps normal, je le supporte, mais là, ce sera délicat. Pendant toute l'heure d'avant -qui passe tellement vite que je me range aux côtés d'Einstein et de sa relativité du temps- je la passe à ne surtout rien faire. Je suis prêt, j'ai la tête entre les mains, je me recentre. Mon esprit s'en va vagabonder çà et là, et je me rappelle toutes les consignes que j'ai reçues pour ce genre de cas.
Nous sommes d'accord qu'à ce stade, je panique pour un simple dîner de remerciement ? Notez-le, ce sera important pour la suite.
Le chauffeur sonne, puis frappe à la porte. Quand j'ouvre, je constate avec soulagement que ce n'est pas le même. Il m'invite d'un geste à le suivre. Il m'ouvre la porte de la voiture qui m'a l'air d'un cercueil en cet instant précis. Je n'aime pas, j'aurais aimé y aller par mes propres moyens. Je n'aime pas.
Je n'aime pas. Je n'aime pas. Je n'aime pas...
Je n'aime pas !
Nous en avons pour une vingtaine de minutes en voiture, alors je m'offre le privilège de chausser mes écouteurs et de mettre de la musique. Cela m'aide beaucoup, mais je n'ai pas le temps de me réécouter Tchaïkovski que la voiture s'engage dans un chemin de gravier blanc, le long d'arbres parfaitement alignés. Très lentement, je retire mes écouteurs et regarde l'énorme manoir qui s'offre à moi. Si monsieur Thua voulait m'impressionner, c'est réussi.
Le chauffeur m'ouvre la porte à nouveau et je sors de la voiture. J'ai apporté une bonne bouteille de vin espagnol... Non, je rectifie, une excellente bouteille, du genre qui coûte très cher, et que j'avais en stock pour des occasions comme celle-ci. J'ai également une boite de chocolats pour Madame Thua, et pour Kenzi, un livre scientifique plein d'anecdotes amusantes qu'on ne peut pas trouver sur internet. Ne connaissant pas sa sœur, je me suis contenté de lui trouver un joli petit bouquet de fleur avec un mot d'encouragement. Je me demande si le futur monsieur Kendra Thua pourrait prendre mal un tel présent, puis je décide que je n'ai définitivement plus d'énergie pour nourrir une telle angoisse.
Le chauffeur me fait monter et j'attends dans la salle de réception. Doit comme un I, mon regard neutre ne perd rien de toute la mascarade qui se passe ici. Je me demande qui va ouvrir le bal à présent.
Quand j'ai quitté ma famille, je ne pensais pas retomber dans les affres d'un dîner mondain. L'invitation est absolument charmante. Elle me demande parfaitement poliment si je peux venir en fin de semaine. Naturellement, je devrais refuser. C'est trop de pression et je n'y suis plus habitué depuis très longtemps... Cependant, la lettre ne venait pas seule, elle venait, toute rose vêtue, accompagné d'un gant noir, lui-même revêtait une main froide, elle-même au bout d'un bras musclé, rattaché à un corps de tueur, sur lequel trône un visage patibulaire, au milieu duquel il y a une bouche qui m'a dit sur un ton fort peu aimable : "J'attends votre réponse, une réponse par l'affirmative est appréciée..."
Alors... Je ne lis pas les gens, nous sommes d'accord, et nous sommes dans la situation typique où si je ne fais pas ce qu'il faut faire, je vais me retrouver enterré au fond d'un jardin que je n'ai pas. Je souris, je replie soigneusement la lettre, et je réponds donc sur un ton calme et clair.
Nous sommes aussi dans la situation typique où je garde bien tout à l'intérieur de moi, peur, crainte, aversion, et pas mal d'autres émotions du même spectre. Une fois partit, j'envisage de faire faux bond à la famille Thua. Après tout, une urgence peut vite arriver. Cependant, il y a des choses qui se font, et des choses qui ne se font pas, et je n'ai qu'une parole et... je... me déteste d'être aussi... fiable.
C'est donc sans surprise que le reste de la semaine, je ne mange que très peu et je ne sors absolument pas de chez moi. J'essaie de ne pas trop perdre de sommeil, mais ces quelques heures passées en compagnie de la famille Thua me dévorent déjà. Le jour-même, je n'ai que très peu dormi... Je me rappelle ce que disait Kenzi "pour leur rencontre, je me suis habillée comme à un enterrement". Je décide donc d'arborer une couleur noire, moi aussi, non pas par esprit de rébellion, mais parce que je n'ai aucune énergie à mettre dans la réflexion d'un costume. Je prends en conséquence une chemise aux larges manches, parce que je ne supporte pas que le tissu soit près de mes bras. Du moins, en temps normal, je le supporte, mais là, ce sera délicat. Pendant toute l'heure d'avant -qui passe tellement vite que je me range aux côtés d'Einstein et de sa relativité du temps- je la passe à ne surtout rien faire. Je suis prêt, j'ai la tête entre les mains, je me recentre. Mon esprit s'en va vagabonder çà et là, et je me rappelle toutes les consignes que j'ai reçues pour ce genre de cas.
Nous sommes d'accord qu'à ce stade, je panique pour un simple dîner de remerciement ? Notez-le, ce sera important pour la suite.
Le chauffeur sonne, puis frappe à la porte. Quand j'ouvre, je constate avec soulagement que ce n'est pas le même. Il m'invite d'un geste à le suivre. Il m'ouvre la porte de la voiture qui m'a l'air d'un cercueil en cet instant précis. Je n'aime pas, j'aurais aimé y aller par mes propres moyens. Je n'aime pas.
Je n'aime pas. Je n'aime pas. Je n'aime pas...
Je n'aime pas !
Nous en avons pour une vingtaine de minutes en voiture, alors je m'offre le privilège de chausser mes écouteurs et de mettre de la musique. Cela m'aide beaucoup, mais je n'ai pas le temps de me réécouter Tchaïkovski que la voiture s'engage dans un chemin de gravier blanc, le long d'arbres parfaitement alignés. Très lentement, je retire mes écouteurs et regarde l'énorme manoir qui s'offre à moi. Si monsieur Thua voulait m'impressionner, c'est réussi.
Le chauffeur m'ouvre la porte à nouveau et je sors de la voiture. J'ai apporté une bonne bouteille de vin espagnol... Non, je rectifie, une excellente bouteille, du genre qui coûte très cher, et que j'avais en stock pour des occasions comme celle-ci. J'ai également une boite de chocolats pour Madame Thua, et pour Kenzi, un livre scientifique plein d'anecdotes amusantes qu'on ne peut pas trouver sur internet. Ne connaissant pas sa sœur, je me suis contenté de lui trouver un joli petit bouquet de fleur avec un mot d'encouragement. Je me demande si le futur monsieur Kendra Thua pourrait prendre mal un tel présent, puis je décide que je n'ai définitivement plus d'énergie pour nourrir une telle angoisse.
Le chauffeur me fait monter et j'attends dans la salle de réception. Doit comme un I, mon regard neutre ne perd rien de toute la mascarade qui se passe ici. Je me demande qui va ouvrir le bal à présent.